Fille du Ciel [FDS tome 3]

II - Chapitre 17

Jeremy

Sur mes gardes, je me rapprochai lentement la haie qui encerclait le côté ouest du jardin des McCarthy. Le matin même, l’indic de Scott était entré en contact avec nous pour signaler une nouvelle attaque des même assaillants que la dernière fois. Je m’étais d’abord attendu à ce que l’on me demandât d’espionner la scène de loin, sans intervenir, mais cette attaque était quelque peu différente. La maison de McCarthy était remplie d’innocents que ce fût ses propres enfants ou ses domestiques. Ils franchissaient là un nouveau cap et Scott avait réussi à obtenir l’approbation de ses supérieurs pour intervenir. C’était notre occasion de découvrir de qui il s’agissait et de ce qu’ils voulaient.

Les ayant déjà observés attentivement la fois précédente, j’avais été choisi pour partir en éclaireur et rencontrer l’infiltré à l’intérieur. Une escouade entière de Soleils était postée un peu en retrait du domaine pour ne pas se faire repérer. À mon signal, ils me rejoindraient à l’intérieur pour mettre tous les innocents en sécurité et tenter d’arrêter les mystérieux assaillants.

La première difficulté à laquelle j’étais confronté était les snipers. Je savais qu’ils étaient bien installés dans les arbres et les toits des villas voisines et je devais parvenir à passer la haie et atteindre la maison sans me faire repérer. Le côté ouest était celui le moins gardé, de par sa proximité avec le domaine des voisins, mais ce n’était pas évident pour autant. Je devais éliminer la menace des snipers sans attirer l’attention des autres poster un peu plus loin.

Je décidai finalement d’utiliser l’effet de surprise. Le plus discrètement possible, je me collai au tronc de l’arbre où un sniper se trouvait et posai ma main contre l’écorce. Rapidement, elle se retrouva couverte d’une couche de glace qui grimpa progressivement le long de l’arbre. L’homme positionné entre les branches avait le regard rivé au long et il ne remarqua que quelque chose n’allait pas qu’en sentant les appuis de son arme moins stables qu’avant. Avant qu’il ne pût réagir ou avertir qui que ce fut, j’utilisai la psychokinésie pour cogner sa tête contre une épaisse branche avant de le projeter violemment au sol. Je voulus m’assurer rapidement que sa nuque n’était pas brisée mais son casque rendit cette tâche impossible. Je photographiai visuellement à quoi il ressemblait pour pouvoir plus tard en discuter avec l’équipe, mais ce que je savais déjà, c’était qu’il s’agissait d’une très belle technologie.

Je ne tardai pas à franchir ensuite la haie et à me retrouver à l’intérieur du domaine des McCarthy. Ma première pensée fut que le jardin seul était immense et qu’il devait encore y avoir des dizaines de Soleils à l’intérieur, armées jusqu’aux dents. N’ayant aucune chance de me débarrasser d’eux seul, j’optai pour la discrétion. Furtivement, je me déplaçai de buissons sculptés en buissons sculptés, de parterres de fleurs en parterres de fleurs jusqu’à finalement atteindre le mur de la maison. Je me trouvai précisément à l’opposé de l’entrée principale.

Par chance, l’architecture de la maison offrait de nombreuses prises pour un peu d’escalade. La première fenêtre était située au niveau du deuxième étage et grâce à mes pouvoirs, je n’aurais même pas besoin de la briser pour pouvoir entrer. J’étais en plein ascension lorsque la voix de Scott résonna dans mon oreille :

– Notre gars est prévenu de ton arrivé, Scandola. Il se charge de dégager la voie au troisième étage pour pouvoir te rejoindre au second. Vous devrez absolument être efficaces, on ne sait pas combien de temps Paul McCarthy a encore devant lui.

– Bien reçu.

Je finis de grimper rapidement et ouvris la fenêtre par la pensée. Celle-ci donnait sur un couloir où personne n’était posté. J’entrai donc sans encombre, mais toujours sur mes gardes, une main posée sur mon arme à ma ceinture. À la seconde où j’entendis des pas se rapprocher de moi, je cherchai un endroit sombre où me cacher. Même à l’intérieur, le but était de me faire le plus discret possible jusqu’à ce que je n’eusse plus d’autre choix que de me battre.