Chapitre 144

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PDV Justine

Ils m'énervent tous sans aucune exception. Ils n'arrivent pas à me comprendre, moi et mes sentiments. Ils n'arrivent tout simplement pas à comprendre que je suis attristée, voire vraiment brisée de savoir qu'une de mes meilleures amies me cache quelque chose seulement à moi.

Elle aurait pu me le dire, j'aurais sauté au plafond : elle mérite d'être heureuse, Justin aussi. Même si ce dernier peut être heureux si on lui offre un miroir pour qu'il puisse s'admirer. Une fois, il est resté trois heures devant le miroir à s'envoyer des baisers et à se draguer. Son côté narcissique m'inquiète, encore un peu et il tombera amoureux de lui, ce n'est qu'une question de temps.

Elsa et Justin sont aussi différents que l'eau et le feu, que l'hiver et l'été, mais je sens qu'ils ont quelques points communs. D'abord, ils adorent tous les deux le patinage artistique, même si Justin ne veut pas l'avouer. Il dit que c'est un sport trop féminin et que s'il le pratiquait, il perdrait de sa « virilité ». Il faudrait déjà qu'il en est pour la perdre mais ce n'est pas moi qui vais le lui dire!

De plus, ils adorent tous les deux la glace, c'est leur dessert préféré. Elsa peut finir un paquet de crème glacé au biscuit en moins de trente minutes. Justin peut faire la même chose mais avec un paquet saveur vanille.

Et comme troisième point commun... Ils sont tous deux allergiques au pollen. Certes ce n'est pas un énorme point commun, mais je le compterais quand même. Chaque printemps, Justin se trimballe avec une boite de mouchoir. Et chaque printemps, il éternue une bonne centaine de fois. Je parierais mon poster d'Harley qu'Elsa est dans la même situation. Je l'imagine en train d'éternuer, ses yeux bleus larmoyants et ses cheveux bruns derrière ses oreilles pour ne entrer en contact avec la morve. Maintenant je l'imagine dans la même situation sauf que Justin est à ses côtés pour essuyer ses larmes.

Il a toujours été comme ça : c'est un grand romantique. Avec lui, il est impossible de ne pas avoir de cadeau à la Saint-Valentin, c'est tout simplement impensable. Il m'en a offert à chaque année, pendant dix ans. Même lorsque nous n'étions pas ensemble, il m'offrait un cadeau en disant qu'une si jolie personne ne pouvait pas rester les bras vide.

En repensant à ça, je lève les yeux de mon téléphone et fixe l'étagère où tous ces présents sont rangés. Bijoux, ourson, cartes, chaussures, bandeaux, il y a de tout. Il a dû dévalisé un magasin pour fille, je ne voix pas d'autres explications. En fait, il m'offrait des présents à chaque occasion qui se présentait. Ça pouvait être un cadeau pour ma fête comme un cadeau pour ma coupe de cheveux. Justin a toujours été comme ça et je suis contente qu'il n'est pas changé. Je suis certaine qu'il sera comment comblée Elsa de bonheur.

Je lève les yeux au ciel devant tant de pensées niais, je dois être malade. La moi normale aurait cherchée leurs points négatifs et en aurait fait une liste qu'elle aurait accroché dans son dressing. Mais à la place, je trouve des points positifs pour leur couple.

Le couple qui m'a caché la vérité tandis que toute la planète est au courant de leur histoire.

— Et merde!

Je sors de ma chambre et attrape ma veste sur le porte manteau. Je dois aller présenter mes excuses à Elsa, j'ai agis si méchamment. Ce n'est pas mon genre, je ne me laisse jamais dominer par la colère. D'habitude je la refoule ou l'utilise pour trancher des morceaux de bois.

— Maman, j'ai besoin de tes clés, lancé-je en déboulant dans la cuisine, les cheveux dans les yeux, la veste ouverte.

Ma mère lève les yeux de sa liseuse et relève ses lunettes de lecture. Ses cheveux roux sont relevés en un chignon simple et ses yeux noisette me fixent avec une certaine curiosité :

Oupsy ! Faux numéro [ En Correction & Réecriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant