Le mimesis de ma vie

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Résumé : Deux acteurs, deux rôles. Un Paris dans le VII arrondissement, des amants en pleins pêché... une revisite du livre Bel-Ami de Guy de Maupassant. Et si ces deux acteurs vivaient la même chose ? Ce serait le mimesis de ce théâtres. 

- Julien, c'est à toi dans quelques secondes ! Alex, tant pis pour le maquillage, il est très beau au naturel ça fera l'affaire ne t'en fais pas ! Sarah, qui présente sa première revisite de théâtre arracha les pinceaux pleins de poudre à Alex, le maquilleur afin de tirer Julien vers l'entrée de scène où Maxime était déjà là, fin prêt à entrer dans la peau de Georges Du Roy.

Julien respira un grand coup et oublia tout, jusqu'à son propre nom, pour lui, endosser le rôle de M. De Marelle. Il avait désormais deux enfants, une femme, un travail et une maison dans le VII arrondissement du vieux Paris, cependant, il aimait un homme.

- Prêts pour la dernière représentation ? Interrogea Sarah.

- Mon amant ? Maxime fit une courbette exagéré en direction de Julien, un sourire en coin. L'autre sourit et hocha la tête.

- Alors en scène ! S'exclama Sarah.


Acte IV partie II

La place de la Trinité était presque déserte, sous un éclatant soleil de juillet. Une chaleur pesante écrasait Paris, comme si l'air de là-haut, alourdi, brûlé, était retombé sur la ville. Un chien se baignait dans la fontaine pendant que quelques personnes, assises sur les bancs du petit jardin rond regardaient l'animal avec envie.

Du Roy tira sa montre. Il n'était encore que trois heures. Il avait trente minutes d'avance.

Il riait en pensant à ce rendez-vous.

aparté de Du Roy : Les églises lui sont bonnes à tous les usages. C'est un abri pour les rencontres galantes avant les mariages, c'est une maison pour les sans abris et un cœur pour les sans amour, c'est un pardon pour les prêcheurs,... C'est une habitude que de se servir de la religion comme on se sert d'un en-tout-cas. S'il fait beau, c'est une canne ; s'il fait du soleil, c'est une ombrelle ; s'il pleut, c'est un parapluie, et, si on ne sort pas, on le laisse dans l'antichambre. Et l'humain sont des centaines comme ça, qui se fichent du bon Dieu comme d'une guigne, mais qui ne veulent pas qu'on en dise du mal et qui le prennent à l'occasion pour entremetteur.

Il marchait lentement le long du bassin ; puis il regarda l'heure de nouveau à l'horloge du clocher, qui avançait de deux minutes en avance sur sa montre. Elle indiquait trois heures cinq.

Il jugea qu'il serait encore mieux dedans ; et il entra.

Une fraîcheur de cave le saisit ; il l'aspira avec bonheur, puis il fit le tour de la nef pour bien connaître l'endroit.

Une autre marche régulière, interrompue parfois, puis recommençant, répondait, au fond du vaste monument, au bruit de ses pieds qui montait sonore sous la haute voûte. La curiosité lui vint de connaître ce promeneur. Il le chercha. C'était un gros homme chauve, qui allait le nez en l'air, le chapeau derrière le dos.

Il revint près de la porte, et regarda de nouveau sa montre. Il n'était encore que trois heures quinze. Il s'assit à l'entrée de l'allée principale, en regrettant qu'on ne pût pas fumer une cigarette. On entendait toujours, au bout de l'église, près du chœur, la promenade lente du gros monsieur.

Quelqu'un entra. Georges se retourna brusquement. C'était une femme du peuple, en jupe de laine, une pauvre femme, qui tomba a genoux près de l'autel, et resta immobile, les doigts croisés, le regard au ciel, l'âme envolée dans la prière.

L'amour n'a pas de genreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant