Déchu

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Elle est si belle. Belle à en faire damner Lucifer, notre ennemie suite à sa parjure. Belle à en détourner Dieu de sa foi. S'il l'avait vu il aurait compris Dieu, il ne m'aurait pas jetée dehors comme il l'a fait, il ne m'aurait pas déchue. Moi, Gabrielle, archange de Dieu... dans un passé proche.

Assise sur le toit de l'immeuble d'en face, je l'observe dans sa chambre, qui tourne et effectue de petits pas de danse, je devine qu'elle chante à ses lèvres qui s'agitent mais je n'entends pas sa voix malheureusement. Je détourne les yeux pour regarder le ciel, j'observe les nuages qui se déplacent lentement, les oiseaux qui semblent être si loin, le soleil encore plus et la lune, fin croissant à l'opposé de son vis-à-vis que représente l'astre solaire semble malade. Je n'avais jamais vu le ciel sous cet angle, c'est beau, vraiment beau. Désormais, le soleil descendait à l'horizon, teintant d'une douce nuance de pourpre le ciel d'un bleu noircissant. Dans quelques minutes il commencerait à se noyer dans son sang et dans une heure sa mort aurait laissée place à la nuit étoilée.

Je me recroquevillai sur moi même, entourant mon corps à peine vêtue avec sa longue robe blanche de mes ailes, la chaleur m'envahit aussitôt, j'agitai rapidement les doigt pour tresser mes longs cheveux blonds avant de me coucher sur le sol, une aile me servant de matelas. Le someil m'envahit et je rêvai, je rêvai de mon retour dans les cieux, avec elle à mon bras. Mes amis me regarderaient de nouveau sans honte et ma famille me sourieraient, heureuse que je sois de retour. Mais en ouvrant les yeux le lendemain, un frisson m'envahit, ce n'était qu'un rêve. Une foutu rêve. En réalité j'avais été déchue, abandonnée sur Terre et oubliée de tous.

J'ouvris juste à temps les yeux pour apercevoir le soleil sortir de sa cachette, derrière les montagnes. J'écoutai attentivement le bruit des oiseaux qui gazouillaient, c'était magnifique. Je me relevai, secouant un peu mes ailes endoloris, quelques plumes d'un blanc immaculé tombèrent doucement à mes pieds avant de détacher mes cheveux pour les laisser flotter, m'envolant en faisant attention que personne ne me voit, je me posai doucement à terre et m'approchai de la porte de son immeuble. Mais en arrivant devant, mon regard croisa mes propres yeux dans un reflet.

Mes yeux avaient la particularité d'avoir cette couleur aux milles tons qui représente bien souvent la mer mais pour moi, ils représentaient le ciel, mon monde. Ils représentaient le ciel, océan infini où l'on pouvait s'égarer pendant mille ans sans jamais passer deux fois au même endroit. 

Point de vue externe

Quand elle se fâchait, son regard vous emmenait dans l'espace, au milieu de planètes qui valsent et d'étoiles qui font briller cette étendue d'un bleu si foncé qu'il semblait noir. Mais quand elle souriait, elle vous réservait un magnifique bleu clair tel un ciel dégagé où l'on s'attendait à tout instant à croiser des oiseaux s'envolant pour la liberté. Ce doux ciel avait vite été remplacé par un champ de bataille où Zeus et Poséidon s'affrontaient sans pitié, une guerre qui avait un impact monstre sur elle, les fissures n'étaient pas visibles mais l'on devinait ses blessures à son regard envahit par des vagues de tristesse et des éclairs de colère contre l'injustice qui la frappait. Mais là, les éclairs se plantaient directement dans son cœur comme des pieux aiguisés, et les vagues noyait petit à petit son organe vital. Son cœur mourrait, torturé et déchiré entre ces choix. Famille ou Amour ? Amis ou nouvelle vie ? Ciel ou Terre ? Anges ou humains ? Ou plus précisément ; ange ou humaine ?

Car non, ce n'était pas parce qu'elle aimait les filles qu'elle se retrouvait là, les humains le criaient à tort, que Dieu déteste les homosexuelles, si c'est les femmes qu'elle aimait, c'est que Dieu l'avait choisi, il avait pris la peine de comprendre ce qui serait le mieux pour son coeur et il avait compris, compris que son coeur était trop faible pour supporter la brutalité d'un homme, que la douceur d'une femme lui irait mieux. Alors non, ce n'est pas pour ça que Gabrielle était là, c'est parce qu'elle était tombée amoureuse d'une humaine. Humains qui ne doivent sous aucun prétexte voir ses ailes, et quand on est amoureux, on ne gère plus son corps, son esprit et son coeur, c'est bien connu.

Point de vue de Gabrielle

Je ne pouvais choisir entre cette... mon humaine et les anges. Mon coeur avait déjà décidé et de toute manière alors je respirai doucement et sonnai. Le bip qui retentit me fit sursauter mais je m'empressai d'ouvrir la porte et de monter les escaliers, redoutant la cage de fer opprimante. Je toquai doucement à la porte de l'appartement et elle s'ouvrit sur une beauté divine, elle ne pouvait être que ça, divine, avec ses cheveux noirs corbeaux, sa peau pâle, son petit nez constellé de minuscule tâches qui ressemblaient à des étoiles et ses yeux verts émeraude. Je fus éblouie par son sourire et ensorcelée par sa voix lorsqu'elle me demanda qui j'étais.

J'avais beau être une ange. Elle était mon ange.


Petit chapitre que je viens de m'amuser d'écrire en deux heures de chimie XD J'espère que ça vous plaira tout de même.

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L'amour n'a pas de genreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant