21. Famille

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  J'ai oublié d'apporter l'aspirateur à Asher ! Je me relève d'un coup, en sursaut. Je suis un peu dans les vapes. J'étais en train de m'endomir... Où suis-je ? Soudain la voix de Monsieur Perez réinvestit mon cerveau. Merde ! Je suis en cours ! La méthodologie c'est vraiment pas mon truc.

J'attrape mon stylo pour essayer de rattraper le cours au vol mais un élève hurle que c'est la fin du cours. Un sourire s'affiche sur le visage de notre professeur a qui cette situation fait toujours rire. Ils aiment ses élèves parce qu'on est tous paradoxal : on aime tant apprendre, encore plus avec lui, mais dès que la fin du cours sonne, on veut partir dans la seconde. Je regarde ma feuille. Totalement blanche... Je n'ai pas pris une seule note. Je soupire et me tourne vers mes amies. Ces dernières sont mortes de rire.

« Faut dormir la nuit ! me lance Amélia entre deux respirations.

— J'aurai bien aimé mais Samaé a été un peu malade cette nuit. Modifier tout son emploi du temps ne lui a pas très bien réussi...

— Pourquoi l'avoir faite venir plus tôt ? s'étonne Jessica quand la crise de fou rire est terminée.

— Question pratique. » je réponds simplement.

Seule Amélia connaît la vérité. Je ne suis pas assez proche des autres pour leur livrer ce pan de ma vie. Jessica comprend et n'insiste pas. Elle et Laura nous saluent puis partent.

Je range le peu d'affaire que j'avais sorti en soupirant.

« Je te passerai mes cours, comme toujours, me dit Amélia.

— Merci beaucoup.

— On mange ensemble ? me demande mon amie.

— Samaé a été malade cette nuit, je ne peux pas la laisser chez sa nounou, je suis sûre qu'elle aimerait rentrer. Mais tu peux venir chez moi si tu veux.

— Je ne veux pas vous déranger.

— Si je te propose c'est que tu ne déranges pas. Tu ne déranges jamais Amélia tu le sais. »

Elle m'offre un sublime sourire qui illumine son regard d'un marron brique. J'adore ses grands yeux d'une teinte tirant sur le rouge, ils reflètent chacune de ses émotions, ce qui la rend incroyablement sympathique et humaine. Aujourd'hui elle a lissé ses cheveux bruns qui tombent en cascade sur sa peau noire. Elle attrape son sac et remonte la bride sur son épaule. Je fais de même et nous sortons.

Nous marchons jusqu'à m voiture, en silence.

« Dis-moi si je trop indiscrète, lança soudainement Amélia. Mais Samaé voit qu'Asher ne va pas bien ?

— Évidemment. Déjà on a bien été obligée de lui expliquer pourquoi elle devait retourner à Lyon plus tôt et pourquoi on l'a finalement fait revenir.

— Mais elle ne sait pas exactement pourquoi ?

— Non, on la trouve trop petite. On ne sait pas comment aborder le sujet. Et tant qu'Asher n'ira pas mieux, on a décidé de ne rien lui dire. »

Elle passe son bras autour de moi et m'attire vers elle pour m'offrir un câlin de soutien. Cette période est dure pour nous, mais ça fait quatre ans qu'on s'en sort plus ou moins bien et on continuera à le faire.

Le chemin jusqu'à chez Mélissa n'est vraiment pas très long et nous arrivons très rapidement jusqu'à sa maison. Elle nous ouvre la porte et nous fait entrer.

Comme à son habitude, mon bébé déboule en courant dans le salon. Mais elle ne me saute pas dans les bras.

« Amélia ! » hurle-t-elle.

Des Cendres sous les CieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant