Mélissandre Heartwood T2 : Le sabbat des sorcières

Chapitre 51 : Mauvais rêve et choix de confiance

Le Mercredi soir, j'ai profité que ma mère ne soit pas à la maison pour contrôler mes allers et venues et j'ai passé la nuit au loft avec Peter. Derek était en planque une bonne partie de la nuit avec Scott devant la patinoire. Ces derniers temps, le nombre de loups-garous Prédicateurs a encore grossi de manière alarmante et Scott est en train de se demander si il ne vaut pas mieux attaquer en premier avant de se laisser définitivement submerger par leur nombre. La tension enfle à mesure que le Sabbat approche et tout le monde a de mauvais pressentiments. 

Vers trois heure du matin cette même nuit, alors que Derek doit être rentré depuis une heure, je suis réveillée par le sommeil agité de Peter. J'ouvre les yeux dans le noir et je sens ma peau nue frissonner alors qu'il a tiré les draps sur lui en murmurant dans son rêve. Quand je me retourne, je constate que sa peau est moite et qu'il tourne la tête alternativement à droite et à gauche sur son oreiller en serrant les poings comme si il essayait de s'extraire de ce mauvais songe. 

Peter: Ils ont mis le feu...les Argent...Il y a le feu c'est trop tard! Ouvrez la porte on étouffe...on va mourir ici!

Ses paroles me font échos. Je connais le sort qu'ont fait subir les Argent à la famille Hale et particulièrement la trahison de Kate Argent en qui Derek avait placé sa confiance. La majorité des Hale ont péri cette funeste nuit, piégés dans leur propre maison alors que la grande bâtisse était en train de se consumer par les flammes. 

Je chuchote dans le noir.

Moi: Peter réveille-toi, ce n'est qu'un cauchemar.

Mais Peter ne m'entend pas. Ses mouvements deviennent plus saccadés, il transpire et ses mains agrippent désormais le drap avec force.

Peter: Non je ne mourrais pas! Je ne mourrais pas ici!

Inquiète, je pose ma main sur son épaule pour le réveiller mais au moment où ma peau entre en contact avec la sienne, Peter ouvre les yeux d'un seul coup et hurle.

Peter: LAISSEZ MOI SORTIR!

Ses griffes de loup-garou jaillissent et il abat sa main sur ma gorge avec une telle vitesse que je n'ai pas le temps d'esquiver. Il arrête son geste un millième de seconde avant de me trancher la carotide et rétracte aussitôt ses griffes pour poser ses doigts tremblants sur la surface de ma peau. Je m'autorise à relâcher l'air que j'avais retenu dans mes poumons et je croise son regard désemparé. 

Peter: Mel. 

Peter retire aussitôt sa main et se redresse pour s'asseoir sur le lit. J'avale ma salive et ferme un court instant les yeux comme une prière de remerciement. Je passe une main sur ma gorge. Je suis passée très près de la mort.

Peter: Excuse-moi...

Je me redresse moi aussi pour m'asseoir à côté de lui et tire les draps à moi pour masquer ma nudité. Derek monte les escaliers en spirale quatre à quatre et débarque en boxer dans la chambre, les cheveux dressés sur la tête. Lorsqu'il parle, le sommeil dans lequel il venait à peine de sombrer fait se précipiter maladroitement les mots dans sa bouche.

Derek: Qui a crié?

Peter: C'est rien retourne dormir! Ma soeur ne t'a jamais appris à frapper aux portes ou quoi?

Derek et moi on se regarde.

Derek: Il n'y a pas de porte.

Peter lève les yeux au ciel et en faisant ce simple geste, nous montre qu'il va déjà mieux et qu'il n'y a pas à s'inquiéter.

Derek: Bon je vous laisse.

Peter: Quand même! 

Moi: Merci Derek.