Chapitre 34

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PDV de Lucy

Je regarde la télé avec désintérêt. Michel est assis à côté de moi sur le canapé, il a passé un bras sur mes épaules de sorte à me rapprocher de lui ; ce qui me perturbe plus qu'autre chose. Ça me dérange et me met mal à l'aise.

- Lucy, je suis fatigué. Je vais aller me reposer dans la chambre. Tu peux venir si tu veux. M'annonce t-il soudainement.

Je hoche la tête, montrant que j'avais bien compris, mais que j'allais rester. Il me fait un bisou sur le front puis quitte le salon. Je regarde l'heure sur la télé. Dans dix à quinze minutes, j'irai voir s'il dort. Si c'est le cas, j'aurai plus qu'à prendre la clé dans sa poche et partir libérer les filles. Je sais que c'est très risqué, mais je ne vais pas attendre, je ne sais combien de temps, que mon père arrive pour faire comprendre aux filles qu'elles ne sont pas seules.

Je tourne mes yeux vers la minie bibliothèque. Je me lève me dirige jusqu'à celle-ci. Il y a quelques ouvrages qui paraisse vieux, d'autres récents. J'en prends un au hasard. Plusieurs photos tombent du livre. Je les ramasse et les observe attentivement. J'y vois un homme d'une vingtaine d'années et une femme dans les mêmes âges. Ils ont l'air vraiment heureux.

Peut-être sont-ils les véritables propriétaires de cette jolie maison ?
Sûrement.

Je range le livre et les photos. Je regarde une nouvelle fois l'heure. Je... Cinq minutes sont passées. Je suis totalement partagée entre deux émotions. Je suis à la fois impatiente et excitée d'aller chercher cette clé et à la fois effrayée et stressée.

Après avoir attendu cinq minutes de plus, je me décide enfin à y aller. Je marche dans le couloir, le cœur battant à folle allure, j'ouvre la porte. Michel est allongé sur le lit dos à la porte, donc dos à moi aussi. Je m'approche calmement et lentement de sorte que mes pas soit silencieux. Je remarque qu'il ne s'est pas changé ou même déshabillé, il porte encore ses vêtements. D'un coup, la pression et le stress montent. Je contourne le lit.

Comment vais-je faire pour prendre la clé dans son jean sans le réveiller ?

Par chance, il est allongé de façon à ce que je puisse avoir accès à sa poche droite. Sauf qu'un petit détail me revient. La clé se trouve dans la poche de gauche. Punaise ! La poisse ! Et puis lui aussi ! Qui lui a dit de s'allonger sur le dos et pas sur le côté ! Bref...

Je soupire silencieusement. Une fois encore je contourne le lit, pose délicatement un genou sur le matelas tout en ne le lâchant pas du regard pour observer ses moindres faits et gestes. Pour l'instant, il ne bouge pas. Tout va bien. Je pose ensuite mon deuxième genou puis me penche vers lui.

Dois-je vérifier s'il dort vraiment ?

Oui. Je passe une main devant son visage. Rien ne se passe. J'écoute sa respiration, lente et régulière. Bon ba je pense qu'il dort bien à point fermé. Je glisse doucement ma main dans sa poche, toujours sans le quitter des yeux, j'attrape la clé et la retire.

Je me retire progressivement du matelas pour atterrir sur mes deux pieds et partir de cette chambre pas à pas, toujours en étant silencieuse.

Une fois la porte fermée derrière moi, je souffle comme pour évacuer tout le stresse.

Je marche dans le couloir jusqu'à une porte. Cette porte que je convoie tant. Cette porte où sont enfermées deux jeunes filles de 16 ans. Je vais les sauver, je vais les libérer !

J'insère la clé dans le verrou. Je m'arrête. Mon cœur bat la chamade, j'ai peur. Peur de voir leur état, peur de voir comment elles sont maintenues dans cette pièce. La peur me noue l'estomac. Je respire fortement. J'ai fait le plus gros, ce n'est pas maintenant que je dois abandonner, baisser les bras et faire demi-tour. Nan, en tout cas, je le peux plus maintenant. J'ai été trop loin pour reculer. Comme pour me redonner de la force et du courage, j'inspire et expire une dernière fois un grand bol d'air puis d'une de mes mains moites, je tourne la clé pour déverrouiller la porte.

Je rentre dans cette pièce interdite. Deux têtes sont dirigées vers moi, c'est celles des filles, elles écarquillent les yeux tout comme moi, elles sont choquées, moi aussi, mais ce n'est pas du tout pour les mêmes raisons.

Elles sont choquées de voir enfin une personne ; une personne qui pourrait les sortir de là, de ce que je pense être leurs enfers. Leurs yeux brillent maintenant d'espoirs. Alors que moi, plantée comme un piquet devant elles, je suis horriblement choquée de voir deux filles très jolies, attachées par des menottes ; menottes qui, elles, leur laissent les poignets avec des marques rouges, très rouges voir violacées. 

Lorsque j'arrive à avancer et penser normalement, une seule question me vient en tête. Comment vais-je faire pour les libérer de leurs menottes ?

Je me rappelle directement des clés que j'ai trouvés tout à l'heure dans un tiroir du salon. Je me demande si ces clés correspondent à la serrure de leurs menottes. Je les sors donc de ma poche et m'accroupie à côté d'une des filles. Personne ne parle. Je prends une de ses mains menottées, insère la clé dans la serrure. Elle rentre ! La clé rentre dedans ! Je la tourne puis libère sa main gauche !

Tout d'un coup, j'entends la porte de la pièce claquer contre le mur me faisant sursauter.

-Lucy ! Crie Michel fou de rage. Comment! Comment tu peux me trahir à ce point ?

Je ne sais pas quoi répondre. Il est tellement furieux. Prise de peur par une telle colère de sa part, mon corps tout entier tremble.

- Je ... Je.... Tu me déçois beaucoup Lucy.

Il n'ajoute rien d'autre avant de partir en verrouillant la porte, nous enfermant ainsi dans cette pièce.

Tout ce que je souhaite maintenant, c'est que mon père se dépêche pour venir nous sauver de Michel.

It all started with a gameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant