Le retour du porc-agréable-à-regarder assignait ma fin de soirée en compagnie d'Alexis. Une fois n'est pas coutume, nous avions chassé Paris, à la recherche d'un lieu où dîner, qui ravirait mon petit-ami plus exigeant qu'un roi lui-même. Et finalement, la soirée s'était déroulée sans encombres. Alexis avait cessé de me couvrir d'objets inutiles et futiles pour me prouver son amour inconditionnel
Est-ce toujours évident de montrer à la personne que l'on aime le plus au monde, ce qu'elle représente réellement ? Est-ce-que dans ma barque du destin, je flotterais dans cette eau stagnante, en attente à une décision de leur part, à tous les deux ? Ils seraient munis d'une canne à pêche, plus solide, pour contraster avec mon incroyable lâcheté, et le premier à tirer aurait gagné ?
Mon destin serait-il réduit à ce jeu ?
En deux semaines de battements, où peu de choses ont évolué, et le soudain désintéressement de mon colocataire me pesait sur le moral. Qu'avais-je fais de mal, en plus de toutes les conneries déjà produites ? Il était redevenu l'être méprisant et froid que j'avais connu avant le stand à café, et son énigmatique attitude semblait peser chaque jour davantage dans l'appartement. Alexis cheminait parfois à prendre réellement racines à l'intérieur, pourtant il surplombait son monde, mon monde avec une réelle appréhension. Avait-il peur qu'il ne se produise un dépassement de limite avec lui ? Ou simplement se montrait-il protecteur, pour tenter de raviver l'autre moitié de mon corps - celle appartenant toujours à... Et par-dessus tout, cela avait-il un quelconque rapport avec la discussion qu'il a eu avec mon terrifiant acteur, deux semaines plus tôt ?
Aucun des deux n'aurait réponse à me donner.
Est-ce-que je devais repartir ? Refaire mes valises, pour comprendre comment je devais jouer avec lui ? Est-ce-qu'il n'attendait que ça, après tout ? J'avais souhaité qu'il s'en aille, que je continue à poursuivre ma vie merdique et médiocre, loin de l'être que je pourrais aimer plus que ma propre vie.
Si jamais, un jour, je tentai pour je ne sais quelle raison, de me laisser à l'aimer comme im le méritait... Je savais d'ores et déjà quel en serait le résultat. Il n'y avait qu'à voir comment il était parvenu à pénétrer dans ma bulle, là où des dizaines avant lui ont échoué. Alexis a dû batailler corps et âme pour obtenir une chance de ma part. Lui n'a eu besoin d'aucune aide, son sourire et ses beaux yeux ont eu raison de moi, trop rapidement. Pour toutes ces raisons, si j'aimais Rayane, si je pouvais l'aimer réellement... Je deviendrai l'automate formatée à ses côtés. Celle qu'il y a deux ans, a failli mourir sous les coups d'un assassin.
Et je refusais que notre relation ne démarre réellement, à cause de ça. Je ne pense pas le mériter. Je ne pense pas qu'un être aussi doux et pourtant si lunatique me ferait tourner la tête jusqu'à me la retourner. Je ne pense mériter aucun des deux hommes vivants dans cette maison. Cette indécision représentait mon état d'esprit catastrophique. J'oscillais entre nord et sud, à la recherche d'un cap où me diriger moi, et ma grande voile. Le nord devenait le sud et lui-même dérivait au centre. Je ne pouvais me résoudre à prendre une boussole, à demander de l'aide en orientation. Ma quête, n'était qu'une indécision banale et grotesque.
Que choisir entre la raison et la passion ?
L'amour est une bénédiction, mais la passion vint ramener les problèmes et annule les bienfaits des sentiments amoureux. La passion s'épuise et l'amour s'effrite. Le lassement de l'être aimé, puis la séparation déchirante, et les adieux marqués. Je me voyais comme cela, avec ma barque prête à tanguer entre deux destins opposés.
Et puis la raison apporte l'équilibre que je ne parvenais à trouver ces derniers temps. Le cerveau apporte parfois des réponses cohérentes, contrairement à notre cœur, qui papillonne tel un nouveau-né en réserve de nouvelles expériences.
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Demons
Fanfiction« Ses yeux étaient fermés, il n'avait pas encore remarqué que j'étais là. Après être restée sans le voir depuis des mois, j'avais l'impression de devoir le regarder petit bout par petit bout, comme si le voir en entier allait me rendre aveugle. Il...