Fille du Ciel [FDS tome 3]

II - Chapitre 20

Savannah

Les quelques jours qui suivirent la nuit chez les McCarthy ne furent qu’une succession de nouvelles toutes plus merdiques les unes que les autres. Un à un, nos investisseurs nous abandonnaient, et nous peinions à les remplacer malgré les contacts de ma mère. Hillberg était dans le coma suite à ses blessures, dont un pique de glace dans l’œil, et bien qu’il fût toujours incapable de nous raconter sa version des faits, je pouvais facilement deviner ce qui lui était arrivé. Pour ce qui était du traître avéré, Wolf, ce dernier avait réussi à s’enfuir avec les agents fédéraux et nous ignorons le nombre d’informations qu’il pouvait encore leur transmettre.

Sophia et Victor s’étaient rendus aux funérailles de McCarthy et de son fils au nom de la famille et je m’étais bien gardée de leur demander comment cela s’était passé. J’avais encore beaucoup de mal à fermer les paupières sans voir leurs corps sans vie, et quand bien même je risquerais de les oublier, on ne parlait que d’eux à la radio et sur les chaînes télévisées d’information. Ni mon père ni ma mère ne m’avait réellement adressé la parole depuis notre entretien animé dans la bibliothèque et je ne doutais pas que leur silence pourrait durer encore longtemps.

Néanmoins, ce ne fut pas le cas, car contre toute attente, une bonne nouvelle nous parvint enfin. Je venais tout juste de sortir de la douche, portant encore une serviette autour de corps, quand Trevor déboula tout d’un coup dans ma chambre.

– Savannah ! On vient de recevoir une super nouvelle ! Tu vas pas… Oh, désolé, dit-il en me voyant en train de frictionner mes cheveux avec une serviette. C’est...euh…

Il tenta de détourner le regard mais ses yeux ne pouvaient s’empêcher de revenir détailler mon corps.

– Oui ? fis-je en haussant un sourcil interrogateur.

Il passa une main par-dessus ses cheveux, embarrassé.

– Euh oui, super nouvelle ! C’est…euh…

Je ne pus que sourire face à sa gêne timide. Je savais bien que ce n’était pas seulement de me voir presque nue qui le faisait rougir ainsi, mais le fait qu’il était en service et que si on le voyait dans ma chambre, nous aurions affaire à mon père. À l’inverse, cela m’amusait beaucoup.

– Trevor ?

– Hein ?

– La super nouvelle ? insistai-je en souriant.

Passant d’un pied sur l’autre, il détourna à nouveau le regard avant de déclarer :

– Oui mais non, tu peux t’habiller d’abord ? C’est carrément distrayant alors que c’est très sérieux.

– D’accord, fis-je en ricanant brièvement, tu n’as qu’à me passer mes vêtements, ils sont sur le lit.

Il hésita un instant, puis fit quelque pas vers mon lit, où il découvrit un haut et un pantalon noir, mais surtout, des sous-vêtements en dentelle. Il grimaça alors et soupira :

– Sérieusement ?

Je hochai les épaules.

– Je peux aussi rester comme ça.

– Non !

Il me lança rapidement mes vêtements. Je secouai la tête, amusée malgré moi.

– Tu peux fermer la porte ? lui demandai-je ensuite.

– Pourquoi ? rétorqua-t-il avec un froncement de sourcil suspicieux.

Je levai les yeux au ciel.