I AM ANGER
I AM HOSTILE
I AM FURYI AM FIRE
I AM HATRED
I AM CONSUMINGI AM A BURNING FIRE
I AM A VIOLENT TONGUE
I AM DESTRUCTIVEI AM NO MORE ANGEL
we heart it
Je garde les yeux rivés sur mon assiette, plutôt inconfortable dans cette situation. Disons que deux jours plus tôt je ne petit-déjeunais pas donc le faire avec Satan me gêne atrocement. J'essaie en vain de mâchouiller mon toast sans devenir pivoine. Ça doit faire environ cinq minutes que l'on s'est mis à table et cinq minutes qu'il me fixe d'une intensité telle que j'ai du mal à savoir par quel miracle je ne me suis toujours pas désintégré sur place.
Soudain il est secoué d'un fou rire, ça devait lui chatouiller la mâchoire depuis un bon bout de temps vu l'ampleur de la chose. J'ai bien du mal à comprendre et au bout d'une minute mon incompréhension se transforme en irritation et je me sens afficher une mine boudeuse. Absolument pas perturbé pour un sou monsieur s'essuie les yeux et reprends de plus belle. L'exaspération me gagne et je me racle la gorge les sourcils froncés.
— Tu voudrais que je te laisse ou t'as fini ?
Il passe son index sous ses yeux et calme ses gloussements avec peine.
— Non mais tu te verrais ! Rouge merguez, tu regarde tes pieds comme si j'allais te manger !
Il boit une gorgée d'eau sous mon regard réprobateur et plein d'incompréhension.
— Qu'est-ce qu'un merguez ?
Pour le coup il s'étouffe. Et bien joliment avec ça, il en est obligé de se lever, c'est à se demander s'il ne va pas nous y recracher par le nez. Il tape sa paume droite sur la table et essaie de se reprendre. Une fois sa gorgée avalée il se rassoit en s'essuyant la bouche de la main.
— Une merguez. C'est une saucisse rouge et piquante.
Je n'ai absolument aucune idée de ce qu'est une saucisse mais préfère ne pas demander, j'ai eu ma dose de ridicule pour la journée.
— Donc tu m'as traité de truc rouge et piquant. Merci je suis très flattée !
Je lance sarcastiquement.
— De saucisse rouge et piquante. C'est mieux que de truc. Tu sais ce que c'est n'est-ce pas ?
— On en distribuait pas trop dans le quartier d'esclavage ou tu m'as laissé pourrir pendant quinze ans alors non.
S'il est gêné il n'en laisse rien paraître.
— Je suis Satan. Je ne répand pas le bien, c'est dans ma nature.
J'en reste bouche-bée.
— Donc pour toi c'est normal ?!
Il hausse les épaules.
— Je crois que tu devrais y aller, j'ai du travail.
Je mords ma lèvre et baisse la tête pour qu'il ne voit pas mes yeux briller. La rage prend le dessus et, sans m'en rendre compte, j'attrape mon verre et lui fait prendre une douche express avant de tourner les talons.
— En effet. Tu es vraiment le mal incarné.
* * *
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Satan et moi
Romance614. Le chiffre est inscrit à l'encre noir sur le fin tissu de ma tunique. Je frissonne. Est-ce le froid ambiant qui émane des murs de pierre ou son regard qui passe rapidement sur ma frêle silhouette ? J'aimerais quitter cet endroit. Voir le monde...