Fille du Ciel [FDS tome 3]

I - Chapitre 48

Savannah

Je me réveillai avec une douleur tambourinant à l'arrière de mon crâne. Je me redressai lentement et découvris que je n'étais plus dans la même pièce aux murs blancs qu'auparavant. Le miroir avait également disparu et je me trouvai cette fois-ci dans une vraie chambre avec un grand lit, une armoire, des commodes et une fenêtre qui laissait pénétrer la lumière du jour. Je soulevai la couverture et m'assis au bord du lit. Un simple tee-shirt blanc et un jogging gris recouvraient ma peau, mais je la savais tout de même couverte de bleus. À moins que les combats de la veille ne fussent qu'un rêve ?

Pourtant je n'étais pas chez les Scandola. Je m'efforçai de réfléchir pour reconstituer le déroulement des derniers jours. Marina avait accouché d'un petit garçon. Jeremy et moi avions eu un accident en fuyant l'hélicoptère de mon père. Nous nous étions retrouvés dans des pièces adjacentes mais il était impossible de briser le mur de verre. Mon père avait promis de libérer l'un de nous si on battait ses Soleils. Nous avions tous les deux réussis, puis... Puis rien. Mon dernier souvenir était de m'être réveillée dans cette nouvelle chambre.

Mes pensées furent alors interrompues par le son d'un clé tournant dans la serrure de la porte. Elle s'ouvrit ensuite et j'aperçus d'abord un plateau de nourriture avant de reconnaître le visage familier de la personne qui le portait.

- Maria ! m'écriai-je en me précipitant vers elle.

Elle eut à peine le temps de poser le plateau sur une chaise avant de m'accueillir dans ses bras.

- Oh ma chère Savannah, ça fait si longtemps.

Je fermai les yeux au doux son de sa voix chaleureuse et respirai profondément son parfum au jasmin, tandis qu'elle caressait mes cheveux. Je réalisai seulement maintenant à quel point cette odeur m'avait manqué. C'était l'odeur la plus maternelle que je connaissais.

- Comment te sens-tu ? me demanda-t-elle ensuite en m'entraînant vers le lit où nous nous assîmes.

Ses yeux bruns étaient plein d'affection et de tendresse.

- J'ai l'impression d'avoir reçu un gros coup à l'arrière de la tête mais ça n'a plus la moindre importance maintenant que tu es là, je suis si contente de te voir !

Je la serrai à nouveau brièvement dans mes bras, agréablement surprise.

- Moi aussi, mon ange. Je me suis fait beaucoup de souci pour Mlle Darcy et toi depuis que M. et Mme Darcy nous ont quitté.

- Il ne fallait pas, répondis-je en secouant la tête, on va toutes les deux beaucoup mieux depuis.

Du moins, j'allais beaucoup mieux. Alec et Jeremy s'en étaient assurés. En revanche, ma Lizzy était devenue une Lune et selon les critères de la plupart des gens, cela ne voulait pas dire aller mieux. Ma tristesse à ce sujet força la joie de revoir Maria à se dissiper, me permettant de retrouver ma lucidité habituelle. Je finis ainsi par être frappée par ce qui était sous mes yeux depuis le début. J'eus immédiatement un mouvement de recul.

- Maria... Que fais-tu ici ?

Elle baissa les yeux un instant avant de passer nerveusement une des mèches brunes qui échappaient à son chignon derrière son oreille.

- Savannah...

- ...Tu travailles pour mon père, n'est-ce pas ? fis-je la mâchoire serrée.

- Oui, avoua-t-elle, je suis payée par ton père, mais à partir de maintenant, je travaille pour toi.

Je reculai encore davantage, interdite.

- Quoi ?

Maria lissa sa jupe de travail avant de répondre :