Chapitre 9 : La retenue (1/2)

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À la fin de la journée je me dirige en traînant les pieds vers la salle polyvalente où se déroulent toutes les retenues. Déjà que cette soirée s'annonçait pénible, je n'avais vraiment pas besoin que cette psychopathe de Gabrielle vienne en rajouter! À ma grande surprise lorsque j'arrive dans la salle, Stiles se tient assis sur une table en train de jouer avec un stylo.

Moi: Stiles?! T'es collé toi aussi?

Stiles: Ouaip! T'as fais quoi toi?

Moi: J'ai envoyé un SMS en cours d'italien.

Stiles: Avec la prof étrangère qui ressemble à une top-model? Ce serait bien le seul cours où je ne serais pas tenté de regarder autre chose...mais tu peux pas comprendre t'es une fille!

Moi: Si je te dis que c'est aussi probablement la sorcière la plus puissante de l'ouest américain parmi toutes celles qui sont venues pour leur mystérieuse réunion annuelle et qu'elle est plus cruelle que Peter à son âge d'or...tu dirais la même chose ?

Stiles: Probablement pas! Attend quoi?! Tu veux dire qu'il y a d'autres sorcières comme toi à Beacon Hills ?! Comment ça se fait que je suis toujours le dernier à être mis au courant?

Je soupire et me laisse tomber sur une chaise à côté de lui.

Moi: T'es le premier en fait!

Stiles: Attend quoi? T'as même pas mis Scott au courant? Mais c'est pourtant lui qui est chargé de protéger la ville! Et puis c'est ton frère accessoirement.

Moi: Justement il a déjà pas mal de chose à gérer en ce moment avec la nouvelle meute incontrôlable de Beacon Hills et son Alpha anonyme.

Stiles: Certes. Mais moi j'ai encore de la place pour un problème de sorcières! Allez vas-y, raconte!

J'obtempère sans omettre le moindre détail. Je commence à partir du moment où j'ai reçu le corbeau avec la lettre signée des simples initiales P et L. Puis je lui raconte ma rencontre avec Giselle Kiyupong et son mystérieux Gardien sans iris du nom de Oliver. Lorsque j'ai terminé, Stiles a encore la bouche ouverte et me regarde d'un air sidéré.

Stiles: C'est dément! Mais qu'est ce que cette Giselle voulait dire par "la place qui te revient de droit"?

Moi: Aucune idée!

Stiles: Et c'est qui ta prédécesseur? Une vraie sorcière comme toi?

Je hausse une nouvelle fois les épaules mais cela ne le décourage pas pour autant.

Stiles: Est-ce que tu crois que madame Minasi, pardon, Gabrielle la-prof-super-sexy-et-super-dangereuse a VRAIMENT supprimé une autre sorcière parce qu'elle n'avait pas d'humour?

Moi: STILES je te répète que je n'en sais pas plus que toi!

Mon ami réfléchit en faisant tourner son stylo dans tous les sens sans même le regarder. Sa dextérité ma toujours impressionnée. Je me dis qu'il aurait fait un loup-garou particulièrement bon question acrobaties bien qu'impossible à gérer niveau suractivité. 

On attend comme ça une bonne demi-heure avant que je ne craque et me lève pour faire les cents pas dans la salle.

Moi: Bon quand est-ce qu'elle arrive? On perd vraiment notre temps là!

Stiles: J'avoue que le prof qui m'a donné cette retenue m'avait aussi dit qu'il viendrait me donner des trucs à faire. J'ai l'impression que le lycée est complètement désert! 

Je soupire de frustration mais l'esprit de Stiles est trop bouillonnant pour s'ennuyer.

Stiles: Si Giselle a dit que les sorcières avaient hâte de voir de quoi tu es capable, tu penses qu'elle parlait de te donner une épreuve ou un truc du genre pour montrer tes compétences en magie? 

L'idée de m'avait même pas effleuré l'esprit.

Moi: J'espère pas!

Stiles: Et est ce que tu penses que, comme le Sabbat est prévu à Beacon Hills, ce serait pas à toi de l'organiser? 

Moi: Je n'ai reçu aucune information là dessus et Giselle ne m'a rien dit. De toute façon, comment on organise un truc pareil? On distribue des flyers et on fait des invitations avec marqué dessus "vous êtes invité à un buffet à volonté de crapauds gluants et à un atelier de dessin sur le thème des pentacles, veuillez confirmer votre présence par hiboux"!

Stiles: c'est vrai que vu sous cet angle...

Le silence retombe à nouveau dans la salle. Dehors il fait presque nuit. 

Moi: Bon, je crois qu'on a assez attendu pour rien. De toute évidence il n'y a personne d'autre que nous ici alors qu'est ce qui nous empêche d'y aller?

J'attrape mon sac et lance un regard insistant à Stiles pour qu'il me suive.

Stiles: Euh...t'es sûre? Parce que j'ai vraiment pas envie qu'on me lance un mauvais sort ou une malédiction parce que je suis pas resté jusqu'au bout!

Moi: Aucun problème! Je te protégerai avec ma super magie de vraie sorcière! Après tout, je suis censée être plus puissante que les autres sorcières non? 

Stiles: Si tu le dis! C'est quand même vachement cool d'avoir un loup-garou et une sorcière comme meilleurs amis!

Moi: Sans oublier ta copine qui est une banshee!

Stiles: Oui ça c'est plus stressant qu'autre chose, surtout au lit. J'ai toujours peur qu'un jour elle se mette à...

Moi: Ok je veux pas en savoir plus arrête-toi là.

Alors que nous quittons la salle de classe pour nous engager dans le large couloir désert, un homme apparaît soudain à l'autre bout. Je m'arrête brusquement et Stiles sursaute en poussant un cri aigu.

Stiles: Ah! Je t'avais dit qu'on allait se faire prendre la main dans le sac! Retournons en classe tant qu'il n'est pas trop tard! 

Stiles fait demi-tour mais, sans lâcher l'inconnu du regard, je le rattrape par la anse de son sac de cours accroché dans son dos.

Moi: Attend deux minutes Stiles. Je crois bien que je n'ai jamais vu cet homme de ma vie sinon je m'en souviendrais! C'est pas un prof.

Stiles se retourne de nouveau pour prêter une plus grande attention à celui qui nous fait face. L'inconnu est toujours immobile à l'autre bout du couloir bardé de part et d'autres par des rangées de casiers. Il est vêtu d'un long manteau atypique de couleur noire qui lui descend jusqu'aux chevilles et porte d'énormes lunettes de soleil qui lui mangent la moitié du visage.

Stiles: Il me rappelle vaguement quelqu'un...peut être qu'il a déjà joué dans un film?

Avant que l'inconnu ne commence à marcher vers nous toujours enfermé dans son mutisme, des picotements désagréables me traversent la nuque. 

Moi: Stiles?

Stiles: Quoi?

L'homme marche désormais vers nous d'un pas décidé et chaque enjambée est plus grande que la première. Ses lourdes bottes de cuir noire martèlent le sol comme le marteau annonçant une sentence. 

Moi: Cours!

Au même moment, l'inconnu ouvre une bouche inhumainement large garnie de deux rangées de dents acérées comme des poignards et pousse un cri affamé.

Stiles et moi pivotons sur nos talons et nous nous élançons dans le couloir sans demander notre reste.



Mélissandre Heartwood T2 : Le sabbat des sorcièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant