Fille du Ciel [FDS tome 3]

I - Chapitre 19

Savannah

Je passai la nuit à greloter de froid, pourtant déjà enfouie sous plusieurs couvertures et alors qu'il faisait chaud dans la maison et dehors, au point que Jeremy, lui, souffrait de ne pas pouvoir ouvrir la fenêtre dans l'espoir de profiter d'une brise nocturne miraculeuse. J'ignorais pourquoi j'avais si froid. L'hypothèse de mon ancier mentor était que mon Feu était actuellement si occupait à guérir le corps d'Elizabeth qu'il oubliait de me tenir chaud à moi aussi. Alors j'endurais sans me plaindre.

- Tu dors ? murmura alors la voix de Jeremy avec prudence.

Il me fallut quelques secondes avant que ma mâchoire paralysée ne fût capable de prononcer le moindre mot.

- Non.

J'entendis mes dents s'entrechoquer et replongeai presque aussitôt la moitié de mon visage sous la couverture.

- Moi non plus. Ça va un peu mieux toi ?

De nouveau, je me retrouvai incapable d'articuler. Mon silence sembla alarmer Jeremy.

- Savannah ?

Il se redressa et se rapprocha doucement de mon lit.

- Hé, qu'est-ce que...

Il posa délicatement une main sur mon front et compris que j'étais un congélateur vivant. À l'averse, sa peau me parut délicieusement brûlante contre la mienne. C'était pourtant insensé, non ? N'était-il pas censé être Soleil de Glace ?

- Comment...comment..., tentai-je de formuler cette même question en vain.

- Chut, ça va aller, je reviens dans un instant.

Sur ce, il se releva et sortit de la pièce. Je remarquai alors qu'il était torse nu. Avait-il si chaud ? Pourquoi étais-je incapable de sentir la moindre chaleur alors que j'étais la Soleil de Feu, nom de Dieu !? Un raie de lumière éclaira soudainement la pièce, mais mon esprit embrumée ne put en tirer la moindre conclusion. Il s'efforçait d'ignorer le froid glacial qui me dévorait de l'intérieur.

Éventuellement, Jeremy revint en effet dans la chambre. Il s'agenouilla de nouveau au pied de mon lit.

- Savannah, viens avec moi, j'ai eu une idée.

Doucement, il glissa ses mains mes innombrables couches de couverture et les éloigna de mon corps.

- Non, non, non, paniquai-je en perdant le peu de chaleur à laquelle je me raccrochai désespérément depuis des heures.

- Tout va bien, m'assura-t-il, tout va bien, laisse-moi t'aider.

Il passa ensuite un bras sous mon dos et l'autre dans le creux de mes genous, puis me souleva complètement du lit. N'ayant aucune autre idée en tête que de me réchauffer, je me pressai contre lui. Il me fallut ensuite un bon moment pour comprendre qu'il m'emmenait juste dans la salle de bain du premier étage.

- Qu'est-ce que...

- Chut...

Mes paupières étant atrocement lourdes, je peinai analysai mon entourage pour essayer d'avoir une idée de ce qu'il tramait. Il me fit d'abord m'asseoir sur le rebord du lavabo, puis commença à m'ôter les pulls que je portais.