Mélissandre Heartwood T2 : Le sabbat des sorcières

Chapitre 33 : Dans les grimoires de Deaton

Avec Stiles nous rentrons vers 21h. Il n'y a personne chez moi car ma mère est à un séminaire jusqu'à demain sur Boston. On monte les livres et toutes nos notes dans ma chambre et, pendant que je vais prendre une douche, mon meilleur ami commande des pizzas. Pour ne pas perdre de temps, nous commençons à étudier les livres tout en mangeant.

Moi: Il y a plein de trucs compliqués là dedans Stiles... Je n'aurais jamais le temps d'apprendre tout ça et encore moins de savoir m'en servir parfaitement avant la fin des vacances!

Stiles coince sa part de pizza entre ses dents et fouille dans les livres étalés par terre.

Stiles: Aucun souchi chai décha ciblé che que tu dois apprendre en priorité!

Pendant que je suis en train d'essayer de décrypter la mystérieuse langue utilisée dans la plupart des bouquins de sorcellerie de Deaton, Stiles tombe sur l'information qu'il cherchait dans un vieux grimoire moisi. D'ailleurs, sa part de pizza tombe aussi au passage sur le parquet de ma chambre.

Moi: Stiles...

Stiles: Oups désolé! Tiens regarde ça! C'est le truc le moins compliqué et en même temps le plus utile que j'ai trouvé! Franchement si tu dois maîtriser un pentacle à la fin de la semaine, c'est celui là, fait moi confiance!

Je finis ma première part de pizza et pousse le carton qui contient les autres pour attirer le livre devant moi. La double page sur laquelle Stiles l'a ouvert traite d'un pentacle de protection. La page de droite montre le dessin à tracer dans les détails tandis que celle de gauche explique la marche à suivre.

Moi: Un pentacle de protection?

Stiles: Oui! De ce que j'ai compris, il permet de protéger une personne pendant trente minute de toute blessure physique venue de l'extérieur comme de l'intérieur.

Moi: Comment une blessure peut-elle venir de l'intérieur?

Stiles: En gros, je suppose que tu peux aussi empêcher une personne de se faire du mal à elle même avec cette technique.

Mon regard s'assombrit. Je pense immédiatement à mon frère lorsqu'il a appris que nous avions le même père en début d'année. Ce soir là, il a bien failli se mettre une balle dans la tête. Peut être qu'en sachant maîtriser ce type de magie, j'aurais pu mieux gérer la situation.

Moi: Est-ce qu'on peut se protéger soit même avec ça?

Stiles: Oui, sinon je te l'aurais pas proposé! Il suffit de prononcer le nom de la personne à protéger quand tu traces le dernier trait et normalement, ça dresse une sorte de bouclier magique autour d'elle.

Moi: Pendant 30 minutes...

Stiles: Pas plus pas moins!

Moi: C'est quand même dingue!

Stiles reprend une part de pizza dégoulinante de fromage.

Stiles: Je te le fais pas dire!

Moi: Bon par contre, la moitié des instructions est dans une autre langue. Il faudrait qu'on trouve en quoi c'est écrit pour pouvoir le traduire!

Stiles: C'est le problème, j'ai déjà commencé à regarder sur internet mais je ne trouve rien pour l'instant! On dirait du français bizarre. Ou peut être du portugais?

Je me penche pour regarder le dessin plus attentivement. On dirait un mandala circulaire avec des formes géométriques diverses imbriquées dedans. Il va falloir que je m'entraîne à le faire car, si j'en crois l'avertissement en première page du livre, la moindre erreur peut annuler ou pire, inverser un sort. Il ne manquerait plus que je me fasse du mal à moi même simplement parce que je n'ai pas tracé un trait correctement! 

Stiles et moi finissons les pizzas et menons nos recherches avec acharnement. Je gaspille plusieurs feuilles de papier à essayer de reproduire le dessin mais tous les essais que je fais son infructueux. Les formes sont soit trop grandes soit trop petites. C'est comme si le pentacle bougeait sans arrêt quand je me concentre dessus. J'enrage, je froisse de multiples feuilles de papier, je soupire, je recommence. Bientôt Stiles s'endort sur mon lit, le front sur le clavier de son écran d'ordinateur. C'est seulement quand il commence à ronfler que je m'autorise à faire une pause. Sans faire aucun bruit, je sors de ma chambre et ferme la porte.

Dans le couloir froid, je m'étire avec volupté. Cela fait maintenant trois heures que nous bossons sur ce pentacle et je me demande comment font les autres sorcières. Est-ce qu'elles savent utiliser tout ça? Depuis combien de temps pratiquent elles la magie? Sûrement bien plus longtemps que moi. Peut être même qu'elles sont nées dedans! Même si je ne suis pas de nature pessimiste, je commence à douter de pouvoir un jour rivaliser avec elles, vraie sorcière ou pas. 

Je descends les escaliers pour aller me chercher à boire dans le frigo. Après le premier entrainement d'aujourd'hui, mes muscles commencent déjà à me faire souffrir le martyr. Je me demande ce qu'à prévu Derek pour les autres séances et en même temps je crois qu'il vaut mieux ne pas y penser. Je jette un œil à la pendule dans la cuisine: il est minuit passé.

Soudain mon portable vibre dans ma poche.

[Texto - Peter]

Rencart?

Ça pour une surprise...

[Texto - moi]

Où et quand?

La réponse ne se fait pas attendre. Je la relis deux fois pour être sûre d'avoir compris.

[Texto - Peter]

Ici et maintenant.

Quand je lis la réponse je suis déjà de retour dans le couloir devant les escaliers avec une bouteille d'eau à la main. J'entends des petits coups frappés contre la porte d'entrée. Je fixe la porte d'un air perplexe avant de me rappeler que je dois maintenir les pulsations de mon cœur stables en toutes circonstances.

Je vais ouvrir.

Peter: Re-salut mini Merlin! 

Peter se tient comme une fleur devant la porte les mains derrière le dos. Il porte un long par-dessus gris avec une chemise blanche négligemment entre-ouverte en dessous. 

Moi: Euh salut.

Peter: Pas trop fatiguée pour...un film?

Tout en achevant sa phrase, il dévoile un DVD d'une main en me gratifiant d'un sourire. C'est Lara Croft Tomb Raider, le film d'action avec Angelina Jolie en couverture. Je lève un sourcil, la main toujours posée sur la porte. Je ne sais pas encore si j'ai envie de le laisser rentrer vu ce qu'il m'a fait subir toute à l'heure. Comme il voit que j'hésite, il exhibe son deuxième argument de derrière son dos, et celui là est de taille: un énorme pot de crème glacée à la fraise.

De mon côté, la réponse ne se fait pas attendre plus longtemps.

Moi: Ok tu peux entrer.