Le Feu et l'Eau

25 ans plus tard...

/!\ Petite note de début de chapitre : cet épilogue est dédié à mes deux belles-filles, Amarok_Lykos13 et Yell-AaA Parce que c'est sur cette fiction qu'on s'est rencontrées mes jolies ! J'vous aime ❤️ /!\

    – Maman ! Maman !

    J'ai levé les yeux de mon livre pour me retrouver face à une petite fille de dix ans aux longs cheveux bruns et bouclés et aux yeux couleurs d'océan. Ma fille.

    – Oui, Es ?

    – Y a Enzo qui arrête pas de parler fort, j'arrive pas à dormir !

    J'ai soupiré longuement en me prenant le front entre les doigts, à moitié exaspérée par cette enfant et ces airs un peu trop prononcés de Leo.

    – Espérenza, tu peux m'expliquer pourquoi tu veux dormir à trois heures de l'après-midi ?

    – Ben ce soir c'est le réveillon du nouvel an, et je veux pas être fatiguée.

    Nouveau soupir de ma part. D'accord, visiblement il allait falloir que j'aille demander à mon aîné de parler moins fort, sinon elle ne me lâcherait pas.

    J'ai posé mon livre sur le canapé et me suis levée, me dirigeant machinalement vers l'étage. C'était là que se situaient les chambres.

    En m'approchant de celle d'Enzo, voisine de celle d'Espérenza, je me suis aperçue que la porte était entrouverte. Je m'apprêtais d'ailleurs à frapper lorsque j'ai entendu un morceau de la discussion que mon fils semblait avoir au téléphone :

    – Mais non, Amy, c'est pas ça ! Je sais bien... Mais... Oui, je vais demander ! Non... Non, y a rien de sûr. Amy, tu sais comment c'est chez moi. D'accord, d'accord, j'y suis peut-être pour quelque chose, mais quand même... Oui, oui chérie, je vais demander. À tout à l'heure.

    Je n'aimais pas écouter aux portes, aussi ai-je tapé avant d'entrer. Enzo, ressemblant trait pour trait à son père, se tenait debout dans la pièce, son portable à la main.

    – Un problème avec Amelia ?, ai-je demandé en souriant doucement.

    – Elle voudrait que j'aille vers le réveillon du nouvel an avec elle...

    J'ai poussé un soupir. La dernière fois que j'avais autorisé mon fils à aller à une fête chez des amis, quelques mois plus tôt, il avait disparu pendant deux jours entiers avant de revenir de je-ne-sais-où comme une fleur. On s'était beaucoup inquiétés, sa petite amie aussi. La seule différence c'est que moi je l'avais puni pour éviter qu'il recommence.

    – Écoute, maman... Je sais que je suis pas toujours un garçon modèle, mais ce qu'il s'est passé la dernière fois... Je m'en veux, vraiment. Je sais que j'aurais jamais dû m'enfuir comme ça sans vous prévenir, papa et toi, ou même Amy. Mais... J'ai compris la leçon. Je ne recommencerai pas, je te le promets.

    J'ai souri à mon aîné.

    – Je te crois. Et tu peux aller fêter le nouvel an avec Amelia, à condition que tu sois rentré demain à midi. Il faut qu'on aille à la Colonie, tu le sais.

    Enzo a hoché la tête.

    – Merci !

    Et il a disparu par la porte ouverte de sa chambre. Quant à moi, je priais silencieusement les dieux pour qu'il soit sage, qu'il ne fasse aucune bêtise, pour lui comme pour les autres. Quel mauvais exemple il avait donné à son frère cadet !

    Heureusement pour nous, ce dernier n'avait pas suivi les pas de son grand frère. Il n'avait jamais fugué sans aucune raison, il n'avait jamais fait l'école buissonnière. Les deux benjamins de la famille étaient beaucoup plus sages que l'aîné.

    – Bonjour Mila, a fait une voix me sortant de ma torpeur.

    J'ai sursauté et me suis tournée vers la porte. Dans le couloir se trouvait Tessa, la petite amie de Stiles. Il l'avait invitée à passer l'après-midi à la maison.   

    J'aimais beaucoup Tessa, tout comme j'aimais beaucoup Amelia. Je savais que mes fils avaient choisi des filles courageuses et gentilles. Amélia calmait Enzo, et Tessa renforçait le caractère de Stiles. Ils se complétaient entre eux.

    Leo aussi appréciait beaucoup les filles, même s'il n'en loupait jamais une pour les mettre mal à l'aise. J'aurais pensé qu'avec Héphaïstos et Poséidon nous surveillant dans notre jeunesse, il se rappellerait à quel point c'est énervant pour un jeune d'avoir un père sur le dos. Mais nos fils ne semblaient pas lui en vouloir, de même que nos belles-filles.

    La seule chose qui faisait peur à mon idiot de mari, cependant, c'était de voir sa petite fille grandir trop vite. Il était heureux que les garçons soient grands, qu'ils aient trouvé chaussure à leur pied, mais il avait peur de voir son Espérenza trouver quelqu'un aussi. Certes, elle n'avait que dix ans, elle était jeune, mais il viendrait un jour où elle aussi deviendrait grande. Ça le terrifiait.

    Quant à Espérenza, la seule chose qui la préoccupait dans nos histoires de famille était de savoir si elle pouvait considérer Amelia et Tessa comme ses vraies sœurs. Bien sûr qu'elle le pouvait, je les considérais moi-même comme mes filles et elles se considéraient entre elles comme des sœurs.

    En quelque sorte, nous formions une famille unie. Une famille normale. À ça près que nous devions nous battre contre des monstres mythologiques et rendre service à des dieux égoïstes.

    Percy avait fini par accepter que Leo et moi soyons ensemble – peut-être qu'avoir essayé de le noyer dans du sable avait dû jouer en ma faveur –, nous avions fondé la famille que nous rêvions d'avoir. En soi, notre vie n'était pas parfaite mais c'était la nôtre. Et je ne l'aurais changée pour rien au monde.