« Look at you kids, you know you're the coolest
The world is yours and you can't refuse it
Seen so much, you could get the blues
But that don't mean that you should abuse itThough it's enough just to make you go crazy, crazy, crazy
I know, it's enough just to make you go crazy, crazy, crazy »Comme un parfait abruti, j'ai promis à Iris que nous irions voir Sneazz samedi. Et j'ai invité Sofia à sortir samedi soir.
Or, je sais parfaitement qu'Iris aura envie que je reste avec elle après l'hôpital.
Quel boulet.
Pour une fois il va falloir que je sois solide et que je dise non à Iris.
Ce samedi est une journée particulièrement chargée, le tournage du clip d'Amir le matin, la visite à Sneazz, mon rendez-vous avec Sofia.
Toujours un plaisir de se lever à 6h30 un samedi. J'émerge lentement du sommeil après la sonnerie de mon réveil, lorsque je me prends conscience que je ne suis pas seul dans mon lit.
Iris.
Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Je ne l'ai pas vu la veille au soir, elle dînait chez ses parents.
— Pourquoi tu te lèves aussi tôt ? marmonne-t-elle dans un demi sommeil.
— Je dois rejoindre Amir et Arthur pour le petit-dej avant le tournage. Pourquoi t'es dans mon lit ?
Elle se tourne vers moi et entrouvre les yeux.
— J'arrivais pas à dormir, alors je suis venue. Tu m'as dit que je pouvais.
C'est totalement faux, je ne savais même pas qu'elle était là.
— Je t'assure Naël, appuie-t-elle, je t'ai demandé si je pouvais dormir avec toi, t'as grogné un « ouais » tu m'as fait de la place et tu m'as même pris dans tes bras. Et tu m'as fait un bisou... là.
Iris désigne l'angle de sa mâchoire. Elle doit mentir, je n'ai aucun souvenir de cet épisode. Mais passons, je n'ai pas le temps d'argumenter. Je me lève difficilement pour m'assoir sur le lit.
Je frissonne, la chaleur de la couette n'enveloppe plus mon torse nu et il n'y a pas de pire sensation au réveil.
Alors que je baille une dernière fois, je sursaute en sentant les doigts brulants d'Iris glisser sur la peau de mon dos. Après un temps de réaction proportionnel à mon état d'éveil, j'intercepte sa main qui suit ma colonne vertébrale en saisissant son poignet.
Je lui jette un regard interrogateur par-dessus mon épaule, elle me fixe bizarrement. Puis la jeune fille se redresse à son tour et dégage son poignet de mon emprise.
— Qu'est-ce que tu veux ? je marmonne.
Elle ne répond pas et se rapproche de moi pour laisser tomber sa tête contre mon omoplate et entourer ma taille avec ses bras.
— Je peux venir ? demande-t-elle finalement.
Je fronce les sourcils, depuis quand Iris s'intéresse-t-elle au travail d'Amir et à celui de son frère ? Depuis quand a-t-elle envie de passer du temps avec nous ? Ça sent le plan foireux.
— Pourquoi ?
— J'ai pas envie de rester toute seule et j'ai rien à faire ce matin.
Je ne lui fais pas du tout confiance, et puis j'imagine déjà la tête d'Amir et même celle d'Arthur si je me pointe accompagné par notre pimbêche nationale.
— Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, demande plutôt à Maman si elle a envie de faire un musée ou une expo, il y a Kandinsky au Grand Palais. Je reviens à 14h pour aller voir Mohammed de toutes façons.
VOUS LISEZ
Ce qu'on laisse à nos mômes
Fanfiction"On est des produits d'nos environnements, nos mères auraient voulu qu'on grandisse autrement" Naël, Iris, Ilyes et Jade. Quatre destins liés depuis la naissance, Quatre parties d'une même histoire.