le nid des enmerdes

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- T'en as pas marre des fois ? Je sais pas, je vais probablement rester ici encore un bon bout de temps, on pourrait au moins faire semblant de s'apprécier non ? Adam leva les yeux au ciel.

- Rêve toujours tarlouze. Il jeta mon crayon, ce pourquoi j'étais venu à la base, dans le couloir avant de m'intimer d'un signe de tête brusque de sortir de sa chambre. Je soupirai avant de prendre la direction de ma propre chambre, me baissant au passage pour récupérer mon crayon. À peine eus-je passé le seuil de ma porte que la voix d'Adam arriva à mes oreilles. "La porte imbécile !" Je revins alors sur mes pas afin de fermer cette foutue porte non sans recevoir un regard glacial de mon... colocataire d'infortune.

Enfin de retour dans ma chambre, je me laissai tomber sur ma chaise de bureau, regardant mes feuilles de cours d'un oeil lasse, j'en avais pas encore terminé. Puis mes yeux dévièrent vers le portrait bien en évidence à ma droite ; mes parents et moi, âgé d'à peine douze ans. Cette photo à été prise quelques minutes seulement avant le drame, ne vous méprenez pas, ce n'était qu'un banal accident de voiture. J'avais par la suite été trimballé de familles d'accueil en famille d'accueil jusqu'ici ; avec Adam et Iris et ce, depuis presque un an. L'accident s'est passé il y a déjà cinq ans et pourtant... je n'arrive pas à tourner la page. En fin de compte, qui pourrait faire une croix sur ses parents et appeler une autre femme maman comme me l'avait proposée Iris ? Personne. Un soupir passa à nouveau mes lèvres ; allez, au boulot !

Un point dans ma nuque me fit frissonner, je me sentais... observé, en me retournant je découvris Adam, appuyé nonchalamment au chambranle de la porte de ma chambre qui me regardait.

- Oui ? Lui fis-je.

- Maman a dit que le repas était prêt. Son visage ne trahissait aucune émotion et sa voix était froide comme si ça lui coûtait de venir me voir, je retins un soupir et lui répondis.

- Dis à Iris que j'arrive dès que j'ai finis ma chimie. Et sans un regard de plus, il tourna les talons pour s'en aller. Et encore, là, il avait été gentil. Pas de tapette, de tarlouze, de pédé et j'en passe. Je terminai mon exercice et rejoignis Iris et Adam en bas, déjà en train de manger. Je m'assis face à une assiette fumante pleine de lasagne.

- Ho, merci Iris ça à l'air délicieux. Elle me sourit et je vis du coin de l'œil Adam lever les yeux au ciel. Je l'agace, comme d'habitude ai-je envie de préciser.

- Alors ton évaluation de maths ? Demanda la femme basanée aux longs cheveux bruns ondulés.

- Très bien, j'ai un bon pressentiment. Elle rit.

- T'en avais déjà un et t'as fait un 1.7 mon chou. (En Suisse, la meilleure note est 6 et la pire est un 1) Je cachai rapidement mon malaise derrière un sourire, c'était un surnom qu'avait l'habitude de me donner ma mère. Je ris faussement et avouai que c'était vrai.

- Bon, et sinon, à part ces évals ? Qu'est-ce qu'il se passe dans votre lycée ?

- On est pas dans le même lycée maman. Grogna Adam. En faites on est dans le même lycée mais les élèves des trois premières années sont dans un bâtiment, dont moi alors que ceux de dernières, comme Adam, sont dans un bâtiment plus petit et un peu à l'écart, de ce fait on ne se voit que très peu là-bas.

- Alors, que se passe-t-il dans vos lycées ? Répéta-t-elle en appuyant sur le pluriel du déterminant possessif.

- Rien. Lâcha-t-il.

- J'aime ton éloquence mon chéri. Je retins un ricanement. Et toi Lucas ?

- Ho hé bien, on a accueilli un nouveau qui s'appelle Matt et apparemment il y aura encore une nouvelle la semaine prochaine. M'exclamai-je.

L'amour n'a pas de genreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant