N A Ë L

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Salut !

Je crois que c'est moi qui démarre l'histoire incroyable que vous vous apprêtez à lire, il faut peut-être que je me présente.

Je m'appelle Naël Akrour, j'ai eu dix-huit ans le 26 mai et je suis le chouchou de toute ma famille.

J'ai toujours été vu comme "le grand". Celui qui doit veiller sur sa petite soeur, ses cousins. Celui à qui on demande d'aller chercher le pain et à qui on confie les missions les plus importantes.

À l'école, pas de problème, j'avais un an d'avance, étais premier de ma classe pendant toute ma scolarité et finis par intégrer une prépa littéraire. Mes parents se sont toujours demandé comment un tel cerveau avait pu naître de leurs gênes, mon père pense que ça vient de lui, je crois que non.

Une enfance plus qu'heureuse avec des parents tarés mais profondément aimants. Des dizaines d'oncles et tantes à la fois relous et géniaux, des cousins insupportables, une petite soeur, Ania, sympa, mais pénible. Enfin, je ne lui en veux pas, elle m'admire énormément et passe son temps à réclamer mon attention, quand elle n'est pas sans cesse à partager ses ragots avec Jade. Bref, j'ai toujours eu tout ce qui me fallait pour être parfaitement heureux.

On peut peut-être se dire que je suis un peu arrogant en lisant ces quelques lignes, mais j'ai surtout pris le parti de me présenter en toute honnêteté. La fausse modestie, comme dirait mon oncle, c'est un truc de victime.

Je suis sûr qu'une grosse partie d'entre vous se demande à quoi je peux ressembler. Selon les filles, je suis plutôt canon, selon mon cousin Ilyes, j'ai une tête de pédé. Bon. On passera sur la remarque à la fois homophobe, et suintante d'une virilité aussi relative qu'adolescente de mon cher cousin. Il ne faut pas trop lui en demander, il se prend pour une racaille. Ce qu'il appelle une "tête de pédé" ce sont des traits fins, un manque de barbe évident et des cheveux bruns bouclés qui me tombent devant les yeux sans arrêt. Ah, et le truc qui le gêne énormément, c'est que je ne me contente pas de choisir le premier jogging et maillot de football assorti en me réveillant le matin, que ma passion pour les nike reste assez mesurée et que je sois assez passionné par la littérature. Là, c'est trop pour lui, je suis un fragile.

Vous l'avez compris, entre Ilyes et moi, ce n'est pas l'amour fou. Je préfère Amir, son frère jumeau, il se prend moins pour un voyou et honnêtement, il est beaucoup plus intelligent. Et leur petite soeur, Nejma, même si c'est une sale peste.

Je vous parle de mes cousins depuis tout à l'heure, parce que ce sont les personnes, en dehors de mes amis de prépa, avec lesquels je passe le plus clair de mon temps. En fait nos parents ont une fâcheuse tendance à ne pas réussir à se séparer plus de 48h, c'est la même chose avec Ken et Clem. Je vous jure c'est une galère pas possible, je dois me coltiner cette pimbêche d'Iris qui croit se sentir vivre en s'inventant une vie d'adolescente dépressive et débauchée. Heureusement qu'Arthur, son frère est là pour élever le niveau.

Je vous parle de beaucoup de gens là, vous arrivez à suivre ?

Peut-être qu'un récapitulatif serait pas mal pour que tout le monde puisse saisir de qui je parle. Un arbre généalogique pour que vous compreniez mieux ?

Je peux faire ça pour vous, en revanche je vous mets juste ceux que je fréquente le plus, parce que sinon c'est un bazar...

Je peux faire ça pour vous, en revanche je vous mets juste ceux que je fréquente le plus, parce que sinon c'est un bazar

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Avec ça, vous devriez à peu près voir qui est qui. Vous avez un petit aperçu de ce que je considère comme ma "famille". En sachant quand même que j'ai quelques préférences. Par exemple, ma tante Maya, qui est l'une des personnes que j'aime le plus au monde, même si c'est un vrai dragon.

Et surtout, Violette.

Violette pour moi, c'est la femme idéale. Aucune ne lui arrive à la cheville, à part ma mère. Elle me gardait quand j'étais bébé et depuis, une complicité et une affection très particulière nous unissent. C'est sans doute la personne dans laquelle j'ai le plus confiance. J'aime bien son mari aussi, Deen, même si j'ai toujours éprouvé envers lui une pointe de jalousie. Pour moi, il a choisi la meilleure.

Enfin bref, je vous rassure tout de suite, je ne m'intéresse pas qu'aux femmes qui ont vingt ans de plus que moi. Même si j'avoue, les filles de mon âge me fatiguent.

Mais la reine pour ça, c'est Iris. Si vous avez suivi, c'est la fille de Ken et Clémentine. Je la déteste. C'est une grosse caricature de la fille pourrie gâtée qui pense que la drogue rend cool et que les fringues sexy rendent intéressante. Elle détruit tout autour d'elle avec ses crises et son attitude rebelle. Pourtant on s'entendait bien quand on était petits. Mais maintenant son meilleur ami, c'est Ilyes.

Voilà, vous comprenez, Ilyes et Iris se sont bien trouvés. Les parents n'en peuvent plus. Moi je passe mon temps à rouler dans Paris pour aller les récupérer ivres morts dans une ruelle ou en garde à vue.

Je vous rassure, ils me détestent aussi, parce que je suis « sage ». Mais moi, j'essaie juste de les protéger et de protéger la famille. Ça me fait mal au cœur de voir le mal qu'ils font à leurs parents. Alors que nos pères, nos mères, ont tout fait pour nous. On a grandi entourés d'amour, sans jamais manquer de rien, on a pas le droit de les décevoir.

Eux ils s'en foutent, ils veulent juste tester les limites de tout.

Enfin voilà, j'ai planté le décor, vous allez passer un petit bout de temps dans ma tête je crois. Si jamais vous avez une question, que vous ne comprenez pas un point de vue ou quelque chose que je raconte, interrompez moi, surtout n'hésitez pas, je suis plutôt sympa comme mec.

Je vous retrouve rapidement pour commencer cette histoire par son commencement : les dix-huit ans d'Iris.

Ce qu'on laisse à nos mômesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant