Stale.

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Par une quelconque force surhumaine en ce matin de semaine, les courbatures m'assaillirent. Elles me forcèrent à rester bloquée dans ce lit froid, quelques secondes encore. Je sentais presque ses mains naviguer en un sens circulaire le long de ma colonne vertébrale, tout en maintenant fermant son emprise sur moi.

J'aurais dû avoir honte et être blessée par la scène, dire par je ne sais quelle raison, y avoir été forcée, il n'en fut rien. J'avais honte de moi, de m'être laissée berner, d'avoir cru en un amour passionnel. Alexis paraissait inexistant, rien qu'en sa foutue présence. Et particulièrement blessée, d'avoir été seule au réveil, d'avoir affrontée seule les méfaits de l'alcool. Et d'avoir juré toute la matinée, d'avoir dégueulé dans la cuvette, cheveux détachés.

Non, le plus affligeant fut son absence considérable dans cette situation engendrée dans l'ensemble des deux parties. Par son inconscience et mon abstinence, par l'absence d'Alexis, et la clémence de ses mépris.

Il ne me restait plus qu'à prier qu'il ne s'en souvienne pas, que son talent à tenir l'alcool fort n'était que surface. Qu'à l'intérieur, son nom sonnait étrange, même à ses propres oreilles.
Mais au fond, c'était le mien de nom, qu'il refuserait sûrement de reconnaître.

Mes mains avaient entouré la cuvette, mes pleures avaient triplé, pour tout un tas de raisons disgracieuses.

Qu'avais-je fait pour mériter cela ?

L'aspirine fondait, dans l'eau accordée à cette denrée des lendemains. Ma tête semblait fusionner aux parois alentours. Toutes celles du bâtiment, en percussions instrumentales, aux redondances épouvantables. Les images poursuivaient leur aventure dangereuse de flux graveleux entre mes paupières et mon système nerveux. La maudite cuisine, de son accueillant désordre, rappelait inévitablement l'irréparable.

J'avais eus envie de l'appeler. Je voulais avouer la nécessité de mon cœur pour des explications. Ne méritais-je rien d'autre qu'un verre de tequila renversé ? Qu'un orgasme fantastique ? N'était-il qu'un homme, parmi tous les connards environnants, à n'éprouver qu'une affection passagère bien menée qu'à un objectif précis ?

N'étais-je pas alors la seule idiote de l'histoire ?

La décharge sentimentale ne demandait qu'à imploser, qu'à me rendre plus folle que je ne l'étais déjà. Aucune relation ne nous liait, aucune promesse n'avait été faite, et aucun avenir nous attendait. A démentir alors de toutes les étoiles, quelles que fusses ces conneries. Jamais plus alors je n'écouterais le paradis perdu, au dessus de son futur proche. Rien qu'éviter ces âneries, sorties des enfers les plus personnels, pour me détruire, me rendre à néant, comme jamais auparavant.

N'étais-je alors pas l'égoïste de l'histoire ?

Une autre vie, à l'autre bout de la Manche m'attendait, quitte à bousiller encore tout, une nouvelle fois. N'avais-je pas seulement pris la mauvaise décision ? Le rejet d'Alexis ne reposait que sur la présence pathétique de Rayane, qui en cet instant sordide, restait inexistante. Inexistante, tout comme le fil d'Ariane, qu'il m'avait paru sentir, dés lors que nos yeux se sont croisés.

La démence me fit croire en l'impossibilité de tous mes rêves, en l'inépuisable bêtise de mon esprit. Tout avait-il été monté de toute pièce par mon système immunitaire ? Celui qui depuis ma séparation arbitraire, s'étonne à fonctionner encore, à croire en une possible amélioration. Ma conscience, n'était-elle pas intervenue, là-dedans ? Prenant l'inconscient et le subconscient, en un tourbillon de démence, jusqu'à l'au-delà, qu'il m'a fait atteindre.

Mais il avait déserté, comme tout bon connard qui se respecte.

N'ayant même pas eu l'obligeance d'appliquer à son inconditionnel manque de maturité, la moindre phrase, collée sur le post-it, lui-même sur le frigo, à un endroit stratégique de passage. Rayane n'avait même pas eu la dextérité de m'accepter sur son tableau de chasse. J'avais été en-dessous de toutes les autres, en-dessous même, de celle l'ayant violé dans ce bar miteux.

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