Des Cendres sous les Cieux

18. Children

Je me réveille petit à petit. J'ai encore plus mal à la tête qu'hier. Et je ne sais même plus ce qu'il s'est passé hier. J'ai mal au dos... Mon lit est bien dur. Je me relève et me rends compte que je suis au sol à moitié contre le mur. Je sais parfaitement qu'hier était la date d'anniversaire de mort d'Astéria et je remarque qu'encore une fois je me suis mis bien mal. J'essaie de me creuser les méninges pour me souvenir des conneries que j'ai bien pu faire. Rien, c'est le trou noir pour l'instant. J'amène les mains à mes yeux. Instantanément je remarque le linge sanguinolent qui se love autour de ma main droite.

Je me relève vivement, désorienté. J'ai l'habitude d'être blessé mais jamais soigné. Je cligne des yeux plusieurs fois pour me remettre un peu les idées en place. Quand mes yeux décident enfin de faire leur mise au point, j'aperçois des débris de bois.

« Qu'est-ce que... »

J'écarquille les yeux priant pour que ce ne soit pas ce que je pense. J'observe un peu les morceaux et rapidement j'aperçois des cordes. Des cordes...

« Putain de merde ma guitare ! »

Je me mets à genoux, rassemblant les éclats de ma pauvre guitare... Celle que j'avais mis tant de temps à pouvoir me payer. Je n'aurai pas pu éclater l'autre non ? Ma colère à des goût de luxe...

« Ma guitare... Je suis vraiment trop con ! »

Soudain je me redresse, pensant à tout ce que j'ai pu faire d'autre. A l'exact opposé de ma position j'aperçois la classique bouteille de vodka brisée. Je me dis que cette année je n'ai pas pu déchirer toutes les photos d'Astéria, puisque je l'avais déjà fait l'année précédente.

Je vais dans la salle de bain pour observer mon reflet en espérant que je ne me sois pas battu. Si mon visage est intact je suis surpris de remarqué que le miroir lui ne l'est pas.

Le torchon autour de ma main... ? Je l'enlève immédiatement pour constater les dégâts sur mes phalanges. Étrangement, elles n'ont rien. Je devais déjà avoir le tissu quand j'ai frapper mon reflet. J'observe alors ma paume. La pauvre est martelée de profondes entailles.

Je suis frappé d'un flash. J'ai cassé une flûte de champagne à main nue. Je ne savais même pas qu'on proposait du champagne au café !

Hélios va me virer c'est évident... Oh merde je suis en retard ! Je suis bien content d'être toujours en tenue, j'attrape mes clés et mon portable et je file le plus vite possible. Je me dirige vers l'arrière du bâtiment. Je ne peux décemment pas arriver au milieu des clients et je dois m'excuser de toutes mes forces auprès du patron.

Je me retrouve devant les poubelles. Je ne me sens pas très bien... Mes entrailles protestes contre ce sport intensif après deux cuites d'affilées. Je me mets à régurgiter de la bile... Mais je ne me laisse pas impressionner par mon corps de faible et je me dirige vers le bureau d'Hélios.

Je frappe, nerveux.

« Entrez ! »

Sa voix est suave et autoritaire. Un vrai patron.

« Oh ! Asher c'est vous !

— Je vous en supplie ne me virez pas, j'ai trop besoin de ce travail ! »

Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais c'est sorti du coeur.

« Je ne comptais pas vous virez enfin ! Déjà parce que vous êtes un très bon employé et que si je faisais ça, je coulerai le café. Déjà que les affaires ne vont pas très fort alors si je renvoie l'un de mes serveurs qui a fidélisé le plus de clients je serais juste stupide. Mais enfin vous n'êtes pas là pour parler affaire. Emma m'a tout expliquer et je comprends parfaitement. Je ne m'attendais pas à vous voir aujourd'hui.