PRISONNIÈRE DES ENFERSmoi -modestie incarnée
Maélysse m'observe, les yeux à deux doigts de tomber de ses orbites. Sa lèvre supérieur est retroussée du côté gauche, son sourcil -du même côté- est arqué, de petits plis de sont formés sur sont nez et elle rentre sa tête dans ses épaules. Vous avez essayé de l'imiter ? Ça ne m'étonne pas, cette grimace vaut bien son pesant d'or !
— Si je comprend bien vous voulez que je vous aide à aller dehors ?
— Exactement !
— C'est absolument hors de question !
— Maélysse, j'ai vraiment besoin de votre aide, s'il vous plaît.
—Pourquoi voulez-vous faire une chose pareil ?!
— S'il vous plaît !
— Non, et même si je le voulais je ne serais pas en mesure de le faire.
— Que voulez-vous dire ?
Elle fronce un peu plus les sourcils, elle va finir avec des courbatures.
—Vous ne savez pas ? Personne ne peut sortir tant que Monsieur Will ne le décrète pas.
— Quoi ? Non attendez je le refais. QUOI ?!
— Euh, eh bien c'est la règle... J'n'y suis pour rien...
— La règle ? QUEL RÈGLE ? C'est de l'EMPRISONNEMENT ! Vous êtes en train de me dire que je ne pourrai jamais sortir d'ici tant que cela ne sera pas dans les horizons de monsieur !
La pauvre se tortille dans un mélange de "absolument penaude" et "gênée à en mourir", j'en aurais ri si j'n'étais pas occupé à fulminer.
— Excusez moi Maélysse, vous avez raison...
Elle semble soulagé et me sourit.
— Excellent, je suis bien soulagée que vous ayez entendu raison.
— C'est n'est en effet pas votre faute. Cela dit j'en connais un qui va m'entendre !
Et je m'éclipse sous son air mi-tétanisé mi-abasourdi.
* * *
Lorsque j'atteins la porte des appartements de Will je prend toute la force que je possède et envoie un violent coup de pied dans l'ébène. Vous connaissez ma chance habituelle. La porte n'étant pas fermée à clef je titube ridiculement, emportée par l'élan.
— WILL ?!
Je m'époumone à m'en briser les cordes vocales et pourtant aucune réponse ne me parviens. Je note mentalement « penser à ajouter "sourd" à son CV sous "complète cretin, égoïste à souhait, narcissique au possible et beau à mourrir" ».
Je m'avance à pas de mammouth -pensant à ma démarche de souris de ce matin- et ouvre les portes les unes après les autres. Après avoir bientôt fini l'appartement je dois me rendre à l'évidence, il ne reste que la salle de bain. Avec un peu de chance il sera sous la douche. Euh pas, PAS sous la douche.
Je déglutis remonte des manches imaginaires et fais mine de me craquer la tête sur le côté avant de poser la main sur la poignée. Fermé. Je me renfrognerais bien mais j'ai particulièrement envie de donner une seconde chance à mon entrée. Un sourire maléfique pointe sur mes lèvres et j'enfonce mon pied dans la porte de bois.
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Satan et moi
Romance614. Le chiffre est inscrit à l'encre noir sur le fin tissu de ma tunique. Je frissonne. Est-ce le froid ambiant qui émane des murs de pierre ou son regard qui passe rapidement sur ma frêle silhouette ? J'aimerais quitter cet endroit. Voir le monde...