Le Feu et l'Eau

Chapitre 44 (le grand retour !)

Salut les pingouins 🐧 ! Non vous ne rêvez pas, je suis bel et bien de retour, plus en forme que jamais ! J'ai réussi à me sortir du tourbillon de noirceur dans lequel j'étais, et je peux me considérer comme plutôt bien remise de cet épisode. Je reprends donc la publication là où je l'avais laissée, avec ce nouveau chapitre tout beau tout neuf ! J'espère que vous aimerez !

J'vous aime 💖

Axelle

PS : je reprends avec la publication d'un chapitre par semaine

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    À présent, j'étais assise autour de la table de réunion en compagnie des autres héros. Depuis que Nico, Reyna et Hedge avaient quitté le navire, le guéridon de Leo ne cessait de faire hurler son hologramme à l'effigie du satyre.

    Leo est alors entré en souriant. Nous avions pris la peine de ne pas arriver en même temps pour ne pas laisser paraître quoi que ce soit. Mais il était dur de cacher au reste de l'équipage les cloques qui ornaient nos lèvres à tous les deux. Je m'étonnais même que personne n'ait encore remarquer. Contrairement aux fois d'avant, elles n'avaient pas disparu.

    – Quoi de beau, les potos ?, a claironné le brun. Des brownies ? Je dis oui !

    Je lui en ai tendu un qu'il a pris dans ses mains en me remerciant d'un signe de tête.

    Il s'est assis à la seule place restante, soit à l'autre bout de la table – décidément, Percy me surveillait vraiment de très près ! – tandis que Jason commençait à énoncer le plan :

    – Alors... Nous allons stationner dans l'air en jetant l'ancre aussi près que possible d'Olympie.

    Il a grimacé et a changé de position, signe que sa plaie le faisait souffrir.

    – C'est un peu trop dans les terres à mon goût, a-t-il continué, environ à huit kilomètres de la côte, mais on n'a pas le choix. D'après Junon, il faut qu'on trouve la déesse de la victoire et euh... qu'on la maîtrise.

    – Maîtriser la victoire ? Et comment on va pouvoir faire ça ?, ai-je demandé d'un ton innocent.

    Les autres ont haussé les épaules.

    – Je veux bien me battre contre une déesse, à l'occasion, a dit Percy, mais je croyais que Niké était du bon côté ? Moi perso, j'aime bien la victoire. Je m'en lasse jamais.

    J'ai levé les yeux au ciel. Évidemment, quel crétin ! Parce qu'il pensait sincèrement que quelqu'un aimait perdre ?

    – Oui, moi aussi je trouve ça bizarre, a renchéri Annabeth. Je peux comprendre que Niké se trouve à Olympie, berceau des Jeux olympiques. Les athlètes lui faisaient des sacrifices. Les grecs et les romains l'ont vénérée sur ce site pendant deux mille deux cent ans, c'est bien ça ?

    Frank a hoché la tête.

    – Presque jusqu'à la fin de l'empire romaine. Les romains l'appelaient Victoria, mais c'est pareil. Tout le monde l'aimait. Qui ne souhaite pas gagner ?

    Qu'est-ce que je disais ?

    – Je ne comprends pas bien pourquoi il faudrait qu'on la maîtrise.

    – Tout ce que je sais, a marmonné Jason, c'est qu'Antinoüs, la goule, a dit : Victoire sévit en Olympie. Et Junon nous a avertis que nous ne pourrions jamais mettre fin au conflit entre grecs et romains si nous ne commencions pas par battre la victoire.

    – Comment bat-on la victoire ?, a demandé Piper, reformulant ma question. On dirait une énigme.

    Elle s'est frotté le menton d'un air songeur.

    – Et vous vous rappelez comment sont ses enfants à la Colonie des Sang-Mêlés ?, a lancé Leo.

    – Bien vu, a dit mon frère. C'est vrai que les gars du bungalow dix-sept ont un esprit de compétition de dingue. À Capture-l'Étendard, ne le prends pas mal, Frank, mais ils sont pires que les Arès.

    – Tu veux dire que Niké a sa face sombre ?, a demandé le romain sans sembler se formaliser de ce que venait de dire Percy.

    – Ses enfants, en tout cas, c'est certain, a répondu Annabeth.

    C'était clair. Je n'avais jamais eu à me frotter aux enfants de Niké, parce que je ne participais pas vraiment aux jeux, mais ils avaient la sale réputation d'être hyper compétitifs.

    – Ils ne refusent jamais un défi, a continué la fille d'Athéna. Il faut qu'ils soient numéro un en tout. Si leur mère est aussi speed qu'eux...

    – Waouh !, a coupé Piper, l'air de ne pas en croire ses yeux. Les dieux sont tous déchirés entre leurs personnalités grecque et romaine, d'accord ? Alors si c'est le cas de Niké, étant la déesse de la victoire...

    – Elle doit être vraiment déchirée, a terminé Annabeth. Elle doit vouloir qu'un côté ou l'autre l'emporte pour pouvoir déclarer un vainqueur. Autrement dit elle doit être littéralement en conflit avec elle-même.

    Ça prenait tout son sens, en effet. Et le fait de la battre prenait tout son sens également. Il ne s'agissait pas de la battre au sens littéral du terme, mais plutôt de se débrouiller pour régler ce conflit entre ses deux personnalités.

    – Mais on ne veut pas qu'un côté l'emporte sur l'autre, a soupiré Hazel. Il faut que nous arrivions à réunir les grecs et les romains dans la même équipe.

    – C'est peut-être ça le problème, a enchaîné Jason. Si la déesse de la victoire sévit, déchirée entre son côté grec et son côté romain, elle pourrait bien nous empêcher de rassembler les deux camps.

    Autrement dit, si nous ne réglions pas ce problème, ce serait la guerre non seulement contre Gaia, mais également entre le Camp Jupiter et la Colonie des Sang-Mêlés.

    – Elle est peut-être comme Arès, a suggéré Percy d'un ton grave. Ce type est capable de déclencher une bagarre rien qu'en entrant dans une pièce pleine de monde. Si Niké dégage des vibrations de compétition, elle pourrait sérieusement accentuer la rivalité entre grecs et romains.

    – Tu te souviens de cette vieille divinité marine qu'on avait rencontrée à Atlanta, Phorcys ?, a demandé Frank. Il disait que les plans de Gaia avaient toujours plusieurs niveaux. Ça pourrait faire partie de la stratégie des géants, de nourrir la division entre les deux camps, de nourrir la division entre les dieux. Si c'est le cas, on ne peut pas laisser Niké nous monter les uns contre les autres. Il faudrait qu'on envoie à terre un groupe de quatre : deux grecs et deux romains. L'équilibre de notre équipe pourrait contribuer à maintenir le lien.

    S'en est suivi un débat pour savoir qui irait. Nous sommes tombés d'accord sur la combine Poséidon-Héphaïstos-Arès-Pluton, mais restait à savoir qui de Percy ou de moi allait descendre. J'aurais bien aimé partir avec Leo, mais je ne me sentais pas encore assez forte. Après tout, je venais de me réveiller le matin même d'un coma artificiel. De plus, même s'il semblait avoir changé, j'avais toujours un peu de mal à apprécier Frank, et Niké pourrait jouer de ça. Alors, j'ai regardé Percy, Leo, Hazel et Frank descendre du bateau et s'enfoncer dans les terres.

    Quand ils sont revenus, ils ont embarqué la déesse de la victoire, ligotée et bâillonnée, dans les écuries. Puis le bateau est reparti vers Pylos, afin de récupérer un poison mortel destiné à être pris comme ingrédient pour le remède du médecin. J'avoue que je n'avais pas vraiment suivi pendant que les quatre racontaient leurs péripéties, et j'avais vaguement compris que le remède du médecin servirait à sauver une personne morte.

    À présent, j'étais allongée dans ma cabine, passant lentement ma langue sur les cloques de mes lèvres. Comme elles ne semblaient pas vouloir disparaître d'elles-même, cette fois, je me suis levée et je suis sortie dans le couloir en direction de l'infirmerie. Un peu de nectar ne pourrait pas me faire de mal.