Tous les conseillers municipaux étaient réunis à la mairie pour une réunion de crise. Marietti avait été très affecté, il était arrivé sur les lieux à peine une heure après le début de l'incendie et avait vu plusieurs caravanes en flamme. Il ne l'avait avoué a personne, mais le feu était l'une de ses plus grandes phobies. C'était donc Adam qui menait la réunion.
— Bon, lança-t-il alors que tous les adjoints avaient pris place autour de la table de la salle de réunion, on a deux axes, le premier c'est de s'occuper de ces familles qui ont pour la plupart tout perdu et le second c'est d'identifier les coupables.
Certains hochèrent silencieusement la tête, mais Gilles Pardat pris la parole.
— Benassya, lança-t-il, faut pas aller les chercher loin, les coupables, hein.
Un murmure parcouru la salle de réunion. Tous savaient le ressentiment qu'entretenait Pardat à l'égard d'Adam, le poste de premier adjoint aurait dû lui revenir, c'était un ami de longue date de Marietti, mais le maire lui avait finalement préféré Adam.
— Ça veut dire quoi, ça, Pardat ? répliqua Adam.
Il eut un sourire mauvais, au fond Adam Benassya n'était qu'un gamin, loin, très loin d'être rodé à la politique.
— Que ça n'étonnerait personne que ça soit les gitans eux même qui aient allumé le barbecue.
Adam secoua la tête, mais comment pouvait-on penser une chose pareille, et le dire publiquement.
— Les assurances, ça te parle Benassya.
La mâchoire d'Adam, déjà crispée, se contacta davantage. Il n'aimait rien dans le discours de Pardat, ni le fond, ni la forme.
— Les assurances ? Vu la vie que mène les gitans ils ont sûrement que les assurances obligatoires, et encore ! On parle pas d'un magasin au bord de la faillite qui a cramé avec le stock à l'intérieur ! Un gamin y est resté.
— Ils auront mal calculé les risques, fit Pardat en écartant l'argument d'un revers de main, ou c'était un enfant non désiré.
Adam manqua de s'étrangler. Marietti, qui n'avait pipé mot depuis le début de l'altercation, lança.
— Gilles, va faire un tour, on se passera de ta présence et de ton humour noir.
Pardat se leva, jetant un regard mauvais à Adam et Marietti. Adam se tourna vers Marc Vannier, adjoint aux infrastructures et à la sécurité.
— T'en pense quoi ?
— Pas grand-chose, répondit-il, un pauvre gosse y est resté, la pelouse du terrain est morte pour de bon. C'est criminel donc notre responsabilité ne sera sûrement pas engagée.
Adam hocha la tête, se disant que Vannier avait parlé pour ne rien dire et que l'état de la pelouse du terrain de rugby était la dernière chose dont on devait se soucier pour l'instant.
— Il faut déterminer combien il y a de personnes qui ont besoin d'un logement d'urgence, fit Adam, Chantale, tu t'en occupe.
Chantale Bardot, la quarantaine finissante, était adjointe aux affaires sociales. Elle hocha la tête.
— Par contre, on va les mettre où ? demanda-t-elle.
Adam et le maire se regardèrent. Réquisitionné un hôtel coûterait une fortune.
— Dans le gymnase Marie Currie, lança Marietti, faut mettre des lits de camps, il y a des douches et des toilettes.
Adam remarqua un léger mouvement d'humeur chez Guillaume.
VOUS LISEZ
La Race du Pouvoir [TERMINÉ]
General Fiction*Ceci est la suite de mon premier roman "Tu feras pleurer les plus belles filles".* Vous avez aimé Tu feras pleurer les plus belles filles ? Retrouvez Adam, Ruben, Idan et Matteo dans "La Race du Pouvoir" Le temps a passé, ils ont désormais trente a...