1. Feeling good

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Aujourd'hui je prends un nouveau départ. Je suis stressé. Je ne dois pas le perdre ce putain de travail. J'en ai vraiment, beaucoup trop besoin.

Si le patron m'a accepté pour le boulot de serveur, c'est qu'il ne me vira pas pour mon physique. Il l'a bien vu pendant l'entretien, il sait de quoi il en recèle. A moins qu'Emma ne lui ait mis la pression... Vu son caractère, elle en serait bien capable. Surtout que monsieur Simard est assez jeune. Vingt-cinq tout au plus. Ma brunette pourrait clairement être son genre, mignonne comme elle est. Comment ne pas succomber à ses charmes ?

Qu'est-ce que je raconte ? Le stress certainement...

Emma n'aurait certainement pas risqué son job pour moi et surtout pas de cette façon. Elle a assez de dignité pour ne pas s'offrir au patron simplement pour obtenir une faveur.

D'ailleurs elle doit m'attendre en bas de l'immeuble. Elle tient à me brieffer avant la réouverture du café et donc ma première heure. Enfin plutôt à la pré réouverture. Cette heure qui est déjà sensé me préparer. Me permettre de rencontrer les collègues, savoir comment fonctionne exactement le café, avoir un discours de Monsieur Simard, et toutes sortes de banalités. Ma meilleure amie à certainement peur que je fasse tout foirer avant même d'avoir commencer. Elle ne refuse de croire qu'on me renvoie uniquement à cause de mon physique. Elle croit trop en l'humanité pour ça. Ou alors elle ne voulait pas que j'arrive en retard, puisque je ne suis déjà pas à l'heure pour notre rendez-vous.

Je ne prends pas la peine de m'observer dans un miroir, il doit bien en avoir dans les vestiaires du bâtiment. J'attrape mon blouson en cuir, mes clés et descends en catastrophe. Je ne sais même pas si ma porte s'est correctement fermé je n'ai pas pris le temps de vérifier. Alors je prie pour que ce soit le cas. De toutes façons, il n'y aurait pas grand chose à voler.

Je préfère dévaler les escaliers qu'attendre l'ascenseur. Même si j'habite au troisième étage, la machine électrique est particulièrement lente et donc beaucoup moins pratique.

Emma m'attend dans le hall, je lui ai donné le code pour entrer.

« Tu aurais pu monter, je lui dis.

- Et voir ton appart ? réplique-t-elle. Non, merci.

- Mon appartement est très bien ! je me vexe.

- Pour toi peut-être. »

Je veux répliquer, mais en même temps... Je me demande si elle a réellement tort... Mais je préfère me dire que c'est le cas. L'égo, tout ça.

Je vois ses grands yeux bruns rouler jusqu'au ciel, dans leur orbite. Devant mon air déconfit, elle se laisse attendrir et un beau sourire apparaît sur ses épaisses lèvres roses, dévoilant ainsi une craquante fossette sur sa joue gauche. Elle replace ses lunettes noires sur son nez rond avant de me tourner le dos. A cheval entre l'ovale et le rectangle, elles trônent à merveille sur son nez, coupant son visage ovale en deux.

Sa queue de cheveux châtain se balance dans l'air, effleurant le milieu de son dos. Elle se dirige vers la porte de l'immeuble sans même me jeter un regard, alors je lui emboîte le pas.

« Le café est juste à côté, on va faire quoi en attendant l'heure ? je demande.

- Traîner dans la ville. Au parc. On verra bien ! T'inquiète pas pour ça Cendre.

- Tu recommences avec ce surnom stupide ?

- Il est pas stupide ! s'offusque Emma.

- Asher ne veut pas dire cendre. Ce surnom est donc stupide.

- Bouhou, pauvre petit garçon. »

Elle mime un enfant qui essuie exagérément ses larmes avant de me tirer la langue. Puis ses lèvres s'étirent en même temps que ses narines se dilatent. C'est l'une de ses particularité physique que je trouve drôlement marrante, mais que évidemment, elle déteste.

Des Cendres sous les CieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant