Chapitre 20. Toujours là

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Ils veulent nous voir morts, on est toujours là
Ils veulent nous voir morts, on est toujours là
Ils veulent nous voir morts, on est toujours là
Ils veulent nous voir morts, on est toujours là

Mon sac de sport sur l'épaule, je sors avec le sourire du club, adressant un petit signe à mes coéquipières.

Le coach est fier de mes progrès. Même si j'ai commencé le football plus tard que la majeure partie des filles qui jouent avec moi, grâce à mon niveau d'endurance, ma vitesse et ma bonne condition physique, je parviens à compenser mes lacunes techniques.

Le vent balaye quelques feuilles d'automne dans l'avenue je pousse un soupir en pensant au douloureux été que nous avons passé en famille. Je savais mes parents forts, mais sûrement pas à ce point.

Ma mère, sincèrement, je crois que c'est le genre de personne que l'on croise une seule fois dans sa vie. Elle nous porte tous.

Elle ne sera jamais connue pour ses actes de bravoure, son nom ne sera sûrement pas gravé au panthéon, il n'y aura sans doute pas sa biographie au milieu de celles des grands hommes, mais je peux vous garantir qu'elle vaut tout autant qu'eux.

Si je peux être le quart de ce qu'elle est, je m'estimerai déjà comme quelqu'un de bien.

Papa souffre, c'est évident, mais on l'a jamais autant aimé. Il faudra être patient, le seul remède c'est le temps.

Avec un peu de mélancolie je me dirige vers le métro pour rentrer, rien de prévu pour ce vendredi soir, mais ça me va.

Un sourire étire mes lèvres quand j'aperçois une silhouette à casquette adossée à la rambarde de la station.

Finalement j'ai peut-être quelque chose de prévu.

— Salut, qu'est-ce que tu fais là ?

Il me sourit et mon cœur vibre un peu, ça fait longtemps qu'on s'est pas vus. Depuis le 30 septembre, quand sa mère a été acquittée.

— Tu veux venir voir le match à la maison ?

Oh. C'est vrai qu'il m'avait promis un match.

— D'accord.

Il paraît satisfait par ma réponse, et c'est naturellement qu'il me prend la main pour rejoindre la BM garée un peu plus loin. Oh, Hakim lui prête sa voiture maintenant.

— C'était bien ton entraînement ?

— Oui, je progresse.

— Cool, faudra que je passe te voir jouer.

J'ai envie de sourire continuellement depuis que je l'ai retrouvé.

— Tu bossais pas aujourd'hui ?

— Non je suis allé signer mon nouveau contrat, Tom me prend en CDI. Il dit que je taffe bien.

Ça me fait tellement plaisir pour lui de savoir qu'il a trouvé sa voie, qu'il travaille et réussit par lui même.

— Tu aimes ce que tu fais au moins ?

— Ouais, sinon j'aurais pas signé. Ton père m'a dit de pas le faire si c'était parce que je savais rien faire d'autre et que ça faisait plaisir à tout le monde.

Oh il se sont vus.

— Tu l'as vu quand ?

— Mercredi, il est passé au garage pour sa bagnole. On a mangé ensemble le midi.

C'est égoïste si je me demande s'ils ont parlé de moi ?

Je me demande où en est Ilyes, je sens bien qu'il y a quelque chose en plus entre nous, je sais que je suis toujours amoureuse de lui, mais... C'est Ilyes. Et je sais pas comment lui en parler. Ces derniers temps on avait tous les deux besoin d'être avec notre famille.

Ce qu'on laisse à nos mômesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant