Chapitre 69: A quelques heures du Sabbat (Partie 1)

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Point de vue de Mélissandre Heartwood

Le soir venu, je décide d'aller voir Deaton au lieu de tourner en rond dans la chambre de Scott comme un lion dans une cage. Mélissa nous a offert asile en attendant de nous laisser le temps de nous retourner. C'est quand même moins dérangeant de vivre chez eux que de partager la chambre de Stiles et de voir le shérif tous les matins. Ceci dit je n'ai rien contre lui. Ma mère a l'air de vraiment bien l'aimer et je le trouve très droit et attentionné. J'aurais bien aimé que mon père soit comme ça mais comme dit l'adage, on ne choisit pas sa famille.

De toute manière quelque soit la solution trouvée pour notre logement, j'ai le pressentiment que cela ne sera que temporaire pour moi. Quand j'arrive sur place et que je rejoins Deaton à l'arrière, la clinique est déjà fermée aux visiteurs. Le vétérinaire est absorbé par des points de suture qu'il doit retirer de la patte d'un chat. Cependant, à observer les nombreuses tentatives avec lesquelles il doit s'y prendre, je me rends compte qu'il est extrêmement nerveux.

Deaton: Comment se porte ta blessure de wendigo?

Moi: J'ai encore des hématomes là où les dents ont transpercé la chair mais cela ne me fait plus mal, merci.

Deaton: Tant mieux. Tu as bien tracé un pentacle de protection sur ton bras?

Moi: Oui, au feutre indélébile.

Deaton: À quelle heure c'est déjà?

Moi: Minuit.

Deaton: Et tu es sûre qu'il ne faut pas que je vienne avec toi?

Moi: Oui les règles sont claires, seuls notre Gardien a le droit de nous accompagner. J'ai déjà eu du mal à leur faire accepter l'idée que Scott et la meute feront des rondes dans les parages pour contrer toute tentative belliqueuse de la part des Prédicateurs.

Deaton: Je n'aime pas beaucoup l'idée que Peter Hale soit le seul sur qui tu puisses te reposer en cas de problème...

Pour la première fois depuis que je prends des cours avec lui, je vois les mains d'Alan trembler. Je me propose de le remplacer à sa tache et lui prends les fils des doigts avec douceur. Sous anesthésie, le chat ne fait aucune remarque quant au fait de se faire soigner par une sorcière.

Moi: D'une certaine manière je me repose aussi sur toi. Tu m'as appris la plupart des choses que je sais aujourd'hui et, si j'ai le courage de me montrer devant les autres sorcières au Sabbat de ce soir, c'est grâce à toi. J'ai confiance en ton enseignement.

Deaton lève vers moi un regard humide baigné par l'inquiétude. Je sais qu'il a toujours considéré mon frère Scott comme le fils qu'il n'a jamais eu et que ce sentiment est réciproque. Mais il nous considère tous de manière générale avec une grande affection.

Deaton: Fait attention à toi Mel, promet moi de ne rien faire de stupide d'accord?

Je souris pour le rassurer même si mon cœur bat à vive allure.

Moi: Je te le promets.

Point de vue omniscient, garage de la maison des Stilinski

Stiles: Bon, récapitulons une toute dernière fois!

Lydia: Stiles, ton père nous attend pour manger...

Mais Stiles ne l'écoute pas, trop concentré sur le fait de ne rien avoir oublié.

Stiles: Le plein est fait, les pneus sont gonflés, le portable est chargé au cas où il faudrait contacter les autres d'urgence...

Lydia: Et si il y a du réseau.

Stiles: J'ai pris deux lampes de poches, de la poudre de sorbier, un kit de premier soins et ma batte de baseball...Lydia, tu peux vérifier qu'elle est bien dans le coffre?

Lydia: Je viens de la voir à l'instant.

Dans la maison, la voix du shérif Stilinski se fait entendre pour la troisième fois.

Shérif: Vous allez me laisser manger tout seul?

Lydia croise les bras sur sa poitrine et lui répond en criant.

Lydia: Non shérif on arrive tout de suite!

Stiles soupire et se passe la main dans ses cheveux déjà désordonnés. Il est persuadé d'avoir oublié quelque chose et cela le plonge dans une extrême nervosité. Il aurait dû faire une liste, lui qui met toujours tout à plat sur un tableau dans sa chambre. Ce n'était pas compliqué pourtant. Cela fait longtemps qu'il connaissait la date et l'heure. Il avait largement le temps de se préparer. Mais inconsciemment, le fait d'attendre le dernier moment pour le faire revenait à retarder l'échéance et avait contribué à le rassurer.

Stiles: J'ai forcément oublié un truc, je le sais.

Lydia s'avance vers lui et pose ses mains sur ses épaules avant de planter son regard dans le sien.

Lydia: Stiles, je suis sûre qu'on a l'essentiel. Arrête de t'agiter comme ça tu va finir par me rendre nerveuse.

Stiles: Nerveuse comment? Nerveuse nerveuse ou nerveuse en mode banshee? Tu me le dirais si tu avais le sentiment que l'un de nous allait mourir hein? Tu as le sentiment que quelqu'un va mourir? 

Lydia: Non Stiles, pour l'instant tout ce que je ressens c'est mon ventre qui gronde.

Stiles soupire et attire Lydia contre lui pour la serrer dans ses bras.

Stiles: Désolé. C'est toujours comme ça avant les événements importants. J'ai l'impression qu'on oublie quelque chose et que ça va nous retomber dessus au pire moment. Un peu comme quand tu fais tes valises pour partir en vacances et que tu penses avoir pensé à tout sauf à ton passeport...

Lydia: Tu n'es pas le seul à devoir penser à tout ça, il faut que tu arrêtes de te mettre autant de pression. On va surmonter le Sabbat de ce soir comme on a toujours surmonté les autres épreuves, tous ensemble.

Stiles serre plus fort Lydia contre lui et soupire dans ses cheveux. Elle a raison et il le sait. Mais malgré tout, il reste persuadé qu'il a oublié de considérer un élément important.

Il aurait dû faire une liste.

Mélissandre Heartwood T2 : Le sabbat des sorcièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant