Le lendemain, l'humeur générale de la Colonie des Sang-Mêlés était plus légère. Bien sûr, nous avions tous perdu des amis, des frères, des sœurs. Mais nous avions gagné la bataille contre Gaia, nous avions droit de fêter ça.
J'essayais tant bien que mal de me remettre de la mort de Leo. Je savais qu'il n'aurait jamais voulu que je me morfonde à cause de lui. Il aurait voulu que je continue ma vie, comme j'aurais voulu qu'il continue la sienne si j'étais morte avant lui.
La journée est passée vite, contrairement à celles des derniers mois. Entre les romains et les grecs qui montaient le camp de fortune des légions, les guérisseurs du bungalow d'Apollon qui s'évertuaient à soigner tout le monde – l'infirmerie était pleine –, nous n'avions que très peu de temps pour nous apitoyer sur notre sort.
Lorsqu'est venu le soir, nous nous sommes tous réunis autour du feu de camp, grecs et romains, anciens ennemis devenus amis. La Colonie avait toujours été bondée l'été, aujourd'hui cette impression était encore plus renforcée. Nous étions des centaines de pensionnaires, tous réunis, riant les uns avec les autres comme si nous nous connaissions tous depuis des années. Même moi, j'avais retrouvé le sourire. Je n'oubliais pas Leo, loin de là, mais la bonne humeur des demi-dieux était contagieuse.
Dans les rangs, l'entraîneur Gleeson Hedge criait à qui voulait l'entendre qu'il était fier de son petit garçon. Mellie, la nymphe de nuages, semblait fatiguée mais néanmoins satisfaite. J'étais étonnée de voir Clarisse Larue aux côtés de la famille Hedge, comme un garde du corps personnel. J'avais toujours pensé que cette fille était le diable incarné, alors pourquoi aurait-elle protégé quiconque que ce soit ?
Et puis est venu le temps des offrandes. Ça faisait une éternité que je n'en avais plus fait, à cause de mon voyage à bord de l'Argo II. Aussi, j'ai jeté une brochette dans le feu en priant non pas mon père mais Hadès, seigneur des Enfers.
– Hadès, mon oncle..., ai-je chuchoté. Aide-moi, je t'en prie... Si tu croises Leo aux Champs Élysées, dis-lui que je l'aime.
Lorsque tout le monde a eu jeté dans le feu ses offrandes et prononcé ses prières, nous nous sommes rassis. Chiron a porté un toast.
– De toute tragédie naît une force nouvelle. Aujourd'hui, nous remercions les dieux pour cette victoire. Aux dieux !
Nous avons repris en choeur :
– Aux dieux !
Mais je sentais que l'envie n'y étais pas. Nous avions perdu tant de proches pour sauver les dieux, pourquoi fallait-il les remercier ?
– Et aux nouvelles amitiés, a ajouté Chiron avec un sourire malin.
Cette fois, nous avons repris son toast avec beaucoup plus d'entrain, grecs comme romains.
Bien sûr, nous n'avons pas dérogé à la coutume. Il a fallu chanter les chansons du feu de camp, à commencer par Mamie met son armure, ainsi que toutes les autres. Je n'arrivais pas à mettre une autre émotion que de la tristesse dans mes paroles, car le souvenir de Leo se plaignant qu'il n'aimait pas chanter revenait sans cesse à ma mémoire.
À côté de moi, Percy posait sa main sur mon épaule à intervalles irréguliers, comme pour me prouver que quoi qu'il arrive, il était là. Ça me réchauffait le cœur, un peu.
Assis de l'autre côté, Nico se tenait à une distance raisonnable de moi, même si sa présence me rassurait. Il m'avait tant aidée, à me sociabiliser, à rester forte quand Percy avait disparu... Il était la première personne à qui j'avais parlé de mes doutes quant à mes sentiments envers Leo, juste avant le début du voyage. Je lui étais redevable, bien plus qu'il ne l'imaginait.
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Le Feu et l'Eau
FanfictionJe m'appelle Mila Brown, j'ai 15 ans. Je suis la sœur (demi sœur, en fait) du grand héros de la guerre contre Cronos, j'ai nommé : Percy Jackson. Mais ce dernier a disparu, ne laissant aucune trace, tandis que 3 nouveaux sang-mêlés débarquent à la C...