Chapitre 11.

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LA BEAUTÉ AUJOURD'HUI PORTE DE SOMBRES FLEURS

Louis Aragon

Une boule prend forme dans ma gorge.

— Comment ça ?

Ses yeux à présent implantés dans les miens s'enflamment.

— Je n'ai pas toujours été qui je suis.

Je déglutis difficilement et fais demi-tour, lui donnant mon entière attention.

— On a fait de moi Satan.Tu avais quatre ans. Âge maudit. Ils ont coupé mes ailes, faisant virevolter les plumes blanches, couleur de l'innocence. Puis ils ont ouvert mes poignets et ont laissé le mal prendre possession de mon sang avant de m'attacher aux enfers.

Des ailes noir se matérialisent dans son dos et je reconnaît mon taxi de tout à l'heure. Satan dans tout sa splendeur. Hades qui laisse place à son ardeur. Ses yeux sont en feux, la tête bien droite, bras écartés et les muscles saillants sous sa peau pâle.

Puis soudain il s'enflamme ! Rien de métaphorique, il est réellement en feu. Les flammes orangés l'entourent et lèchent son corps. Il semble jouer avec le feu, en accord avec lui et bien loin de le craindre. Ses ailes déployées le soulèvent au dessus de moi, il irradie.

Je crois rêver quand je le vois sortir de la caverne sans me prêter la moindre attention. Pfiou, comme ça, pas un mot pas un regard, juste le bruissement lent de ses ailes et le silence de ma solitude. Paniquée je cours ridiculement hors de l'eau pour le suivre. Peine perdue, il est déjà loin, quand j'arrive dans le tunnel noir je trébuche et m'étale sur les pierres, irritant la peau de mes genoux et de mes avant-bras.

Je retiens un grognement et me relève pour poursuivre ma course à l'aveuglette jusqu'à la sortie. Malheureusement, une fois la bas, je ne vois qu'une petite tache noir dans le ciel, Will s'en va et ne semble pas pressé de revenir malgré mes hurlements indignés.

* * *

Trois heures. Je dirais trois heure selon la teinte noir du ciel. Ça doit faire trois heures que Will est parti. Après avoir attendu quartante-cinq minutes le retour de monsieur je grelottais tellement que j'ai préféré retourner sur la plage pour me réchauffer avec les vêtements secs.

Je me recroqueville après avoir enfilé ma robe et le fin pull que j'avais amené. Je ne remet pas mes talons pour pouvoir enfouir mes pieds dans le sable. Va savoir combien de temps Monsieur a décidé de me faire patienter ici, il va falloir que je trouve une occupation si je ne veux pas mourrir d'ennui.

Il fait plutôt chaud et je me réchauffe rapidement m'autorisant à m'étendre sur les habits de Will. Le temps passe à une lenteur infini. Cela dit je commence à ressentir la douleur familière de la faim se jucher dans mon estomac. Je ne dirait pas qu'elle m'avait manqué mais ça faisait bizarre de ne plus avoir affaire à elle.

Après ce qui me semble être une heure je commence sérieusement à être énervée et je déconseille à Will de revenir dans quel cas j'écourterai ses jours. Une demi-heure de plus et je deviens folle, autant agir maintenant.

Je me motive donc pour trouver une solution en marchant vers la sortie. Je hais ce tunnel, j'aurais du faire confiance à ma première impression, sans l'autre andouille c'est une catastrophe et je manque tomber plusieurs fois. Je trottine jusqu'au halo lumineux et soulève les bords de ma robe pour jeter un coup d'œil à mes genoux. La peau retournée et boursouflé a prit la couleur rouge du sang. Ah c'est malin !

Je retourne à la contemplation du vide après un soupir. Étant au bord d'un précipice de quatre-cent mètres minimum je ne vois pas trop d'autre moyen de transport que le vol.  Pratique.

Après deux minute de réflexion il me semble évident que je n'ai plus que deux solutions. La première revient à attendre le retour de Will, il n'est pas dit qu'il revienne donc autant sauter tout de suite. Voilà la deuxième option, Satan a dit que je peux voler si je me concentre sur mes pouvoirs. Et puis dans tout les cas je n'ai sûrement rien à perdre.

Une fois ma décision prise je m'avance pour contempler la vallée rocailleuse et sablée en contre bas. Pas très attirant. Pas attirant du tout même. Je vous avoue que c'était plus simple dans ma tête et que la maintenant tout de suite mon envie de liberté fuit à grands pas. Je racle ma gorge sèche et serre les poings pour essayer de me donner un peu de contenance.

Aller courage. Maman l'aurait fait.

Son sourire me revient en memoir et je recule pour m'élancer.

Un, deux, trois !

Je saute. Je tombe. L'air froid fouette mon visage et mes cheveux mènent une bataille contre le courant. Je fais le vide dans ma tête et me concentre.

Les pouvoirs.

J'ai des ailes. Je peux m'en sortir. Il faut juste qu'elles apparaissent. Elle sont là. Aller aller. S'il vous plaît.

J'ouvre les yeux et regard le sol s'approcher, paniquée. Il est tout près et je peux déjà visualiser les rocher sur lesquels je vais m'écraser. Ils sont là. C'est pas possible !!!

— J'AI DES AILES !

Je hurle et soudain une main invisible me retiens violemment. Vous vous doutez bien que ce n'est pas une main. Les ailes ! MES ailes ! Elle sont là et je vole ! Je vole ! Les plumes blanche plane et rayonnent dans le noir de la nuit.

Je rit et m'arrête net en voyant que je fonce sur les rochers anguleux de la montagne noir. Je m'imagine en train de remonter et, d'un grand battement d'aile, m'élève dans le ciel nocturne. Il est là. Le sentiment de liberté. Puissant et savoureux il envahit mon cœur, le rendant léger. Je me sens libre.

Je virevolte un peu partout en quête du palais, dans ce noir il m'est impossible de le voir de loin. N'empêche je le trouve assez facilement, sa sombre masse se tiens à moins de quatre kilomètres. Je prend garde et m'y dirige en contrôlant le mouvement de mes ailes. Je suis plutôt fière de ce premier vol, autant se l'avouer je m'autorise un peu de mérite.

Je me pose devant le grand pont avec toute la grâce que je possède. Je lance un regard dubitatif à la frêle passerelle qui travers le gouffre plein de lave devant la porte d'entrée du château. 

Croyez-moi je compte bien prendre un malin plaisir à nous faire une entrée magistrale. Je respire profondément et imagine un feu prendre racine en moi. Coup de chance ou pas mais cela marche directement et je regarde avec envie les flammes qui rougeoient sur ma peau sans me brûler.

Bleu, rouge elle dansent sur mon corps et je me sens atrocement puissante. J'aime ça. J'aime cette puissance que me procurent mes pouvoirs. Ça me rend vivante. Une main sur la hanche l'autre se balançant le long de mon corps je m'avance majestueusement sur le ponton.

Je veux que Will me supplie de le pardonner, je veux voir la peur dans ses yeux, je veux sentir son corps frissonner contre le miens. Je veux qu'il me prie de l'épargner.

C'est dans cette état d'esprit que j'entre dans le palais. Avec la rage.

Je suis la rage.

Nda:

Il a été réclamé, il a été attendu, il vous a mis à rude épreuve, je vous présent :

LE CHAPITRE 11 !!

Enfin eh oui ! J'espère qu'il est à la hauteur de vos attentes !

Je sais pas si l'animation en média marche pour vous, ce n'est pas le cas pour moi mais elle est grave belle si oui !

Luv sur vous en ce lundi mes p'tits pandas !<3

Satan et moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant