Chapitre 18.

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JE VERSE AUTANT DE LARMES QU'IL Y A D'ÉTOILES DANS LE CIEL

MB

La fillette, petit ange innocent sur cette scène d'horreur, ouvre la porte de la maison et se précipite vers sa mère. Les sanglots secouent sont petit corps et les larmes inondent son visage.

Elle se laisse tomber à genoux, se retrouvant dans la même position que moi. Elle serre sa mère dans ses bras, sa robe fleurie prenant la couleur du sang.

— Maman... Maman...

Elle dit les mots en même temps que moi, toujours entrecoupée de sanglots interminables.

Will, toujours en état de choque, puise des forces dans les dernières paroles de ma mère et m'attire à lui. L'enfant se blottie dans ses bras et mêle ses larmes à celles du diable.

Les souvenirs remontent. Des souvenirs que j'avais enterré et qui auraient mieux fait de rester où ils étaient. Tous les mots du monde ne pourraient exprimer ce que je ressent. Du désespoir ? De la colère ? Tristesse, haine ou rage ? Je verse autant de larmes qu'il y a d'étoiles dans le ciel humain. Et ce n'est suffisant pour les émotions qui explosent en moi.

Les images s'effacent et je retrouve les yeux sombres de Will. Un instant je crois y voir luire une larme mais ce n'est certainement que le reflet des miennes. Will. Son nom est amère. Will. Il a tué ma mère. Will. Maman il t'as tué. Will. Il ne le souhaitais pas... mais il l'a fait. Will. Pourquoi lui as tu pardonné ? Will. Pourquoi me laisser à lui ? Will. Maman tu me manques. Will. Maman.

Je relève mon visage inondé, le révélant à Will.

— Tu l'as tué...

Ma voix n'est qu'un murmure et il me répond sur le même ton.

— Je ne voulais pas...

Ça me brûle de l'intérieur, pas même une excuse.

— MAIS TU L'AS FAIS ! TU AS TUÉ MA MÈRE !

— Ils m'ont forcé !

Sa voix se brise mais je n'éprouve aucune pitié. Je le regarde dans les yeux et envoie ma main claquer sur sa joue gauche.

— Celle-ci est pour ma mère.

Sans le laisser réagir je lui en envoie une deuxième.

— Et celle-ci est pour moi. Tu me dégoûte.

Je lui jette ma haine. Tout ce que je reproche à autre que lui. Des gens qui ne sont pas là pour assumer les conséquences de leurs actes. Je ne devrais pas mais je continue. Je lui hurle et lui remet tout dessus. Je veux qu'il souffre autant que moi. Je veux qu'il sente son cœur brûler dans sa cage thoracique, l'air s'enflammer dans ses poumons et sa tête qui explose tant la douleur est puissante.

Puis je claque la porte derrière moi et retourne à mes appartements. Lorsqu'elle me voit entrer ainsi, Maélysse se précipite vers moi, les yeux hors de leurs orbites.

— Que ce passe t-il ?

Elle demande paniquée. Moi je ne tiens plus. Je ne peux plus. Je me laisse tomber dans ses bras, secouée de sanglots.

— Il l'a tué Maélysse... il... il l'a tué !

Elle frictionne mon dos en m'amenant vers le lit. Je m'assoie à côté d'elle et laisse ma tête glisser sur son thorax.

— Ma...ma maman...il a tué ma maman...

Elle me serre contre elle.

— Je suis désolé... shh, ca va aller Ari... je te promet que ça va aller. Là... là ma belle...

Elle caresse doucement mes cheveux et me rassure. Je me calme peu à peu et fini par fermer les yeux sur ce monde trop dure, tombant dans les bras de Morphée.

***

Mes paupières sont collées par le sel de mon liquide lacrymal et je dois les cligner plusieurs fois avant de réussir à les ouvrir. Aucune lumière ne filtre par les rideau, seulement la sombre et triste nuit. J'ai dormi toute la journée, secouée du rêve de la même et unique scène à l'infini. Pour une fois le cauchemar n'est pas uniquement dans ma tête. Ça c'est produit. Il a effacé certains de mes souvenirs pour m'offrir une douceur mensongère et se masquer lui même. Lui. Pourquoi ? Trop de questions, pas assez de réponses. Maman. Pourquoi fallait-il qu'il te tue ?

Je suffoque. J'ai besoin d'air. De vrai air. De l'air que mes poumons embrassaient il y a de cela quinze ans. Pas de cette chaleur sulfureuse et sèche des enfers. Je veux voir le ciel étoilé et sentir le vent frai sur ma peau.

Je marche sans réfléchir à une destination jusqu'à ce que je me retrouve au sommet de palais. La coupole où il m'avait emmené pour mon premier vol. Notre premier vol. Je contemple le ciel noir à travers le verre de la coupole. Pas une étoile, pas un nuage. Juste la dureté opaque et sans fin du noir. Noir comme ses ailes. Je le vois de nouveau, des moignons brûlés dans le dos, les mains ôtant la vie à ma mère. Il a perdu son innocence, mon père son amour et elle sa vie. Et moi ? Moi j'y perds tout. Lui, elle, ... Will.

Son nom brûle ma gorge, je secoue la tête et m'avance vers ce qui me semble être un tableau de bord. Je tente une bonne dizaine de boutons avant de trouver celui en mesure d'ouvrir le dôme.

Face à face. La nuit et moi.

J'aimerais lui hurler dessus comme je lui ai hurlé dessus à lui. Mais c'est le silence qui parle, il dis tout. Tous les secrets, les hontes, les envies, et bientôt on ne se cache plus rien. Le noir et moi sommes en accord. Nous voulons tout deux quitter cetendroit.

Je déglutis et m'élance dans l'air toujours tiède. Mes ailes battent la brise chaude et mon corps se libère lentement.

Pardonne-lui.

Cette voix !

— Maman ? Maman !

Pardonne-lui comme je l'ai fais.

MAMAN ! MAMAN

Pardonne-lui

— MAMAN ! MAMAN OÙ ES-TU ?

Je t'aime ma belle...

Je hurle mais n'entends plus rien. Elle est partie. Ou peut-être était-ce une illusion... Mais non ! Je suis sûre de l'avoir entendu ! Elle m'a dit... elle m'a dit de lui pardonner... comme elle l'a fait elle, elle a dit qu'elle m'aimait.

Ma maman.

Nda:

Dites-moi ce que vous avez pensé de ce chapitre, moi même je ne sais pas XD. Je rentre voir ma famille et mes amis ce week-end !! J'suis trop contente alors j'vous raconte ma vie mdrr. On est actuellement à 4,99k donc je pense qu'aujourd'hui on arrivera à 5k, si vous avez des idées de trucs à faire pour fêter ça c'est chouette ! ^^
Merciiii

Luv you all ! <3

Bo1806 tu me manques trop TT

Satan et moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant