Chapitre 48.

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Nat pose un gant de toilette frais sur mon front, l'eau glacée trace son chemin jusqu'à l'oreiller. Ma respiration est courte, la douleur s'est calmée depuis qu'Envy a arraché le bracelet de mon poignet mais je suis dans l'incapacité de bouger la main gauche, ma peau carbonisée commence à cicatriser.

Dans ma main droite je sert celle d'Envy, Nat passe sa main dans mes cheveux et Lia touche mon membre abimé du bout des doigts. Je sens son pouvoir qui déferle en moi, tentant de lutter contre mon mal. La forme du bracelet est incrusté dans ma chaire, ma peau est retroussée sur elle même laissant vu sur mes muscles,nerfs et os à certains endroits. Les lettres de SOISIC sont visibles, mon poignet ne saigne pas trop, trop carbonisé pour laisser des liquides passer.

- Nat...

Elle fronce les sourcils et secoue la tête de gauche à droite.

- Tais-toi andouille ! Faut que tu te repose !

Un sourire se dessine sur mes lèvres entrouvertes, Nat se croit obligé de me protéger comme une mère.

- T'avais raison tu sais ? C'est Soisic.

Elle sourit.

- Bien que que je sais, j'ai toujours raison, t'étais juste pas prête à l'entendre. Maintenant dors crétine, t'es déjà en mauvais état.

- Mais fait qu'on aille chercher ma sœur...

- Demain, t'es têtu c'est pas possible !

Un rire reste coincé dans ma gorge alors que j'obéis.

* * *

J'essaie de bouger mon bras valide mais c'est comme si on avait mis une altère dessus. Une altère géante. Je déglutis et regarde mon corps. Enfin, plutôt ce qui empêche mon corps de bouger. Autrement dit un « ENVY » endormi la tête sur ma poitrine. Je souris et retire avec difficulté ma main de sous son torse pour venir passer mes doigts dans ses cheveux. Les mèches douces et soyeuses glissent entre mes doigts. Ses lèvres sont entrouvertes laissant un fin filet d'air s'échapper de ses poumons. Les rayons du soleil viennent caresser ses paupières clauses. Je relève la tête et embrasse son crâne. Il grogne et enroule ses bras autour de mes hanches pour se hisser vers moi et enfouir son visage dans mon cou.

- Tu sens bon.

Il grogne, il doit sûrement avoir mes cheveux dans la bouche. Je ris.

- J'aime quand tu ris.

- Ah oui ?

Il sort la tête de mon cou et me lance un sourire malicieux.

- Oui. Et je vais te le prouver !

Il se relève sur ses coude et agite ses doigts sur mes côtes. J'explose de rire et le supplie s'arrêter. Je vais crever s'il continue. Ou me pisser dessus. Au choix. Mes yeux deviennent humide tant je ris.

- Tu m'aimes ?

Il demande sans pour autant cesser de me torturer.

- Je te hais ! Ahhhh, lâche moi cretinnnnaaaahhhh ! Arrêteuuuuu....

- Comment ?

- Arrêteuuuuuu !

- Mauvaise réponse !

Et il reprend de plus belle.

- Pitié !

J'halète le souffle court.

- Pitié !

- Quoi ?

Mais quel sadique !

- Je t'aimeuuuuuuuu ! Arrête maintenant !

Il sourit, satisfait et repose sa tête sur ma poitrine calmement. J'essaie de reprendre ma respiration sans le tuer.

- Je te déteste !

- Hein, quoi ?

- Rien. Je t'aime.

Il pose ses coudes sur mon oreiller et se hisse pour arriver à ma hauteur.

- Je sais que tu m'aimes. Tout le monde m'aime.

Quel cretin. Un autre aurait dit un truc romantique ou gentil mais lui ? Nonnnnnn ! Jamais ! Faut pas rêver non plus !

Je me tourne dos à lui et fais la moue.

- T'es belle quand tu boudes, tes petites lèvres retroussées et tes sourcils froncés.

Il enlève mes cheveux de devant mon visage.

- Mais t'inquiète ton amour vaut pour deux.

Je me lève sur mes coudes et lui fais face.

- Mon amour vaut a l'infinie et t'en es même pas digne. Et pour info. Je suis belle tout le temps.

- Tu crois que je suis pas digne de toi ?

Il fronce les sourcils.

- Voui. T'es beau quand tu boudes.

- Je suis beau tout le temps.

- Tu reprends mes phrases ?

- La seul chose que je te prendrais bien c'est ta virginité.

- Je suis plus vierge.

Je le suis.

- Si.

Oui t'as raison.

- Non.

- Petite menteuse.

Il embrasse ma mâchoire et la mordille doucement.

- Je t'aurais.

- Trop tard. Je t'ai déjà eu.

- C'est ce qu'on vera.

Je hoche la tête et décale mes lèvres sur les siennes.

* * *

Je scrute le palais d'Era à la recherche d'une silhouette dans l'ombre ambiante. Nous sommes parti il y a quarte heures, mon poignet a plus ou moins guéri, ne reste que des petites cicatrices rouges.

- ERA !

Nat hurle. Autant vous dire qu'on va pas aller bien loin avec cette technique. J'avance de trois pas et brandi mon arc.

- Ginny qu'est ce que tu fais ?! Reviens-là tout de suite ! Passivité on a dit !

Nat beugle et Envy pose son bras sur le mien. J'ai pas une grande envie d'obéissance là. Je vise un des garde sur la tourelle de gauche.

- APPELEZ ERA.

Ma voix est ferme mais ils ne bougent pas d'un pouce. Zut. Je tend mon arc et tire. Le garde tombe en arrière. Nat m'empoigne et me force à reculer mais je me dégage.

- J'AI DIS. APPELEZ ERA.

- Du calme jeune fille.

Era est là. Accompagnée d'un garde armé jusqu'aux dents. Et à sa droite. Les mèches châtaines volants au vent. Et les yeux verts luisant. Son visage dépeint de toute expression. Se tient ma sœur.

- Je suis venue récupérer Soisic.

Je grogne.

- Elle est assez grande pour décider d'elle même. Soisic ? Tu voudrais allez avec elle.

Ma sœur me jette un regard vide.

- Quoi êtes vous mademoiselle ?

Larme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant