41 - LUNDI 9 MAI

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Johan leva la tête en entendant la clochette du salon retentir pour la première fois de la journée.

-Salut ! s'exclama-t-il à l'attention de son collègue.

-Bon matin ! répondit Zac d'une voix enjouée. Tiens, un latte glacé pour toi, après le week-end que tu as eu et avec le début des beaux jours, je me suis dit que ça pourrait te faire plaisir.

-Oh ouais, t'es génial, merci.

L'horloge indiquait 8h34 et le premier rendez-vous de la journée était à 9h15. Ils s'installèrent alors sur le canapé pour boire leur boisson tranquillement.

-T'es passé chez Carrie ? demanda Johan en reconnaissant le gobelet en plastique.

-Ouais, un peu par hasard en fait, y a eu un accident donc j'ai pas pris la même route que d'habitude et je suis passé devant son café qui était ouvert. Je l'ai trouvée en forme, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vue !

-Oui je sais, faudrait que je pense à l'inviter quand on se fait des apéros ou des petites soirées, je suis sûre qu'elle s'entendrait bien avec tout le monde !

Son meilleur ami approuva en portant sa boisson à ses lèvres.

-Mais t'es prêt à refaire une soirée toi ? demanda sceptiquement le métis.

Johan leva un sourcil interrogateur en direction de son meilleur ami. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre là où le tatoué voulait en venir.

-Oui.

Ce fût sa seule réponse. C'était comme si son sourire et sa légèreté matinale venaient de s'échapper. Il n'avait pas envie d'en parler. Zac allait lui poser des tas de questions, lui faire des reproches et il n'était pas d'humeur à se justifier. Il s'en voulait d'avoir autant perdu le contrôle samedi soir, il le reconnaissait, mais il n'était pas encore prêt à l'admettre à haute voix. Alors il se leva prestement du canapé et regagna son comptoir. Le métis soupira. Une telle réaction ne le surprenait pas de la part du brun. Même si ça lui démangeait de poser tout haut les questions qui tournaient dans sa tête depuis le week-end, le tatoueur se retint. Le moment viendrait. Alors en silence il quitta à son tour le sofa et rejoignit son atelier.

La pause déjeuner était enfin arrivée, pour le plus grand bonheur de l'estomac de Zac qui était bruyant depuis de longues minutes. Emilie avait débarqué en milieu de matinée pour faire un point sur les chiffres du salon, et c'est donc à trois qu'ils s'installèrent autour de la table basse. Un livreur venait de passer, leur apportant leurs pads thaï commandés un peu plus tôt.

-Comment va Naunau ? demanda l'aînée.

-Il est encore chez maman, j'irai le chercher ce soir avant le repas.

La brune fronça les sourcils.

-Tu l'as appelé au moins hier soir ?

-Em, tu vas pas me dire comment éduquer mon fils, répliqua sèchement le jeune père.

-Il passe tout son temps chez sa grand-mère donc je suis pas certaine que tu puisses vraiment dire que tu l'éduques, lâcha-t-elle cinglante.

Les doigts de Zac se crispèrent sur sa fourchette à l'entente de cette dernière phrase. Les choses allaient mal tourner et après cet éprouvant week-end c'était loin d'être ce dont il avait envie.

-Tu vas trop loin Emilie, lâcha froidement Johan.

-Parce que toi tu vas jamais trop loin peut-être ?

Prudence et AudaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant