Chapitre 30.

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PDV: Envy

Je défonce la porte menant à la salle de trône.

- À vous l'honneur ! Je clame, laissant entrer Lydia, Kenji et Nat avant moi.

Le palais d'Era est à la fois lugubre et luxuriant. Tout est noir ou or. Son trône nous fait face, dessus, Era nous regarde ébahit puis désinvolte.

- Chère sœur ! Elle nous pond un sourire aussi faux que le cul Nicki Minaj et rit. (Nda: j'ai rien contre Nicki Minaj hein)

- Era.

Nat elle ne rigole pas du tout. Aussi rapide que l'éclair, Lydia décoche une flèche et tire sur Era. Elle vise très bien, mais Era la rattrape de sa main droite et fait un rictus faussement mécontent.

- Raté... Elle fait mine de bouder et brise la flèche entre ses doigts.

- Je ne crois pas non. Lydia sourit.

Une épaisse fumée poreuse se répand de la flèche brisée. Un éclair de haine traverse les yeux d'Era.

- Encore cette vielle technique du gui en cendre dans les flèches ? T'as pas trouvé mieux ?

- Ça marche toujours. C'est tout ce qui compte.

Era se lève et toussote. Elle commence à s'affaiblir. Lydia geint doucement, un son presque imperceptible. Nous nous tournons vers elle pour constater avec horreur une tache de sang grandissant sur sa combinaison verte. Ça c'était pas prévu. Kenji se précipite vers elle et la soutient.

- Laisses, c'est une illusion. Jolie d'ailleurs. Tu n'as pas perdu ton imagination à ce que je vois.

La voix de Natasha est calme, posée.

- Eh non. Era elle rit encore, fière d'elle.

- Et tu sais quoi Era ? C'est une illusion. Ils sont une illusion. Elle désigne Lydia et Kenji d'un geste de la main sous le regard incompréhensif d'Era.

Son visage calme devient haineux alors qu'elle comprends et que l'illusion de Lydia et Kenji disparaît.

- Envy ? Lydia, le sourire aux lèvres, m'interpelle depuis derrière le trône. Attrapes !

Elle me lance un trousseau de clefs et je sourit à Era avant de filer chercher Ginny.

* * *

J'aurais vraiment du prendre une lampe. Je ne vois rien et suis obligé de me repérer à mon toucher et mon odorat. Difficile de trouver Ginny là dedans. Il émane de cet endroit une odeur âpre de renfermé, celle futile de mort, celle atroce de l'angoisse et de la peur mais surtout celle douce et délicieuse du sang. Du sang de Ginny. Je bouillonne intérieurement et m'empêche de mettre le mur en pièce pour me concentrer sur l'odeur de son sang et de son shampoing à la pêche.

- Aïe ! Ma tête cogne contre une parois dur et froide. À tâtons, je cherche la serrure et la clef pour aller avec. Il y en à plusieurs. Pleins enfaite. Le noir le fait galèrer mais au final j'y arrive. J'ouvre la porte et manque m'étaler dans ce qui semble être un escalier. Je n'ai plus beaucoup de temps et me presse de les descendre. Arrivé en bas, je suis dans un couloir où des portes s'aligne. Mon instinct me dit dit que c'est pas hôtel.

- Ginny ?!

Rien. Je marche le long du couloir en criant son nom. Au bout de quelques porte je m'arrête, je suis sûre d'avoir entendu un bruit. Un petit bruit infime mais qui pourrais être le signe que Ginny est là.

- Ginny ?!

Un gémissement !

- Ginny t'es là ?!

Un autre. Je m'avance vers la porte d'où semble venir les gémissements et cherche la clef pour ouvrir la porte. Les quatre première n'entrent même pas dans la serrure. Je commence à désespérer après le faux espoir que me fait avoir une petite clef rouillée.

- J'arrive Ginny. J'arrive.

J'essaie de continuer à parler. Ma patience est à bout.

- Envy... Ce n'est que le murmure d'une voix faible, éraillée, la voix de quelqu'un qui souffre.

J'explose. Ou plutôt la porte. Je crois que la puissance de ma colère uni à celle de mon désespoir l'ont fait céder.

J'entre et le fige un instant. Elle est là. Suspendu au plafond par des anneaux que entaille la chair de ses poignets fins, elle est maculée de sang qui coule d'entailles profondes sur ses côtes, ses cuisses et ses bras. Une tâche sombre que je suppose est du sang forme une flaque à ses pieds.

Je cours vers elle et la détache d'un coup sur les crochets au plafond. Son corps frêle, couvert d'un mince tissu, s'écroule dans les bras.

- Ginny bordel, qu'est ce qu'il t'as pris.

Je caresse ses cheveux et m'assois par terre avec elle. D'un rapide coup de crocs -qui souhaitais sortirent depuis que j'avais renifler l'odeur de son sang- je m'entaille le poignet et le presse contres ses lèvres. Elle ne se débat pas. Elle n'est pas en état. Je regarde ses entailles qui commencent à se refermer. Au bout d'une minute, elle décroche ses lèvres de mon bras et se lève. Je fais de même. Je souris, soulagé qu'elle aille mieux et m'apprête à la prendre dans mes bras. Sa main claque sur ma joue. Je suis ébahie.

- Ça c'est pour Mirana. Et ça...

Ses lèvres s'abattent sur les miennes. C'est si soudain que je ne réalise pas directement. Je réponds doucement à son baiser, ses lèvres sont douces, je peux sentir le goût de son sang sur ses lèvres mais je me focalise sur elle. Mon bras doit autour de sa taille et les doigts de ma main gauche entrelacés avec les siens. C'est passionné. Court. Mais je sais que la sensation de ses lèvres sur les miennes est quelque chose que je n'oublierais pas. On sépare nos lèvres, on se regarde, nos fronts se touchent et nos bouches sont à quelques millimètres l'une de l'autre.

- C'est pour m'avoir sauvé.

Nda : hehehe

M

Larme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant