-Louise ! On va bientôt manger.
La jeune fille inséra son marque page entre les numéros 65 et 66 de son livre et le posa sur la table basse. Elle retira la couverture de sur son corps, la plia et enfin la déposa à l'extrémité du canapé. Il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre sa mère dans la cuisine, où elle attrapa les assiettes et les disposa sur la table.
-Quelle heure est-il ? Ton père ne devrait pas tarder à rentrer je pense !
-19h43 maman, répondit Louise en venant récupérer les verres.
Elle les installa devant les assiettes au moment où la porte d'entrée s'ouvrait. La jeune fille réajusta son chemisier rayé rentré dans son pantalon noir et tourna la tête vers l'entrée. Elle aperçut son père arriver dans la grande pièce qui servait de cuisine et, de l'autre côté du chemin menant à l'étage, de salon et salle manger, dans une symétrie parfaite avec la cuisine. Elle s'approcha pour l'embrasser et c'est là qu'elle le vit. Surprise, elle s'arrêta, le fixant, ne pouvant détacher ses yeux de lui, de son regard, de ses vêtements noirs, de ses cheveux qui perdaient de leur violet.
-Je l'ai croisé devant la maison, il va manger avec nous, expliqua David.
Hélène quitta enfin sa casserole des yeux pour s'approcher de son mari. Elle fronça les sourcils en constatant qui était le « il ». Inspirant une grande bouffée d'air, elle décida de garder pour elle ce qu'elle pensait et vint déposer un léger baiser sur les lèvres de son mari. Louise se reprit, vint claquer une bise sur les joues de son père puis se tourna vers Johan. Elle n'était pas sûre de ce qu'elle devait faire exactement, mais finit par se blottir quelques instants dans les bras de son ami. Il lui embrassa ses cheveux comme à son habitude. Ils se détachèrent et il salua poliment la mère de son amie, en lui faisant la bise.
-J'ai préparé des cannellonis à la viande, j'espère que cela te conviendra Johan, expliqua Hélène avec un sourire poli et légèrement forcé.
-Ce sera parfait, merci beaucoup.
-Donne-moi ta veste si tu veux bien, l'incita Louise qui avait déjà celle de son père dans les bras.
Il s'exécuta, dévoilant une chemise bleu clair à manches courtes, un peu trop ouverte en haut, mais qui dévoilait les tatouages qui habitaient son torse.
-Et ton salon marche bien Johan ? Tu en es le propriétaire c'est bien ça ? demanda David en pliant la dernière feuille de salade de son assiette.
-Oui oui, c'est mon salon à moi, sourit le tatoueur. Et ça marche plutôt bien, j'ai vraiment pas à me plaindre. On a toujours du monde. Des fois il m'arrive de me dire que je pourrais embaucher un autre tatoueur ou une tatoueuse si je trouvais quelqu'un dont j'apprécie vraiment le travail. Mais c'est trop petit pour créer un troisième atelier.
-Et ce n'est pas difficile de gérer une entreprise comme ça ? Parce que c'est bien une entreprise non ?
Pour la première fois depuis le début du repas, Hélène s'intéressait vraiment à Johan pour Johan et non pas pour cerner ses intentions envers sa fille.
-Oui, c'est beaucoup de travail mais je ne m'en plains pas. J'ai la chance de vivre de ma passion, d'en vivre de façon confortable alors je ne fais pas le difficile ! Et puis, ma grande sœur s'occupe de la comptabilité et elle m'aide avec une partie de l'aspect administratif. Et vous, dans quoi est-ce que vous travaillez ?
-Je suis médecin, répondit David. Un généraliste, tout ce qu'il y a de plus agréable pour une petite ville comme celle dans laquelle nous vivons.
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Prudence et Audace
Romance"Je sais pas comment expliquer ça. Il était si beau. Vraiment. Mais aussi très différent de moi. Si ça m'a fait peur ? Oui, bien sûr ! Mais j'ai pas choisi ce qu'il s'est passé en fait. Ça s'est fait comme ça. Enfin je crois ! Si tu lui demandes, il...