19 - VENDREDI 1 AVRIL

279 51 45
                                    


-Tu vas vraiment lui acheter un livre ? s'exclama Marie alors qu'elle se dirigeait avec Louise vers la librairie préférée de la blonde.

-Ça et j'ai fait imprimer et encadrer une photo d'elle que j'ai prise un jour au salon. Je sais que ce n'est pas la meilleure idée du monde mais c'est dans quelques heures et Johan m'a dit de ne rien apporter ... Donc je n'ai pas mieux.

La brune hocha doucement la tête.

-Tu sais ce qu'elle lit au moins ?

La blonde secoua négativement la tête. Elle ne savait même pas si Emilie lisait.

-Je pensais prendre un livre de littérature assez classique, un incontournable, avança Louise en passant la porte de la petite boutique, faisant tinter la clochette de l'entrée sur son passage.

Marie avança dans les rayonnages après un rapide « salut ! » à la vendeuse, recherchant un livre qui correspondrait aux critères de son amie.

-Du Zola ?

-Non...

-Pourquoi ? rétorqua aussitôt la brune.

-Parce que... je le sens pas.

Marie soupira ; les exigences de Louise n'étaient pas aisées à satisfaire.


Plusieurs minutes de recherche plus tard, la tête blonde de Louise se dégagea d'une rangée, un sourire victorieux aux lèvres.

-Tu as trouvé ? lui demanda Marie en reposant le roman de Romain Gary qu'elle avait commencé à feuilleter.

-Presque. J'hésite entre Une vie de Maupassant et Madame Bovary de Flaubert.

-Tu vas pas vraiment lui offrir ça ? répondit-elle, stupéfaite.

-Ben si ... dit Louise d'une petite voix. Pourquoi ?

-Parce que c'est déprimant au possible ! s'exclama peut-être un peu trop fort la brune.

La blonde n'était pas d'accord. Elle se lança alors dans une argumentation détaillée, défendant le talent de description dont faisaient preuve les auteurs et faisant l'éloge du récit si minutieux de la vie de ces femmes que le lecteur accompagne tout au long de leur vie et dont il suit les moindres évolutions et dont il partage les moindres émotions.

-Tu prends lequel alors ? finit par demander Marie pour faire taire son amie.

Un livre dans chaque main, Louise hésita. Finalement, elle reposa Une vie et se dirigea vers la caisse.


-Tu es sûre que maman était d'accord ? demanda une nouvelle fois Louise à son père alors que la voix du GPS indiquait de tourner à gauche au prochain rond-point.

-Louise, tu te doutes bien qu'elle n'était pas des plus emballées ... Mais elle doit aussi comprendre que tu dois grandir. Ne t'inquiète pas, je vais l'amener manger au restaurant, cela lui changera les idées.

La jeune fille savait que son père avait raison. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'appréhender le regard que porterait sa mère sur elle demain. Le GPS indiqua qu'ils étaient arrivés et David se gara à cheval sur le trottoir, devant une sympathique petite maison à la façade en pierres grise et avec des jardinières à chaque fenêtre. La porte s'ouvrit et Louise reconnut immédiatement la pétillante Emilie qui apparue sur le porche. Elle s'approcha, connaissant les conditions à la venue de Louise.

-Bonjour, vous êtes David ? demanda la sœur de Johan en s'approchant du père de la blonde.

-C'est moi ! Et c'est vous qui avez invité ma fille à votre soirée d'anniversaire ? lança-t-il avec un sourire.

Prudence et AudaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant