Your eyes.

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Un immense sentiment de tristesse frappa mon enveloppe charnelle semblant faillir chaque seconde passée. Je croyais m'effriter en un millième de seconde. La quiétude intrusive qui s'introduit en moi révéla un souvenir que j'aurais souhaité oublier. A croire que j'arrivais à paraître sereine. Il aurait fallut que ce soit le cas. L'injustice de la situation me fit basculer dans un passé intrusif apparemment pas aussi loin, pas autant que je tentais de m'en convaincre.

Le combat non achevé, la bataille repoussée me fit me lever d'un bond. Mes lèvres murmuraient un mot qui semblait être merde mais je n'en fus pas certaine. L'intégralité de ma personne s'était tournée à lui rendre justice, à rendre pour compte ce que moi-même j'avais été incapable de faire. Je voulais le consoler, comme j'aurais voulu qu'on le fasse avec moi. Comme ça aurait être le cas. Je serrais mes frêles bras autour de son importante corpulence. Le collant à moi, comme la nuit passé. Sa chaleur tranquille réveilla de vieux instincts pas encore morts. Son odeur m'emplit la tête, me menaçant de tomber dans la folie. Mais il semblait si fragile. Si similaire à moi. Le dieu vivant laissait place à un animal blessé sur le bord d'une route. Dans une nuit perpétuelle où même le soleil ne viendrait pas s'y frotter.
Je ne voulais pas qu'il ressente ça.

Je devais arrêter de me mentir. Arrêter de croire qu'il ne signifiait rien pour ma solitaire personne. Arrêter d'essayer de le considérer comme ce qu'il ne sera apparemment jamais. Mentir à mon propre subconscient pour m'assurer que c'était peine perdue. Qu'à l'inverse il n'était qu'un ami, qui au demeurant, était si beau que s'en était irréel. Et personne, absolument personne ne pouvait me persuader que cette situation était dangereuse. En cet instant, seule la peur panique qui l'habitait me poussait à prétendre que toute cette sordide affaire n'était pas une coïncidence.

Comme si cette femme était poussée à nous rencontrer, à lier nos destins entre eux.

Je devais admettre l'impensable. Ce que pourtant j'avais prétendu impossible. Mais était-il finalement possible qu'il en soit autrement ? J'en doutais fortement.
'' - Moi si ça te rassure... '' je n'étais même pas consciente des paroles qui s'échappaient de mon système nerveux, qui semblait s'être mit en pilotage automatique. Comment mettre en forme ce qui était impossible à expliquer ?
'' - Tu me plais, et pas que pour ton physique. J'aime ton caractère. J'aime le fait que tu manges par terre à mes côtés. J'aime le fait que tu danses bien malgré que tu crois l'inverse. J'aime ton odeur. J'aime discuter avec toi... '' je m'arrêtais, m'intimant à croire que la liste s'étendrai à l'infini. Que toutes ces déclarations pouvaient être résumées à une seule.
'' - Moi je suis pas comme ça. '' je n'abuserais jamais de sa personne. Je ne souhaiterai jamais le nuire pour mon propre plaisir personnel.

Je dévisageai ses traits magnifiques, attendant qu'il assimile ce qu'il venait d'être dit. Un sourire timide s'afficha finalement, il fut si craquant que je sentis ma poitrine se gonfler.
'' - Excuse-moi. J'aurais pas dû réagir comme ça. '' c'était moi qui le poussais dans un gouffre et c'était lui qui s'excusait ?
'' - Non c'est moi qui te demande pardon.
- Tu pouvais pas savoir.
- Toi non plus. J'ai dis ça d'une façon... '' beaucoup trop séductrice. Rien qu'à ce souvenir, le rouge me monta aux joues. Il fixa soudainement mes yeux, comme s'il y cherchait toutes les interrogations incomprises de l'univers.
'' - Tu me plais Denitsa. ''

Un inconnu me surplomba depuis le tréfonds des enfers, me réduisant en une statue inébranlable. L'inconnu me fit trembler de la tête aux pieds. L'inconnu soudainement m'obséda, jusqu'à me forcer à relever la tête, à affronter le problème de face. L'inconnu paru tout aussi choqué que moi.
L'inconnu me plaisait. Il ne fallait pas en douter.
Le mal ne venait alors pas de lui, sinon de moi. Rien et uniquement rien que de moi. L'inconnu m'aurait fait perdre tout ce que j'avais en un simple claquement de doigt. Il aurait tout démoli pour tout mieux construire sur d'autres réserves que des fondations bancales et fragiles.
L'inconnu était partout à la fois.

DemonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant