50. Confessions nocturnes

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Tout est étrange au café maintenant. Les clients continuent à venir régulièrement, comme avant, mais rien n'est plus comme avant. Une réflexion commence à tourner parmi les employés. Nous ne comprenons pas pourquoi Hélios a engagé des gens qu'il a viré ensuite alors qu'il ne semble y avoir aucun problème, aucune différence. Nous avons perdu toute confiance en lui et lui d'ailleurs ne nous parle plus. Avant nous entretenions une relation assez spécial, aujourd'hui le patron ne nous informe plus de rien... En fait, s'il fait faillite nous le saurons certainement le jour même...

La bonne ambiance qui régnait avant a totalement disparu... Même Octave semble absent. Quand Asher m'a racontée que ce Octave l'avait embrassé, j'en suis restée coi. Si je m'étais attendu à tout de sa part, lui embrasser Asher n'en faisait pas parti. Mais j'ai eu l'impression que tout devenait logique. Si Octave a toujours été con, il l'était particulièrement depuis qu'Asher est arrivé. Je sais parfaitement que je ne suis pas censée être au courant alors comme d'habitude, je prends les informations et je les enfouis très loin dans mon esprit.

Rien n'est plus comme avant, mais je pars bientôt, et bien que cette situation me rende triste, ce n'est plus mon problème. De toute façon le café est le dernier de mes soucis. Ces dernières semaines ont été riches en émotions et en surprises. A peine le temps de se poser, je n'ai pas eu l'occasion de penser aux petits problèmes du travail. Je me suis mise en couple, Asher s'est mis en couple, Octave a embrassé Asher et est terriblement calme depuis, nous avons fêté les 22 ans de mon meilleur ami, il y a eu le concert, où il à jouer la ballade d'Astéria. Tout est allé si vite...

Alors avec Asher nous avons décidé de nous poser dans la cours de ma résidence sous les étoiles d'un Dimanche soir. ça faisait longtemps qu'on avait pas pris le temps de discuter lui et moi, je me suis dis que c'était le moment idéal. Ici, Asher est le seul pilier qui me reste. Tout à changé autour de moi, même les cours sont devenus chaotiques... J'ai hâte de reprendre une vie réglée.

« Le ciel est beau ce soir ! » murmure Asher.

Nous sommes allongés dans une petite partie d'herbe l'un à coté de l'autre, emmitouflés dans des sacs de couchage. L'air est frais et des nuages de buées s'échappent de nos bouches et nez lorsque nous respirons ou parlons.

« ça fait du bien de prendre le temps de s'entendre penser, soupire mon meilleur ami.

— Toi non plus tu n'as pas pris le temps de respirer depuis un moment ? » je lui demande en me tournant vers lui.

Il secoue la tête tout en fixant le ciel.

« Il m'est arrivé tant de choses ces derniers temps... Mais toujours sans toi... J'ai l'impression que la vie cherche à m'habituer à ne plus te voir. »

Il a raison. Nos moments à deux ont drastiquement diminué depuis quelques temps.

« Il faut bien qu'on commence à s'habituer... »

Je me remets sur le dos et je croise mes bras sous le duvet. Je serre les dents pour m'éviter de pleurer. Mais Asher a du sentir l'émotion dans ma voix parce qu'à son tour il se tourne vers moi. Et quand il passe un bras hors de son sac de couchage pour le passer autour de moi et se blottir, j'ai beaucoup plus de mal à retenir mes larmes.

« Aller ça ira Emma, on va s'en sortir. On a déjà surmonté bien pire. Et puis... on ne sera qu'à 50 minutes de route l'un de l'autre. Je compte venir trèèèèèèès souvent à Lyon. »

J'essuie rapidement mes yeux.

« T'as intérêt. » je lui réponds dans un semi-rire embué par ma tristesse.

Asher rit de bon coeur avec moi. Je sais très bien que comme moi, il n'a qu'une envie c'est de pleurer toutes les larmes de son corps. Mais puisque moi j'ai craqué, il cherche à rester fort. Et c'est ce qui me permet de me ressaisir.

Des Cendres sous les CieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant