Chapitre 8.

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J'AI ENVIE DE CRIER, D'HURLER, DE PLEURER MON BONHEUR

MB

Will m'a fait courir toutes les marches montant jusqu'à ce qui est sûrement le plus haut point du palais. Autant vous dire que je retiens avec peine mes halètements. On est sous un dôme de verre dans une pièce d'une rondeur parfaite.

— Tourne toi.

La politesse n'est toujours pas dans les cordes de monsieur à priori.

— Tu me fais confiance ?

J'en aurais presque rit.

— Absolument pas.

Il soupir.

— Alors fais le juste pour cette fois s'il te plaît.

— Et ça me rapportera quoi ?

Il s'approche et chuchote à mon oreille.

— Ça te plaira. Crois moi.

Il pose un bandeau de soie rouge sur mes yeux et dégage ma main quand j'essaie de l'en empêcher.

— Reste calme.

Je grogne alors qu'il m'entoure de ses bras puissants. Il est contre mon dos, bien trop collé à moi pour que mes joues ne s'embrasent pas.

— Ne bouge pas.

L'impératif lui devient familier. Il me plaque encore un peu plus contre lui et je sursaute en entendant un roulement métallique. Je secoue sèchement la tête, tiraillée par l'envie de retirer ce fichu bandeau de mes paupières.

Soudain mes pieds ne touchent plus le sol et je me sens légère. S'il a décidé de me porter sur toute la décente des escaliers tant mieux.

Mais une chose contredit cette pensée première, une chose que je ne pensais pas ressentir à nouveau un jour. Le vent. Un souffle d'air, chaud et doux mais toujours là. Je respire profondément et étends les bras sur les côtés pour mieux ressentir ce doux élément. Mes cheveux virevoltent autour de moi et ce moment et si parfait que j'en viens à oublier la présence de Will. Celui-ci passe ses doigts sur ma joue retirer délicatement mon bandeau tout en me gardant contre lui de son autre main.

Mon souffle se coupe.

Je vole.

On vole.

Je ris euphorique, sous nous défile les landes désertiques de l'enfer. Mais peu m'importe pour le moment. JE VOLE !

Je lance un regard à ma droite. Will bat de ses grandes ailes noires, leur couleur foncée ne me surprend que peu j'en avait entendu parler avant mais pourquoi je n'en sais rien.

J'envoie mes bras sur le côté comme les ailes d'un oiseau et tends les jambes. Je ris toujours. Je n'ai jamais rien vécu d'aussi magique. Je ne sens plus mon corps, je ne suis que joie, surprise, émerveillent et, par dessus tout, un immense sentiment de liberté m'envahi. J'ai envie de crier, d'hurler, de pleurer mon bonheur.

— Tu aimes ?

Je ris aux éclats.

— Évidemment ! C'est magique ! Je n'ai jamais fais ça !

Il affiche un petit sourire satisfait, quelqu'un ne le connaissant pas croirait même qu'il est content d'avoir fait plaisir.

— Tu peux me faire confiance encore un peu ?

J'hoche la tête, trop occupée à regarder le spectacle autour de moi. Nous planons à plus de cinq cents mètres du sol.

Ses mains me lâchent soudainement et je hurle. Quel idiot. Mais je suis trop occupé à essayé de trouvé un moyen d'éviter une mort certaine pour le maudire. Je fonce vers la lande à une vitesse inimaginable. La panique m'a envahit et mes cordes vocales explosent. Je vais mourrir, là, maintenant tout de suite. Je ne peux y croire ! Après tout ce que j'ai vécu je vais mourrir avant de voir autre chose que cet enfer brûlant !

Satan et moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant