Chapitre 41

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JE ME SUIS LAISSÉE MOURIR ET PERSONNE NE L'A VU
C'EST LE JOUR OÙ JE SUIS REVENUE DES MORTS QU'ILS M'ONT ENFIN FAIT FACE

MB

Ma gorge se noue à ces mots. Une fille ? Maé à eu une fille. C'est impensable, inimaginable, improbable. C'est les faits. Ne sachant que dire je me contente de prendre sa main chaude dans la mienne et la regarde, compatissante. Elle fixe l'eau, comme si chaque goutte lui rappelle un événement de son passé.

— Lizzy. C'était en 1691, à cette on se mariait jeune et avait des enfants jeune. On avait pas le choix, on mariait la personne qui arrangeait nos parents, mais tu me connais, je ne suis pas du genre à me laisser faire, encore que, maintenant j'ai appris de mes erreurs, bref. Un bataillon militaire était de passage dans le village, curieuse que je suis, je me suis cachée  derrière une calèche et je les ai observé faire leur campement.

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— Vous trouvez cela divertissant ? demande une voix rieuse derrière moi.

Je sursaute bêtement, cognant mon front contre la calèche devant moi. Je gémis discrètement et fais face à l'intru m'aillant démasqué.

— Je suis désolé, je ne voulais pas vous effrayer, vous vous êtes fait mal ?

S'excalme un jeune soldat à qui je donne vingt-deux ans, tout au plus, en attrapant mon bras pour m'éviter la chute. Ses cheveux bruns retombent devant son regard inquiet et ses lèvres légèrement rosées, forment un sourire désolé.

— Evidemment que je me suis fais mal ! Non mais ca vous prends souvent de surprendre les gens de la sorte ?

Ma voix est froide et saillante alors que je touche mon front du bout des doigts et les regarde, un peu de sang les décore.

— Je suis vraiment désolé, montrez moi ça.

S'excuse t-il , faisant allusion à la coupure sur mon front. Je secoue la tête et passe à cote de lui pour m'éloigner.

— Ça ne sera pas nécessaire, je survivrai, merci. declare-je, sur un ton ironique.

Il me suis et revient à mon niveau pour se mettre devant moi et me barrer le passage.

— Allons, montrez-moi ceci je vous prie. S'il vous arrive quelque chose par la suite je ne pourrais me pardonner. Venez.

Je soupire et lui lance un regard meurtrier.

— Et pourquoi ferais-je une telle chose ?

Il sourit malicieusement, ça n'annonce rien qui aille.

— Vous avez pu observer le campement depuis votre charrette mais ne pensez-vous pas qu'il serait intéressant pour vous de le voir depuis l'intérieure ?

Je réfléchis quelques instant.

— Je viendrai si vous pouvez me donner toutes les informations que vous possédez sur Loup Chardant.

— Tres bien. Allons-y.

Il me montre la direction et retire sa veste alors que nous nous engageons sur le sentier menant à sa tente.

— Que faites-vous ? Pourquoi vous déshabillez-vous ?

Il leve les yeux au ciel et entoure mes épaules de son manteau.

- J'enleve simplement ma veste pour vous en couvrir, c'est plus prudent dans le campement, malgré votre tenue masculine. Pourquoi portez-vous cela d'ailleurs ?

Je jette un oeil à mon pantalon et ma chemise, mes cheveux sont, quant à eux, relevés en chignon sur ma nuque.

— C'est plus pratique. Merci.

Je chuchote en resserrant les pans de sa veste autour de moi lorsque nous nous avançons entre les tentes. Quelques regards curieux se tournent vers nous mais personne ne dit rien. Il écarte la toile d'une grande tente, me faisant signe d'entrer. Un grand sac aux coutures usées repose au milieu de la piece, un matelas est étendu au fond, recouvert de fourrures et une chaise ainsi qu'un bureau se tiennent à ma droite, à mes pieds je peux contempler une longue peau, probablement de vache, qui constitue un tapis.

— Asseyez-vous sur le lit.

Me declare le soldat, se dirigeant vers son bureau pour farfouiller dans les tiroir de ce dernier. Je ne bouge pas d'un cil, il est absolument hors de question que je m'en remette aux ordres de qui que ca soit. Il se retourne vers l'endroit ou je devrait me trouver avec une petite boite en bois dans les mains et soupir en me découvrant figée devant l'entrée. Il s'avance et prend ma main pour me guider vers le fond de la tente.

— Vous ne vous laissez pas faire.

Je souris, il a compri.

— Absolument !

Je m'assieds sur les fourrures et sent directement la chaleur familière s'évadant de ce genre de matière. Il ouvre la boite et en sort un tissu qu'il imbibe de désinfectant.

— Comment ce fait-il que vous connaissiez le général Chardant ? il demande en tamponnant délicatement mon front.

— C'est mon frère.

Il s'arrete net et se redresse à ses mots. Je soupir.

— Alors vous êtes...

— Et oui, qui l'eu cru ? Je suis Maélysse Chardant. Cessez donc de faire cette mimique ahuri ! C'est si difficile à croire?

Il semble reprendre ses esprits et recommence à soigner ma coupure.

— Vous avez raison, c'était impoli, je suis désolé. Je ne croyais simplement pas croiser une Chardant un jour.

Ma famille, la famille Chardant, est l'une des familles les plus renommées du pays, pour ne pas dire la plus renommée du pays. Mais peu m'importe le titre et l'argent

— Je sais, je ne suis pas ce que vous pensiez, habillée en homme, occupée à espionner les militaires. Il me serait trop compliqué de sortir du palais si je m'habillais comme je le fais normalement. Je suis à la recherche de mon frère et d'éventuelles lettres de sa part. Ma mere les intercepte toutes.

Il hoche la tête et repousse la boite pour s'asseoir à mes cotés.

— Vous n'avez pas besoin de vous justifier, je vous comprends.

Et pour la premiere fois je lui souris, timidement, mais je lui souris.

— Merci.

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—Nous nous sommes marié en cachette quelques jours plus tard. Nous devions faire vite avant qu'il ne reparte. Nous n'avions la benediction de mes parents alors nous avons fuit. Loin de l'armée et de ma famille, toujours à la recherche de mon frère. Je n'ai jamais rencontré la famille de Matteo mais nous étions heureux. Ma fortune étant toujours mienne et lui ayant regroupé une jolie somme à l'armée, nous avons passé deux années paisibles dans une grande maison en Ecosse. J'ai finis par tomber enceinte et, deux ans après notre rencontre, en novembre 1693, notre fille naquit. Lizzy.

Nda: Yo, j'espère que vous allez bien et que connaître un peu plus la vie de Maé vous plait ! ^^
<3 <3

Satan et moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant