J'avais perdu l'envie de danser.
Il était toujours face à moi, lorsque très lentement je m'étais reculé. Les quelques mots étaient restés coincés. J'étais vidée, perdue.
'' - Je viendrai chercher mes affaires. Et tu n'entendras plus jamais parler de moi. '' je n'avais pas pu contredire un fait avéré, c'était sûrement mieux ainsi. Mais en contrepartie, je n'avais aucune envie qu'il s'en aille, parce qu'il n'avait pas les raisons. Nous n'avions pas encore tout vécu, et ça valait la peine d'essayer.Mais tenter quoi ? Quoi ? Rien ! Il n'avait rien à prouver. Nous ne faisons que coucher ensemble, par un manque de communication évident et redondant. Nous n'étions que deux astres faits pour se retrouver l'espace d'un instant. Rien n'était à durée indéterminée, et moi, j'angoissais. Rayane s'écarta de moi, un sourire lasse plaqué sur ses lèvres. Il était désolé que ça se termine comme ça.
'' - C'est là que nos chemins se séparent ? '' il hocha la tête. Même s'il tentait de les camoufler des larmes timides perlaient autour de ses yeux verts, ceux qui me manqueront dans une seconde. J'essayai de le dévisager, d'imprimer dans ma tête chaque trait le caractérisant. Je voulais me souvenir de ses cheveux soyeux, de sa forme de visage, de sa barbe de trois jours, de ses yeux verts perçants, de cette bouche pulpeuse, et de son corps mitraillé. Je ne voulais rien oublier, rien de notre histoire, rien de ce qui nous liait.Ce que nous avions vécu n'appartiendrait jamais qu'à nous, et à personne d'autre. Personne ne pourra jamais nous enlever les sentiments qui pulsaient entre nos deux corps, ni la chaleur se répandant dans mes veines.
'' - Je crois qu'on a pas le choix. '' à mon tour, ma tête se secoua de haut en bas, en un rythme frénétique et absent de réflexion. Je n'étais plus qu'un automate qui se contentait de suivre le mouvement, parce que son foutu propriétaire n'était pas fichu de prendre une décision pourtant essentielle.Je voulais lui dire que je l'aimais, que j'aurai pu le suivre jusqu'à l'autre bout du monde, si jamais il n'y avait eu que nous en jeu. Mais ça ne se passait pas comme ça, et nous n'étions pas destinés à être ensembles. La barque du destin se reversa. Je reculais, il devait arrêter de souffrir, arrêter de pleurer par ma faute, arrêter de m'aimer. Je ne le méritai pas.
'' - A plus tard. ''
-+-
« Je ne peux pas venir, pardonne-moi. » c'était tout ce que j'avais été en mesure de faire, avant de faire volte-face jusqu'à mon appartement. La conversation que nous avions eu, n'avait fait que me conforter dans l'idée que j'avais de notre relation. Elle ne tenait à rien, ou peu, et je n'avais pas pu le retenir par faute de moyens. Il trouvera mieux, il n'aura pas à chercher loin, et qu'il aurai raison. Pourtant un sentiment me vint, me traversa de toute part, et la sensation de chaleur s'estompa brusquement. Mon cœur loupa un, deux battements, et ne reprit je ne sais quand. Le feu naviguant dans mes artères se bloqua, divagua à converger vers l'autre côté. Le manque parti de toute part et sembla me rendre plus dingue que je n'avais jamais été. Le manque éprit ma poitrine, en prit la possession. La dernière fois que le manque m'avait prit, ma mère était partie.
J'avais marché, cheveux au vent, à tenter de comprendre comment nous en étions arrivés là. Comment la situation nous avait-elle échappé jusqu'à ce point de non-retour ? Ni lui ni moi, n'avions su comment nous retrouver. Nous n'étions parvenu qu'à nous perdre nous-mêmes.
« Je comprend, repose-toi bien. » Calia répondit vite, je n'avais même pas mérité de réponses. Je devrai peut-être lui léguer l'école de danse ? Elle méritait la place de dirigeante bien plus que moi. Ces dernières semaines, j'étais arrivée un nombre incalculable de fois en retard, n'avait pas été capable de donner le moindre cours pendant des jours. Je ne méritai pas mon travail, mais je n'avais que ça.
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Demons
Fanfic« Ses yeux étaient fermés, il n'avait pas encore remarqué que j'étais là. Après être restée sans le voir depuis des mois, j'avais l'impression de devoir le regarder petit bout par petit bout, comme si le voir en entier allait me rendre aveugle. Il...