Chapitre 43

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P.D.V Marinette

À l'instant, où le coup de feu parvient à mes oreilles, mes yeux se ferment aussitôt.

Mon corps est téléporté dans un autre monde où mon ouïe est coupée de tout. Enfermée dans une bulle à l'intérieur de laquelle je suis protégée des mensonges, de mon retour à Paris, des erreurs du cœur et de la raison, où... mon âme est restée sur le territoire New Yorkais.

Sale égoïste, s'égosille ma conscience d'une voix emplie d'amertume.

Si je l'avais plus été, n'aurais-je pas éviter notre situation ? Mon kidnapping ? Bon sang, j'ai été enlevé, ai perdu la mémoire et, en vingt-quatre heures ai tout récupéré sur ma vie entière !

Je suis forcée de me taper nos souvenirs à Adrien et moi, les plus douloureux surtout qui tournent en boucle, mon ancienne vie à Paris à l'époque du lycée, et toutes les conséquences de mes choix. C'est le bordel, pour être honnête ! Je n'ai même pas envie de vivre cette vie et cette histoire.

Parce que mes sentiments pour Adrien sont trop pesants. Parce qu'à chaque fois que son visage jaillit dans ma tête, un poids s'appuie sur mon cœur. Parce que c'est aussi pour lui que j'ai accepté d'abandonner mon patron, la vie que j'avais battis avec ma sueur et mon sang, la nouvelle collection, les garçons dont j'ai cru être amoureuse et beaucoup d'autre.

Tout cela devait cesser, maintenant.

Je veux que ça s'arrête.

J'ai violemment repris conscience de la réalité, arrachée à mes pensées et me suis aperçus que mon corps était emprisonné dans ses bras forts, collée contre son torse musclé. Adrien était en train de courir sous les coups de feu qui retentissaient de tous les côtés.

Soudainement, le blondinet dénué de tendresse ouvre la porte d'un geste sec et me pousse à l'intérieur en catastrophe. Je m'écroule sur les sièges en cuir comme un déchet.

Sympa !

Merci !

Puis il contourne la voiture et monte à l'avant, face au volant. Il appuie son pied sur l'accélérateur sans attendre alors que ses mains se sont à peine posées sur le guidon.

La voiture démarre d'un coup sec, et je suis renversée contre les dossiers, ma tête se cogne et je soupire douloureusement en grimaçant.

Par peur de briser le silence pesant dans la voiture, je n'ose prononcer un mot, et crois qu'il a suffisamment subis. Je n'ai pas envie de l'énerver. Je regarde par la fenêtre et mets rapidement ma ceinture. Je finis par perdre la vue sur les alentours qui défilent. La lourdeur du silence me saisit à la gorge. Et finalement, Adrien intervient, en disant :

-Donne-moi ton téléphone. Me dit-il froidement.

Étonnée, je ne réagis pas tout de suite, ce n'est que quelques secondes après que je reviens à moi-même en répondant :

-Je ne l'ai pas. C'est eux qu'ils ont. Réponds-je, et je le regarde.

-Merde ! Siffle-t-il les dents serrées. Nous ne retournerons pas où nous habitions. Dit-il en tournant brusquement.

-Quoi ! Mais pourquoi ?! Demandé-je brusquement.

-Parce que, merde ! Hausse-t-il la voix.

Je sursaute et me renfrogne surprise de sa réaction brusque. Jamais Adrien ne m'avait crié dessus. Prise de remords je me tais durant tout le reste du chemin. On arrive une trentaine de minutes après. Nous descendons et je découvre un énorme entrepôt.

Ne me quitte plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant