Oupsy ! Faux numéro [ En Correction & Réecriture ]

Chapitre 105

PDV ALEXIA

- Non! Je ne vais pas me répéter deux fois, c'est non!

Je dévale les escaliers en essuyant mes larmes du revers de ma manche. Je me laisse tomber sur la dernière marche et amène mes longues jambes au niveau de ma poitrine. Je laisse mon front tomber dessus et je laisse mes larmes couler librement. Au loin, le bruit des talons aiguilles de ma mère se font entendre au deuxième étage, la musique provenant de la chambre de Justin résonne à mes oreilles se mélangeant avec les battements effrénés de mon coeur et  mon père discute avec agitation avec ma mère et je l'imagine faire de grands mouvements comme il le fait si souvent.

Toute cette agitation c'est à cause de mon refus. Je ne veux pas voir la psy, je n'en ai pas besoin. Je vais bien, je pète la forme! Je pourrait réciter l'alphabet à l'envers en faisant la danse des canards tout en mangeant un pot de mayo. Je vais bien, vraiment bien. Enfin... c'est ce que je crois. Une main se pose délicatement sur mon épaule et je n'ai pas la force de dégager. Ma mère est revenue il y a quelques jours et au lieu de fêter son retour, je broie du noir. C'est sûrement pour cette raison qu'elle veut que j'aille voir à nouveau la psy.

- Ça va, ma poulette?

Je hausse des épaules en me réfugiant dans ses bras.

- Ta poulette n'a pas la force de faire de la planche à roulette, marmonné-je en essuyant une autre larme.

Ma mère ricane sous sa cape devant ma réplique sans queue ni tête.

- Ma chérie, regarde moi. (Je me tourne vers elle et mon regard vert croise son regard bleu.) Je sais que tu ne veux pas voir la psy, je te comprends! Mais tu n'as pas le choix, c'est un rendez-vous important.

Rendez-vous important mon oeil. Ça fait plusieurs mois que je n'y vais pas et là, je dois y aller? Y a un truc qui cloche, non? Je me relève et époussette mon jogging qui a prit la poussière. Répugnant.

- Je ne veux pas y aller, dis-je en me tournant de sorte à être face à elle.

Ma mère pousse un soupir en se relevant. Elle croise les bras au niveau de sa poitrine et plante ses yeux dans les miens.

- Et bien, navrée de te l'apprendre poulette, mais tu vas y aller. Que tu le veuilles ou non.

Je sens mon corps se crisper et mes mains se transformer en poings.

- Non.

Ma mère secoue de la tête faisant voltiger ses cheveux blonds autour de son visage rond.

- Oh que si.

Je tape du pied pour évacuer ma frustration, elle est bouchée ou quoi? Je ne veux pas y aller.

- Alexia Rubis Leblanc, cesse de faire ta gamine gâtée et va faire la table, hurle-t-elle en me prenant le menton.

- Chérie calme toi, lance mon père du haut des escaliers, ce n'est pas en hurlant qu'un âne t'écouteras

Merci papa et...quoi? Je rêve ou il vient de me comparer avec un âne?! Je pousse un soupir d'agacement en voyant ma mère sourire à mon père. Celui-ci me fait un clin d'oeil avant de passer son bras autour de la taille de maman. Agacée, je tourne les talons et me dirige vers le frigo.

- N'oublie pas de noter que le rendez-vous est programmé pour samedi! crie ma mère tandis que je m'empare d'une pomme.

Bien sûr maman et je ferais exprès d'oublier, ne t'inquiète pas. Je sors le récipient de jus et m'en verse dans un verre que je porte à mes lèvres. À quoi ça servirait d'aller voir la psy si je me sens bien? Ce ne serait qu'une perte de temps et d'argent.

- Yo, petite croustille! me lance mon frère en s'emparant de mon verre de jus.

Je ne fais aucun geste pour le reprendre, il est presque vide de toute façon. À la place, je reprends le contenant de jus et le porte à mes lèvres. Justin me regarde faire, bouche bée. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il aura une quantité raisonnable de jus.

- Salut, mon chou, pas trop triste de ne pas avoir beaucoup de jus? dis-je en m'essuyant la bouche et en utilisant de vieux surnoms qu'on se donnait.

- Non, mon poussin. Et pour ton information, j'ai craché dans ce jus ce matin.

Je cours vers le lavabo et tente de recracher tout ce que j'ai ingurgité, en vain.

- T'es dégueulasse! m'exclamé-je en poussant une mèche qui m'obstrue la vue.

Il hausse des épaules en jouant avec son verre.

- Moi aussi je t'aime, crabounet,

J'étouffe une panoplie d'insultes et m'empare des assiettes que je place sur la table. Discrètement, je lèche celle de Justin en souriant. Bien fait pour lui. Quand je me redresse, je vois mon père qui me regarde, les sourcils haussés. Je dépose un doigt sur mes lèvres et le supplie de se taire. Il hausse des épaules en souriant et retourne dans le salon où maman l'attend.

- Hé, mon lapin, va chercher les couverts et rend toi utile pour une fois, lancé-je à Justin qui est avachie sur une chaise, en train de parler à je ne sais qui.

Il relève la tête avant de laisser tomber son téléphone sur la table.

- Ma pomme, Bob est gay? me demande-t-il en s'emparant des fourchettes.

Je me retourne vers lui, interloquée.

- Pardon?! Et c'est qui Bob?

- Bon l'éponge.

Ah, ce n'est pas son petit ami. Papa me doit vingt dollars, super. Je lui avais bien dit que Justin n'était pas homo!

- Non, il n'est pas gay, il aime Sandy, dis-je en lui lançant un regard par-dessus mon épaule.

Il dépose avec fracas les couverts avant de se tourner vers moi.

-Ne commence pas, mon poney! Tu dois être dans mon équipe, on est jumeaux.

- Quelle équipe? Et je dis la vérité, Bob aime Sandy.

Il pousse un soupir agacé en se passant une main sur le visage.

- Miranda dit la même chose que toi, c'est chiant. Y a personne dans mon équipe.

Il parle avec Miranda? Depuis quand?

- Si, Justine croit aussi qu'il est gay.

- Mais je m'en fiche de Justine, me lance-t-il froidement.

J'arrête tout ce que je fais et je me tourne vers lui avant de le saisir par le col de son t-shirt.

- Pardon? J'ai cru entendre que tu t'en fichais de Justine, j'ai dû mal entendre. Tu peux répéter?

- T'as bien entendu, crevette. Elle m'a brisé le coeur, pourquoi m'intéresser de nouveau à elle?

Je le lâche et recule pas. Il me lance un regard assassin que je lui renvoie en mille fois pire.

- Justine est merveilleuse et tu l'es toi aussi. Alors pourquoi vous vous détestez? Pourquoi ne pas... essayer de nouveau?

- Au lieu de me donner un conseil inutile, essaye de t'occuper de tes oignons. Ne va pas croire que tu es calée dans ce sujet Alex, tu n'arrives même pas à t'approcher de Carl. Tu n'arrives même pas à abandonner le passé. ( Il reprend son téléphone.) T'as vraiment besoin d'une psy.

Et c'est sans me lancer un seul regard, il part de la cuisine et franchit la porte de la maison. Je me dirige rapidement vers la fenêtre, juste à temps pour le voir traverser la rue et se diriger vers la maison de Carl. Il part sans se rendre compte que ses mots m'ont poignardés.