20. Your forgiveness

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Cette après-midi était tellement parfait. J'aurai aimé étendre cet instant. J'aurai aimé qu'il n'existe que ce moment. Mais effacer toute la souffrance, c'est effacer une partie de son histoire. Je ne veux pas oublier les douleurs qui me lient à Astéria, ça reviendrait à l'oublier elle.

Avant qu'Emma n'arrive, j'ai commencé à ranger mon appartement, il était temps que je m'y mette, j'aurai fini par me blesser avec le verre et le bois brisé. Et Alia a demandé à monter avant de repartir à Lyon, heureusement que j'ai nettoyé un minimum. Déjà qu'elle ne me fait pas confiance, si elle avait vu les vestiges de ma souffrance, je n'ose même pas imaginer ce qu'elle aurait pensé de moi.

« Toujours aussi en bordel ton appart' hein. »

Je n'arrive pas à savoir si elle me le dit en plaisantais ou si elle me le reproche.

« J'ai commencé à ranger, tu n'aurais pas aimé voir son état encore hier.

— Oh non ça c'est sûr. »

Je débarrasse un peu la canapé qui est pour une fois replié pour qu'elle puisse s'asseoir devant la table basse.

« Tu veux boire quelque chose ?

— Est-ce que tu as autres choses que de l'alcool ? »

Je réfléchis réellement.

« Je dois avoir du café. Ou de l'eau.

— Je suppose que ton café ne doit pas être terrible ?

— Non pas vraiment, mais il est efficace.

— Apporte moi un verre d'eau s'il te plaît.

— Pas de problème ! »

Notre relation est étrangement moins tendu que d'habitude. J'ai presque l'impression d'être revenu au lycée, avant Samaé, quand nous sortions ensemble. Cette époque me manque, j'avoue que mon amie me manque. Cette tension qui nous parcourt est épuisante. Pour nous occuper de notre bébé c'est compliqué. Mais je mérite sa haine, alors je ne dis rien, je prends sur moi et j'essaie de me faire pardonner.

Je lui apporte son verre d'eau et je me prépare un café. Je vis dans un studio, je reste dans la cuisine mais Alia peut tout de même me parler puisque finalement nous sommes dans la même pièce.

« Je voulais te présenter mes excuses, commence-t-elle.

— Tes excuses ? Pourquoi ?

— Pour la fille que j'ai vu chez toi la dernière. Rana, Emma m'a dit. Je me suis emportée pour rien. Je suis désolée. Je vois bien que tu essaies de changer, que tu fais des efforts. Je sais bien que c'est compliqué pour toi mais que tu fais ce que tu peux. Enfin voilà, je suis désolée. Et si tu as besoin d'aide je suis là.

— ça me touche, vraiment. Merci. Mais ne t'inquiète pas, je comprends parfaitement.

— Peut-être mais s'était tout de même déplacé. Même si cette fille n'était pas ce que je pensais, tu as le droit de coucher avec qui tu veux tant que tu te contrôles...

— Que je ne suis pas complètement bourré tu veux dire ?

— Ouais c'est ça. Quand tu es sobre tu es responsable je le sais et je te fais confiance pour Samaé.

— Parce que Emma est toujours dans les parages ?

— Ok, c'est vrai pour l'instant. Mais simplement parce que tu n'es pas totalement remis de la mort d'Astéria. A long terme je te ferai totalement confiance. »

Je suis extrêmement surpris. Jamais je n'aurai pensé qu'Alia me ferai une telle déclaration.

« Quoi ? Dis quelque chose au lieu de me regarder comme ça !

Des Cendres sous les CieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant