La Race du Pouvoir [TERMINÉ]

Chapitre 53

— Il était magnifique le mariage de ta sœur, fit Guillaume à Adam.

Après le déjeuner, ils s'étaient retrouvés dans le bureau d'Adam et discutaient de tout et de rien en sirotant un café. Guillaume avait été impressionné par le faste du mariage de la sœur d'Adam. Il avait déjà assisté à bon nombre de mariages juifs, dont celui de Benjamin, le frère de Ruben avec Shana, et celui de Gabrielle et Ruben, mais rien qui ne rivalisait avec la fête qui avait eu lieu de dimanche précédent. Pendant toute la réception, une pensée ne l'avait pas quitté, oserait-il, un jour, demander à Laura de devenir sa femme ? Il y pensait de plus en plus souvent et de plus en plus sérieusement, se marier, fonder une famille. A 33 ans, il était plus que temps.

Alors qu'ils discutaient, le téléphone de Guillaume sonna. C'était Laura. Il ne comprit pas ce qu'elle disait, elle semblait complétement paniquée. Elle répéta. Elle peinait à être cohérente mais Guillaume compris qu'il s'agissait de Jade, d'une prise d'otage et des Affranchis. Il promit d'arriver au plus vite et raccrocha.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? l'interrogea Adam qui avait vu le sourire de Guillaume disparaître au cours de sa conversation téléphonique.

Il se mordit la lèvre avant de finalement déclarer.

— Une prise d'otage, au QG des Affranchis...

La première pensée qui vint à l'esprit d'Adam fut plutôt ridicule, il s'imagina Anthony, une arme à la main retenant des otages et exigeant l'immédiate instauration de la dictature du prolétariat.

— Jade est là-bas, précisa Guillaume.

— Elle va avoir une putain d'exclusivité, fit Adam.

Guillaume s'humecta les lèvres en considérant Adam.

— Elle est là-bas... répéta-t-il, c'est elle l'otage.

— Ah... fit Adam.

Adam avait suivi Guillaume au QG des Affranchis. La police municipale avait bloqué la rue, les policiers nationaux s'activaient et on attendait l'arrivée imminente du GIPN. Quand le négociateur eut établi un contact avec les preneurs d'otages, ils déclarèrent exiger la libération immédiate et sans condition d'Ibrahim Kacem ou ils tueraient « le bâtard et la kahba» qui furent rapidement identifiés par les forces de l'ordre comme étant Anthony Lefevre et Jade Marchand. Adam ne pu réprimer un sourire en apprenant qu'Anthony était retenu en otage par deux gosses sûrement envoyés par Ibrahim. Il avait voulu le piéger et c'est lui qui se retrouvait en fâcheuse posture, quel charmant retournement de situation.

Ruben, Idan et Matteo arrivèrent sur les lieux de la prise d'otages après avoir été prévenu par Adam de ce qui était en train de se jouer.

— Ils prétendent qu'ils ont une bombe, les informa Adam quand ses amis le rejoignirent.

Les bâtiments alentours étaient en train d'être évacués. Même si les policiers avaient de sérieux doutes sur la véracité de cette affirmation, ils ne voulaient prendre aucun risque avec la vie des riverains.

— Tu crois que c'est Jade la bombe ? demanda Idan à Matteo.

Il pouffa alors que Ruben levait les yeux au ciel.

— C'est une prise d'otage les gars, arrêtez avec vos blagues de merde !

— Faudrait les prévenir que c'est une bombe atomique, répondit Matteo en ignorant Ruben.

Après moult négociation, les gamins acceptèrent de se rendre. Des snipers du GIPN avaient pris place sur les toits ou les balcons des immeubles alentour, ils étaient cernés et n'avaient aucune chance de s'en sortir, sinon avec une balle dans la nuque. Ils laissèrent d'abord sortir Jade. Laura était dans tous ses états. Elle serra fort sa meilleure amie dans ses bras. Jade se libéra finalement de son étreinte, pas plus traumatisée que ça par sa mésaventure. Elle interpella un policier qui passait.

— Vous pourriez me rapporter mon sac ? Les gosses me l'on prit.

Les garçons sourirent. Laura ouvrit de grands yeux et lança.

— T'as failli mourir et tu te préoccupe de ton sac à main ?

— Mourir ? fit Jade surprise.

— Ils avaient une bombe !

Jade la regarda surprise, elle n'était visiblement pas au courant. Matteo s'approcha en souriant.

— Elle ne risquait rien, lança-t-il, c'était elle la bombe.

Jade éclata de rire et considéra Matteo.

— Qu'on me ramène mon Michael Kors ou je vais exploser, scanda-t-elle en riant.

Laura semblait plus traumatisée que son amie par les récents évènements. Adam, lui n'écoutait pas, son attention était ailleurs. Après que les deux gamins soient sortis les mains en l'air et aient été emmené dans un fourgon, Anthony était à peine remis de sa mésaventure qu'il avait été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'incendie du camps des gens du voyage.

Quand Anthony passa près de lui, menottes aux poignets et escortés de deux représentant des forces de l'ordre, Adam ne pu s'empêcher de lui faire un grand sourire et de lancer.

— Je t'apporterais des oranges.

Puis il ajouta alors qu'Anthony lui lançait un regard noir.

— De Jaffa.

Anthony fut emmené dans une voiture de police alors que chacun éclatait de rire.

— Heureusement que son histoire pour faire tomber Adam n'est pas passer comme une lettre à la poste, dit Jade.

— C'est un Affranchis pourtant, lança Matteo avec un petit sourire.

Chacun pouffa. Jade se retourna vers Matteo. Leurs regards se croisèrent pendant une dizaine de secondes, personne n'y prêta attention mais ils surent tous les deux qu'ils n'en resteraient pas là.