Chapitre 49

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Heyy les pingouins ! Et voilàààà je reprends du service pour de bon, alors voilà ce nouveau chapitre, j'espère que vous aimerez !

Est-ce vraiment utile à ce stade de préciser combien je vous aime ?

Axelle

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– CRÈVE !

Le satyre Gleeson Hedge, sa batte de baseball en main, a donné un coup sur le crâne de son adversaire. Ce dernier était grand, musclé, et avait une peau parfaitement bronzée. Il était plutôt beau gosse, si on aimait les garçons aux yeux de bronze, prothèses créées par Héphaïstos pour Orion.

Au même moment, Nico Di Angelo a tranché les cordes de l'arc que tenait le géant, cordes qui lui ont ricoché sur le nez. Il a lâché son arme en poussant un rugissement tandis que de l'ichor lui coulait sur le visage.

– Viens !

Thalia Grace a attrapé Reyna violemment, tandis qu'une autre fille lui criait :

– Pars avec elle ! Il faut que tu partes ! TOUT DE SUITE ! Je vais retenir Orion le plus longtemps possible.

– Ta sœur a raison, a renchéri la chasseresse. Tu dois partir.

Il en coûtait visiblement beaucoup à Reyna d'obéir, pourtant lorsque Nico et Hedge se sont approchés, elle a été obligée de se résigner.

– Nico, a-t-elle cependant lancé, tu as un look...

– Pas un mot sur ma chemise, l'a coupée le fils d'Hadès. Je t'interdis.

Et de fait, lui qui ne portait que du noir depuis des années, il était vêtu d'une chemise à fleurs hawaiienne. Autant dire que ce n'était pas du tout son style.

– Mais pourquoi êtes-vous venus me chercher ?, a demandé Reyna en fronçant les sourcils. Vous auriez pu partir indemnes. C'est moi que le géant traque. Si vous étiez partis...

– Je t'en prie, cocotte, l'a interrompue le satyre, et la prêteur a grimacé comme si elle était agacée d'être toujours coupée. On n'allait pas partir sans toi. Maintenant tirons-nous de...

La fin de la phrase est morte sur ses lèvres. Devant le petit groupe, au balcon de ce qui ressemblait à une belle maison ancienne, se trouvaient des fantômes et ils semblaient tous en vouloir à Reyna. Cette dernière s'est écroulée, comme affaiblie, et Thalia et Nico ont été obligés de la soutenir pour s'enfuir.


Je me suis réveillée en sursaut, allongée dans mon lit, dans ma cabine. J'aurais pu me poser bien des questions sur mon rêve – pourquoi Nico était affublé d'une telle chemise ? Reyna avait-elle vraiment une sœur ? Étaient-ils vraiment poursuivis par Orion ? –, cependant j'ai senti que quelque chose clochait. J'ai donc bondi sur mes pieds, après avoir pris Alétheia sur ma table de chevet. Et de fait, quelque chose clochait bien.

Le bateau gîtait avec violence d'un côté, puis de l'autre. Pour moi qui étais fille de Poséidon, ça ne posait pas vraiment de problème, mais je n'ai pu m'empêcher de penser à Hazel et son mal de mer.

J'aurais presque pu croire que nous étions simplement pris dans le mauvais temps maritime, si je n'avais pas su qui nous étions et pourquoi nous nous trouvions là.

– TU PEUX FAIRE MIEUX, TEMPÊTE ! DONNE-MOI UN CENT DIX POUR CENT !, a braillé Niké depuis les écuries.

Je l'avais presque oubliée, celle-là. Chaque fois que j'étais descendue voir Moana ces deux derniers jours, elle était restée étrangement silencieuse. Pourtant, la voilà qui hurlait à en perdre la voix, tandis que l'Argo II tanguait dangereuse, visiblement pris dans la tempête.

Je suis montée sur le pont tant bien que mal, me tenant aux murs pour ne pas tomber à chaque pas. Et le spectacle que j'y ai découvert m'a retourné l'estomac.

Les voiles étaient en lambeaux, des vagues immenses arrachaient les arbalètes, des éclairs illuminaient le ciel noir avec fracas. Un gorille – sans doute Frank – tentait de déblayer les gravas, tandis que Leo se cognait à son tableau de bord à intervalles réguliers. En même temps, on n'avait pas idée de s'y attacher avec un élastique, il faudrait que je le lui rappelle !

Piper et Annabeth se débrouillaient pas mal, et Jason, le teint verdâtre, se tenait juste à côté de moi. Le seul que je ne voyais nulle part, c'était mon idiot de frère. Et puis j'ai levé les yeux et je l'ai aperçu.

Placé sur le mat, il se démenait pour empêcher le navire de se renverser, poussant dans la direction opposée de celle des vagues pour stabiliser la coque.

Alors que Jason se dirigeait en clopinant vers Percy, je lui suis passée devant et j'ai rejoint mon frère. Le fils de Jupiter nous a rejoint quelques secondes après, mais malgré nos cris, nous n'arrivions pas à nous entendre les uns les autres, à part quelques mots.

Percy a mimé un plongeon à Jason, et j'ai aussitôt compris son plan. Il voulait s'occuper de la créature qui levait la tempête, au fond de l'océan. Comme les deux garçons semblaient du même avis, je me suis placée devant eux, le plus proche possible de mon frère.

– Je viens avec toi, ai-je dit en essuyant le regard noir de mon frère.

Grâce à notre proximité, nous pouvions nous entendre parfaitement.

– C'est hors de question !, a-t-il répliqué avec colère.

Je me suis retenue de lui tirer la langue, cette attitude étant clairement puérile, surtout dans cette situation.

– Je t'ai pas demandé ton avis, me suis-je contentée de répondre en haussant les épaules.

Comme je m'approchais du bastingage, Percy a hurlé :

– MILA BROWN, UN PAS DE PLUS ET JE T'ÉTRIPE !

J'ai souri d'un air que j'espérais provocateur.

– VIENS ME CHERCHER, CERVELLES D'ALGUES !

Je savais que c'était traître de ma part d'utiliser le surnom que lui donnait Annabeth, mais je m'en fichais. J'en avais juste marre qu'il essaie de me surprotéger, alors que je faisais partie de cette guerre qu'il le veuille ou non. J'étais la Huitième, ça ne me plaisait pas mais c'était comme ça, je ne pouvais pas changer le destin.

Il n'y a pas si longtemps, avoir réalisé une telle chose m'aurait poussée à me renfermer. J'aurais fait ce que j'avais toujours fait, laisser la peur m'envahir. J'avais un passé plus sombre que la plupart des demi-dieux, et trop souvent je l'avais laissé me hanter.

Mais aujourd'hui, j'avais changé. Tout ça ne dépendait pas seulement de moi, je n'étais pas la seule concernée. Si Nico, Reyna, Hedge et les Chasseresses se battaient de leur côté, si les demi-dieux de l'Argo II se préparaient à un combat face aux géants et peut-être même à Gaia elle-même, je n'avais pas le droit d'être faible.

L'ancienne Mila Brown était morte et enterrée, il était temps que la nouvelle sorte de sa coquille. Je devais me battre pour ceux que j'aimais, pour le monde tel que je le connaissais. Je ne pouvais pas être égoïste. J'avais été choisie par les Parques, et je devais en assumer les conséquences. Pour Leo. Pour Percy et Annabeth. Pour Nico, Piper, Hazel, Jason, et tous les autres. Il y avait une raison pour que les Parques me choisissent moi. Et je comptais bien m'en montrer digne.

Le Feu et l'EauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant