Chapitre 8

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MARINETTE

Lentement, je pivote sur mes pieds, la boule bien accroché au fond de mon ventre, et tombe sans surprise sur Nino.

Mes joues me brûlent, je suppose vite qu'elles sont rouges, et lorsqu'il m'adresse un grand sourire, je manque de m'évanouir sous la pression.

Bon-Bonsoir à toi, Nino. Le salué-je à mon tour, tremblante de la tête aux pieds, le cœur battant la chamade.

L'envie de fuir est bien présente, peut-être trop, et elle ne cesse de tourner en boucle dans ma tête, à tel point que j'hésite l'ombre d'un instant à vraiment prendre mes jambes à mon coup.

Finalement, comme je suis une poule mouillée, j'étire nerveusement les lèvres et lui souris, bien que très mal alaise.

Oh punaise...

Tu veux venir boire un verre avec moi ? Il me propose calmement, et j'écarquille aussitôt les yeux.

Q-Quoi ? Bégayé-je.

Bah oui, au bal ils proposent des verres, on peut en prendre un pour que tu me racontes tes aventures à New York ! Répond-il avec un grand sourire qui me laisse bouche-bée.

Il sourcil et je me précipite pour lui répondre.

Oui, oui ! Allons boire un verre ! M'exclamé-je vivement, en lui portant un fort intérêt qui semble le surprendre autant que moi.

L'alcool n'est pas une porte de sortie. Mais ce soir, pour l'instant, elle sera la mienne, le temps d'un moment.

***

Voulez-vous un verre ? Me propose gentiment un serveur avec un fin sourire.

Je lui souris en hochant la tête, et il abaisse son plateau afin que je puisse me servir. J'emprunte furtivement une coupe de champagne et le souris avant de le voir s'en aller, et zigzaguer dans la foule.

Ce verre doit être mon troisième, il faudrait que j'arrête, et j'y pense depuis mon premier, cependant je ne bouge pas de mes positions. Depuis que l'alcool coule dans mon sang, mes muscles sont plus détendues, et je me sens tellement mieux, que je n'envisage plus de quitter cet état de liquéfaction bien que très mauvais pour ma santé.

Parce que la peur guette toujours mes environs, et que mon self-control a pris la poudre d'escampette depuis belle lurette, et qu'ainsi, il ne me reste plus qu'à fuir, fuir en me voilant la face et me soûlant d'un côté.

Si j'affronte Adrien, ce sera à moitié ivre, et d'ici demain, au réveil, je n'aurais par chance, peut-être pas à assumer ce souvenir embarrassant et trop pesant.

Mais ma mission fixée dès mon arrivée, sue j'ai nommé F.A , ne doit en aucun cas être souillée par de vulgaires gouttes d'alcool brûlantes. Cette mission concerne Adrien, elle se traduit plus simplement comme étant : fuite Adrien. Mais dire F.A, est à mon sens, bien plus efficace et pro.

Et puis, qui dit que je vais le croiser, il y a tellement de monde... J'ai même réussis à perdre Nino.

Tu connais chaque parcelle de sa peau par cœur. Tu le reconnaîtrais même déguisé en clown, alors comment ne pas le reconnaître avec un simple masque ? Me chuchote mon subconscient au coin de l'oreille.

Parce que là, je ne veux pas le reconnaître, j'essaye de retarder notre rencontre le plus possible, parce que mon coeur n'est pas encore prêt à affronter ce mec. Cet homme devenu si beau, et trop sexy pour que je sois à l'abri de quoique ce soit. Il est dangereux, et beaucoup imprévisible pour que je puisse le revoir l'esprit tranquille, sans me soucier de ce qu'il pourrait essayer.

Ne me quitte plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant