DANS LE CIEL GRIS DES ANGES DE FAÏENCEDANS LE CIEL GRIS DES SANGLOTS ÉTOUFFÉS
Louis Aragon
Les pans de tissus transparant et or ondulent le long de de mes jambes. Le miroir reflète une personne qui m'est inconnu. Cette fille en robe majestueuse et aux joues rosies ne peux être moi. Et pourtant je sais que ça l'est. Je souris. Maélysse a rosie mes pommettes avec une poudre rouge et étendue mes cils avec une chose un peu comme une brosse à dent du, «mascara» elle a dit. Mes cheveux sont partiellement tirés en arrière par une pince en or assortie à ma robe et retombent gracieusement en boucles brunes. Autour de mon poignet s'enroule un bracelet et mon cou est paré d'un collier d'une beauté époustouflante.
- T'es très jolie tu vois !
Un sourire sincère apparaît sur mon visage, il est vrai que la fille qui me fait face n'a rien à voir avec la fille au teint cadavérique que j'étais il y a une heure.
- Merci beaucoup Mademoiselle.
- Vous pouvez m'appelez Maëlysse.
Cette dernière semble plutôt fière de son travail.
- Monsieur Will vous attends pour vingt heure trente.
J'hoche la tête avec un sourire forcé.
- Pourquoi veut il dîner avec moi ? Et pourquoi me recueillir ici quand j'ai vécu quinze ans dans les souterrains ?
Elle regarde ses pieds, son sourire disparaît pour la première fois depuis que nous nous sommes rencontrés.
- Et bien beaucoup de personnes se le demandent mais personne ne le sait. Will n'est proche de personne depuis...
Elle marque une pause.
- Il n'est proche de personne et ce n'est pas un sujet que nous pouvons aborder avec lui. Cela dit, les quinze dernières années il ne voulais pas entendre parler de vous, rien qu'entendre votre prénom lui donnait des airs meurtriers. Mais en parallèle il prenait bizarrement soin de vous. Il vous a fait donner des livres de poésie et prenait des nouvelles de vous chaque jour parait il.
Ma bouche est entrouverte. J'ai tant à dire et pourtant rien ne me vient. C'était donc lui les livres de poésie ? Mais alors pourquoi me laisser dans cet horrible endroit ? Et pourquoi ne pas vouloir entendre parler de moi si c'était pour demander de mes nouvelles ? Je ne comprend pas. Je ne comprend rien.
- Je vais vous menez à la grande salle à manger, il est déjà vingt heure cinq.
J'acquiesce pensive et la suis en direction de la sortie.
* * *
La salle à manger est définitivement somptueuse, une table immense qui pourrait accueillir quarante personne trône au milieu des chaises aux coussins blancs. Un immense lustre de gouttelettes de verre vient saluer l'ébène de la table.
- Bonsoir Ari.
Ma respiration se bloque dans ma cage thoracique. À mon grand désespoir mon nom sonne plutôt bien dans sa bouche. J'affiche un sourire crispé et lui fait face.
- Bonsoir Will.
Il porte une simple chemise blanche rentrée dans un pantalon noir. Ses cheveux sombres retombent devant ses yeux avant qu'il ne passe sa main dedans pour les remettre en arrière. Son visage est éclairé d'un sourire charmeur, je mords ma lèvre inférieur et baisse les yeux, soudainement consciente du fait que je le dévisage. Mes joues me brulent, il est plutôt beau. En fait non. Il est carrément magnifique. Mais beauté et peine ne s'assemblent t-elles pas ? Je crois me souvenir avoir lu quelques poèmes en parlant.

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Satan et moi
Romance614. Le chiffre est inscrit à l'encre noir sur le fin tissu de ma tunique. Je frissonne. Est-ce le froid ambiant qui émane des murs de pierre ou son regard qui passe rapidement sur ma frêle silhouette ? J'aimerais quitter cet endroit. Voir le monde...