Team Patriot 1 - Héritage

Fortes tensions

<< _ Non, mais pour qui se prend-il ? Il nous menace, il nous insulte ! Il sait que chacun d'entre nous peut le tuer ?
_ Tu sais qu'il peut tuer chacun d'entre nous ?
_ Je m'en moque ! Ce jeune blanc-bec s'imagine que sous prétexte d'un héritage il a tous les droits !
Isabelle hurlait, et son mari ne semblait pas chercher à la calmer. Stephan pouvait dire ce qu'il voulait, cela n'y changeait rien.
_ Pourtant je trouve qu'il n'a pas tort. Ça vous permettrait de préserver votre vie de famille.
_ Alors celle-là, c'est la meilleure ! C'est le mec qui a abandonné sa famille qui veut nous faire la leçon ! J'aurais tout vu !
_ Justement. Si j'avais eu cette opportunité à l'époque, je l'aurais saisie. Tu crois que je ne regrette jamais mon choix ? Que mon fils et mon épouse ne me manquent pas ? Un jour, un de vos enfants vous crachera au visage qu'il aurait aimé passer plus de temps avec vous. Et ce jour-là, non seulement tu te sentiras coupable de ne pas avoir pu le faire, mais en plus tu te sentiras merdeuse de ne pas avoir saisi ta chance de le faire. Tu devrais sincèrement en parler avec eux.
_ Ton avis ne vaut rien ! Tu ignores tout de la vie de famille.
_ Mais moi pas.
Erik avait parlé calmement.
_ La vie de famille, je connais. Et je pense que vous êtes bien égoïste. Je jongle entre ma famille, les associations caritatives et ici, et ma famille me reproche souvent de ne pas être assez présent. Personnellement, je compte discuter de cette offre avec mon épouse et mes enfants, et je pense sincèrement que nous allons l'accepter.
Isabelle lui lança un regard dédaigneux. Monsieur Diggs, les bras croisés, inspira un grand coup en secouant la tête avant de prendre la parole.
_ Vous ne comprenez même pas pourquoi il fait ça... Il essaie de vous protéger. Il vous offre le confort et la facilité d'accès à l'entrainement. Et vous ne le voyez même pas. Son père, paix à son âme, s'inquiétait pour vous, parce que vous aviez de plus en plus de mal à vaincre vos ennemis. Vous n'avez jamais été vraiment entraînés. Vous avez mis au point des techniques et des stratégies qui commencent à vieillir et que tout le monde connait, vous avez vaguement l'habitude de travailler ensemble, mais vous n'avez jamais appris à devenir une équipe. Il veut juste vous aider, et vous vous disputez, sans chercher à le comprendre. Isabelle, Alain, je suis désolé de vous dire ça, mais vous n'êtes que des enfants égoïstes...
Isabelle bondit, prête à sauter à la gorge du majordome en l'insultant, mais celui-ci ne l'écoutait pas. Il se leva et s'apprêta à quitter la salle.
_ Le repas sera servi à midi tapante. Comme William, je ne ferais plus d'efforts, puisque vous ne les voyez pas, et que quand on vous les met sous le nez vous n'en voulez pas.
Monsieur Diggs sortit de la salle sous le regard ahurie d'Isabelle, suivi de Stephan, Erik, puis tout le reste de l'équipe. Isabelle était outrée, et Alain soupira.
_ Ils ont peut-être raison, non ?
_ Ah non, t'y mets pas aussi !
_ Et pourquoi pas ? En général, je t'écoute, et je me range à ton avis. Mais quand je pense que tu as tort, je te le dis, et nous en débattons.
_ Il n'y a rien à débattre !
_ Très bien. Alors je peux aussi te l'imposer. Te dire par exemple que les enfants et moi vivrons ici, et que tu n'as qu'à te démerder... Je t'aime plus que tout, mon amour, mais des fois tu es vraiment bornée...
_ Tu oserais ?
_ Si tu joues au dictateur, il y aura un putsch, c'est certain. Nous sommes un couple, et une famille. Tout le monde doit avoir la voix au chapitre, et pas juste toi. Penses-y, avant que je ne prenne une décision à ta place. >>
Sur ce, Alain se leva et quitta la salle à son tour, laissant Isabelle seule et totalement choquée. Elle se mit à pleurer.