Notre Amour...

50. Art dévastateur

Ce matin je me lève barbouillée, j'ai tourné toute la nuit préoccupée par ce qui s'est passé hier soir.

Je me lève et m'en vais m'asseoir directement à mon bureau, ouvre un carnet et attrape un pinceau et me tourne vers mon lit et ma fenêtre. Je me lève et m'avance. Crayon à la main, je sors sur mon balcon en culotte, gros pull et grosses chaussettes pilou-pilous.
L'air frais me fait du bien et je m'appuie contre la rambarde pour inspirer un grand bol d'air.

Je commence alors une esquisse des toits de la ville enfin des gros immeubles qui gâchent la vue mais heureusement ces grosses tours grises se trouvent derrière un espèce de parc que je n'ai toujours pas été visité. Il y'a aussi ce petit restaurant qui m'a l'air pas mal et qu'il faut absolument que je test avec Zack. Enfin.. s'il veut encore de moi.

- Tu m'avais caché ça!

Je sursaute et fait tomber mon carnet par dessus le balcon.

- Merde! Jurais-je en regardant le cahier s'écraser au sol.
- Je suis vraiment désolé Hayleen!

Je me tourne et aperçois la tête blonde d'Arthur, affolé. Mes yeux se baissent aussi sur son torse nu, bien moins entretenu que celui de Zack. Je relève les yeux et esquisse un petit sourire tandis que je prends Arthur en flagrant délit d'observation de mes jambes et de ma culotte.
Il rougit et cache son visage en passant une main dans ses cheveux.

- Désolé de t'avoir surprise, je vais aller récupérer ton carnet!
- Non, ça va! C'est rien! Je vais y aller moi même ne t'en fais pas!

Il n'est pas question qu'Arthur voit mes dessins inspiré de lui. Je me précipite, encore la tête dans le brouillard, l'estomac qui crie famine pour m'habiller rapidement. Quand cela est fait, je me précipite jusqu'à la porte d'entrée, où je croise au passage, Rob le nez dans sa tasse de thé.

- Où tu vas? Il est 8h.
- Je reviens!

Je ne prends pas le temps de m'expliquer et sors en vitesse dévaler les escaliers en nouant mes cheveux et en refermant ma braguette de jean.

En arrivant en bas, La grande porte s'ouvre et j'aperçois une grande silhouette que je connais. Je m'arrête avant la dernière marche et me demande ce qu'il fait ici.

- Zack..? Tu fais quoi ici? Comment tu es entré?
- Ton Arthur m'a laissé entrer, il était à la recherche d'un truc, j'imagine que c'est ça et que c'est également pour ça que tu descends.

De sa veste en cuir, il sort mon carnet. Le même carnet que je viens à l'instant de faire tomber.

- Il te plaît? Il te plaît hein?

Voyant que je reste sans voix, son visage se déforme en une espèce de grimace, où l'on y lit de la colère et de l'amertume. Il ouvre mon carnet maintenant abîmé et en sors mes dessins. Celui représentant Arthur, un autre les yeux d'Arthur et encore un autre.

- Réponds moi! Crie t'il
- Non, il..

Il jette les dessins par terre et plante ses yeux enragés dans les miens.

- Arrête de mentir. Me prends pas pour un con. Depuis quand tu fréquentes ce type?
- C'est mon nouveau voisin alors j'essaie de sympathiser. Rien de grave. Tentais-je de dédramatiser.
- Comment ça rien de grave? Tu as vu comment tu le regardes?
- Comment ça?
- Comme tu n'as pas à le regarder! Il fait presque peur à ses espèces de yeux bizarres.
- Ne critiques pas ses yeux! Et arrête de.. soufflais-je.
- Et quoi?
- Je te l'interdis!

Je commence à flancher et ne m'attendais pas du tout à un réveil aussi brutal. Mes yeux se baladent sur mes feuilles au sol.

- Et pourquoi ça? Je fais bien ce que je veux non? Ricane t'il, plus qu'amer.
- Je ne peux pas t'aimer si tu dis de telles choses! Comment tu peux juger quelqu'un sur son physique?!
- Tu ne peux pas m'aimer..
- Au contraire, ils ne sont en aucuns cas bizarres, je les trouves... originaux même!
- Tu les trouves magnifiques alors arrête.. bien. Alors je crois que je n'ai plus rien à faire ici. Il plaque mon carnet contre ma poitrine, assez brutalement.
- Non.. Zack! Attends! C'est pas ce que je voulais dire...

La porte se claque, je mords ma lèvre puis fonds en larmes. Jamais je n'aurai cru qu'un dessin aurait pu ficher en l'air toute une relation.
Je m'effondre sur les marches et tente de ramasser tant bien que mal les papiers éparpillés sur le sol.
La porte s'ouvre à nouveau quelques minutes plus tard sur un Arthur à la lèvre éclatée et l'arcade en sang.

Je manque de crier puis me relève incapable de rester sans rien faire.
Arthur baisse les yeux et aperçoit les dessins qu'il me prend délicatement des mains. Son regard croise le mien et il tente un sourire qui se veut réconfortant.

- C'est magnifique.. je suis désolé pour ton copain.
- C'est lui qui t'as fait ça? Demandais-je.

Il acquiesce en essuyant sa bouche.

- Viens.

Le blond me suit dans les escaliers alors que je tente de calmer mes pleurs, serrant mon carnet contre moi. Derrière Arthur ne dis rien, et puis se contente de passer devant moi pour ouvrir la porte de son appartement. Je n'ai pas envie de rentrer pour voir Rob et qu'il me voit dans cet état, alors je m'invite chez Arthur.

- Je suis désolé que Zack t'es sauté dessus. Il n'avait pas à faire ça.
- C'est rien ça peut se comprendre. Après tout, tu m'as dessiné alors il a dû être vraiment énervé.
- Je vais.. je vais t'aider à te soigner. Tu as une trousse de secours?
- Je suis infirmier Hayleen. Ricane t'il avant de grimacer à cause de la douleur.

Je repense alors à Zack et retiens à nouveau de grosses larmes qui finissent par me cacher la vue.
Arthur disparaît dans la salle de bain et je m'occupe pour tenter d'oublier ce qui vient de se passer ou du moins de tout mettre dans un coin de ma tête. Je découvre alors un appartement très moderne mais très vide, presque sans couleur, parsemé de touches de noir et de blanc. Je pose mon carnet sur le canapé en cuir blanc et puis pars dans la salle de bain.

Arthur s'est déshabillé et est en train de se désinfecter le visage.

- Arthur.. ça te dérange si.. si je reste ici ce soir?

Il en fait tomber son coton.

- Oui.. oui! Pas de problème.
- J'ai pas envie d'affronter les questions de mon meilleur ami et..

Un flot de larmes me submergent et de grands sanglots viennent secouer mon corps. Arthur lâches tout et se précipite vers moi pour me prendre dans ses bras. Je pleure. Les vannes sont ouvertes et je lâches tout.

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