Ne me quitte plus

Chapitre 5 (part.1)

MARINETTE

— Je ne sais pas si on t'a prévenu, mais je vais t'accompagner. C'est moi ton chauffeur jusqu'au domaine Agreste ! Déclare-t-il avec un grand sourire, visiblement très fier.

Mon monde manque de s'écrouler, et je manque aussi de me rétamer par terre.

Nino. C'est lui qui va m'emmener ? Et où ? Au domaine Agreste. Donc... chez Adrien ?!

— N-Non, on ne m'avait rien dit. Je balbutie prise au dépourvue.

Oh la la... Mais comment je vais faire. Je ne me suis pas préparée à ça. Pourquoi est-ce faut que ça tombe sur moi ?! Sur moi, et personne d'autre, hein ?

Bon sang...

Il esquisse immédiatement un éblouissant sourire et attrape l'une de mes deux valises.

— Bon allez vient, on y va. Annonce-t-il, et il se retourne pour s'avancer vers une voiture. Si tu savais comme je suis heureux de te voir, Adrien sera aux anges ! Lâche-t-il brusquement, alors qu'il range mes deux valises dans le coffre d'un grand 4x4 crème.

Adrien ? Heureux de me voir ? Et puis quoi encore...

— Tu savais qu'il était devenu grand directeur d'Agreste's ? Il me demande en se retournant face à moi tandis que le coffre se ferme automatiquement.

— Euh... oui. Oui, j'en ai vaguement entendu parler. Réponds-je, le cœur battant la chamade dans ma poitrine.

— Ah oui, bah comme ça vous travaillerez ensemble. C'est bien, non ? Lance-t-il tout souriant, et il m'ouvre la portière pour que je monte.

— Euh... oui, je pense, je ne sais pas. Bafouillé-je décontenancée. Merci. Ajouté-je une fois assise.

Il me sourit et referme la portière. Et le temps qu'il fasse le tour de la voiture, je soupire.

La route va être longue s'il me pose autant de questions. Et mon séjour à Paris s'annonce très mal. Encore plus si Adrien et moi travaillons ensemble.

Mais d'un côté, je m'y attendais un peu. Certes il a une styliste, mais après toutes ces années, c'était prévisible qu'il cherche à me voir. A savoir ce que j'étais devenue. Ce qui n'est pas surprenant. Moi aussi, je me pose des questions au sujet de son évolution et de l'homme qu'il est devenu.

Cependant, j'espère quand même que nous ne nous verrons pas autant que Nino le laisse sous-entendre. Sinon, je ne suis pas sûre de réussir à travailler correctement.

Mon ancien ami ouvre sa portière et monte à son tour dans la voiture. Et c'est en silence que nous commençons à rouler.

Le trajet est long, nous avons au moins trente à quarante minutes de route. Et en vu du silence pesant qui s'installe, je décide de baisser un peu ma fenêtre. Histoire d'avoir un peu d'air.

A l'instant où je fais cela, je permets à mon regard de se perdre dans le ciel un peu moins gris que tout à l'heure.

On dirait que le soleil revient. Des lueurs de ses rayons transpercent les nuages moelleux et imbibés d'eau.

Tient, tient. Le beau revient au moment où mon monde se retourne.

— Marinette, je suis désolé, je ne voulais t'agresser comme ça. Soupire Nino, brisant l'atmosphère pesante, presque étouffante de la voiture.

— Ce n'est rien, je comprends ton enthousiasme. Mais ça fait longtemps maintenant. Je suis revenue pour travailler et non pour reparler de ce qu'il s'est passé il y a sept ans. Je lui explique très calmement.