Oupsy ! Faux numéro [ En Correction & Réecriture ]

Au fil des mots 2

Alexia

Regardez par la fenêtre, que voyez-vous? Un ciel? Un arbre? La maison du voisin? Et bien, moi je vois mon reflet. Je n'arrive plus à voir autre chose que moi. Je suis incapable de regardez plus loin, de voir les belles choses de la vie. Je me vois moi. Toujours moi, jamais quelque d'autre. Je n'ai plus la force de me concentrer, je reste centrée sur mes problèmes. Maman, tu te souviens hier tu as fait des lasagnes? Je t'ai dis que c'était délicieux et que j'allais tout manger? Et bien c'est vrai, j'ai tout mangé. Ensuite, je suis allée dans le jardin, derrière les buissons, et je me suis fait vomir. Et j'ai fais ça pendant une semaine. Tu n'as pas remarqué que je maigrissais à vue d'œil? Moi je paris que si, mais que tu t'en foutais. Vous vous en foutez tous. Je ne suis pas importante, personne ne vient me voir pour me demander comment je vais. Alors, commençons par votre première erreur. La première chose qui a fait chavirer ma vie.

Ma fête d'anniversaire quand j'avais cinq ans.

Alors, pour commencer j'ai une question à vous poser : qui appelle les services d'un clown trouvé dans un bar, accroupie dans une flaque de whisky ?! Vous ne vous êtes pas demandé pourquoi il était comme ça, s'il était un ivrogne ou pire un criminel? Je crois que la question ne vous a même pas effleuré l'esprit. Je vous demanderez maintenant de fermer vos yeux, vous y êtes? Parfait, maintenant replongez vous dans vos souvenirs et essayez de vous remémorer son expression lorsque vous lui avez demandez s'il pouvait animer une fête d'anniversaire pour des enfants de cinq ans. A-t-il gardé un visage neutre, intéressé ou ses yeux se sont-ils mit à briller d'une lueur machiavélique. Je pencherais pour la réponse trois. C'est ça? Qu'on m'apporte mon prix! J'ai toujours raison.

Imaginez notre surprise, à nous les enfants, que le clown a commencé à faire ses tours de magie. Vous étiez partit et il avait le champ libre. Il a pu faire ce qu'il voulait et nous, pauvres petits enfants innocents, n'avons rien compris. Il a appelé Sabrina et lui a demandé se de mettre devant lui. Elle était toute contente d'être appelé mais moi je crois surtout qu'il l'a appelé parce qu'elle avait une robe. Une robe bleue, très mignonne, qui lui arrive plus haut que les genoux. Le clown a mit sa main sur ses fesses et a commencé à la masser. On croyait que ça faisait partit du tour de magie, alors nous avons ri et applaudis. Sabrina aussi souriait mais j'ai pu voir dans ses yeux gris qu'elle avait peur. Heureusement, madame Davies est venue nous superviser et nous a bombardés de photos. Le clown a rapidement ôté sa main et il a offert en souriant un ballon en forme de lapin à Sabrina. Le lapin était magnifique et je voulais le même. Il en a offert à tous les enfants sauf à moi. Il m'a dit que j'allais avoir une meilleure surprise si je venais avec lui à la toilette à la fin de la fête.

Papa, maman, je portais une robe.

Je l'ai rejoint à la toilette et lorsqu'il a refermé la porte derrière lui, je n'ai pas compris. Je continuais le bombarder de questions :

« Est-ce que j'aurais un chat? Je rêve d'avoir un chat! »

« Un gâteau? J'ai vraiment faim, mon ventre il crie! »

« Une licorne alors? Oui c'est trop bien les licornes! Mon amie Geneviève en a une en peluche et elle m'a dit qu'elle prenait vie la nuit! Ce serait trop bien »

Il m'a dit de me la fermer et il a enroulé sa main autour de mon cou avant de me plaquer sur le mur rouge de la salle de bain. Sur le coup, j'ai cru que c'était un jeu et je n'ai pas tenté de me débattre lorsque j'ai sentit l'air me quitter petit à petit. Sa main a glissé le long de ma cuisse et il a joué avec l'élastique de ma petite culotte Ariel et il s'est penché sur mon visage, son haleine fétide me brûlait les yeux et lorsqu'il a commencé à me lécher la joue, il y a eu un déclic. C'est là que j'ai pris peur. Je me suis rappelé d'un documentaire que j'avais écouté avec toi, maman, et j'ai commencé à me débattre du mieux que je pouvais. Je n'avais plus d'air, vraiment plus. Et c'est là que Mme. Davies est arrivée dans la salle de bain comme par hasard en chantonnant. Lorsqu'elle m'a vu elle a  crié au meurtre avant de plonger sur le clown. Il m'a lâché et je suis lourdement tombée sur le sol. Ma gorge me faisait souffrir et j'avais de la difficulté à respirer. Lorsque tous les adultes sont arrivés dans la salle, la première chose que vous avez dit ce n'était pas « Alexia! Ma chérie, comment vas-tu? Mon bébé... », mais plutôt « JUSTIN, JUSTIN OÙ EST-TU?! ». Il était en train de manger du gâteau pendant que moi j'étais sur le sol, traumatisée. Ce n'est même pas vous qui êtes venue me réconforter, c'est Mme. Davies. Elle m'a sauvé et elle m'a réconforté. Elle a fait votre travail. Et ça, savoir que mes parents sont incapables de se préoccupé de moi, c'était bien pire qu'un presque viol.